La participation du Canada à la Seconde Guerre mondiale oblige le pays à mettre son économie sur le pied de guerre. Sortie du chômage généralisé de la Grande Dépression des années 30, notre économie devient rapidement le siège du plein emploi. Les entreprises cherchent à maintenir la production, à garder les coûts à un faible niveau et à mettre en œuvre des horaires exténuants pour soutenir la production imposée par la guerre, refusant souvent de négocier avec les syndicats, ce qui entraîne des grèves pour la reconnaissance syndicale.
En 1943, l’Ontario est la première province canadienne à instaurer une loi sur les relations de travail qui protège la liberté d’association des travailleurs et reconnaît les syndicats en procédant à leur accréditation officielle. Pour la première fois, la loi oblige les employeurs à reconnaître les syndicats et à négocier avec eux.
La Seconde Guerre mondiale s’accompagne d’un influx de travailleurs, notamment de femmes, dans les usines et les lieux de travail. L’intérêt des travailleurs pour la négociation collective visant de meilleures conditions de travail augmente à mesure que la population active prend de l’expansion. Les employeurs voient les grèves comme une menace à la production, alors que les employés les voient comme une démonstration vitale de leurs droits et de leur pouvoir de s’organiser. Pour mieux appuyer les droits des travailleurs en Ontario et favoriser la prévisibilité et la stabilité d’une économie croissante, le gouvernement provincial établit un cadre de négociation collective permanent par l’entremise de la Labour Relations Act, 1950.
Aujourd’hui, le ministère se concentre sur la résolution des conflits de travail, aidant à la rédaction et à la conclusion d’ententes collectives, recueillant et transmettant l’information sur les tendances de la négociation collective en Ontario.
En 1937, plus de 3 700 travailleurs de la General Motors (GM) d’Oshawa font grève pour demander une journée de travail de huit heures, des salaires plus élevés, de meilleures conditions de travail et la reconnaissance de leur syndicat, le nouveau Syndicat international des travailleurs unis de l'automobile, de l'aérospatiale et de l'outillage agricole d'Amérique (TUA).
Le ministre du Travail de l’Ontario David Croll fut un fervent défenseur des droits des travailleurs. Sa position s’opposait à celle du premier ministre Mitchell Hepburn, qui contestait les efforts de TUA pour organiser les travailleurs en Ontario.
La production industrielle de l’Ontario s’est développée de façon colossale pour répondre aux exigences d’une économie de guerre. L’une des plus grandes conséquences de la Seconde Guerre mondiale sur le marché du travail a été l’emploi des femmes, qui ont pris d’assaut des emplois autrefois occupés principalement par des hommes.
Au service du ministère du Travail depuis les années 30, Louis Fine est à l’origine des services de conciliation et de médiation de l’Ontario. Connu sous le nom de « grand conciliateur » et de « Louis, artisan de la paix », il a été appelé à régler presque tous les conflits majeurs ayant atteint le niveau de crise – et il a réussi dans presque tous les cas à conduire les parties vers une entente.
« Un vote sur l’accréditation syndicale [entre 1940 et 1962]
Ministère du Travail
RG 7-115-0-1
Archives publiques de l’Ontario, I0053863