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John Le Couteur avait suivi le parcours usuel d'un officiers de la guerre de 1812. Né en 1794 à Jersey, une des îles anglo-normande, il était le fils du général John Le Couteur et donc destiné au métier des armes. Le Couteurs avait entamé sa carrière par une formation pour futurs officiers de bonne famille. Il était entré tout jeune au Royal Military College et en était sorti en 1810, avec le rang d’enseigne et une première affectation au 96e régiment d’infanterie. En 1812, il avait été muté au 104e régiment, déjà cantonné au Canada, avec le rang de lieutenant. Officier et gentleman, Le Couteur devait assumer ses frais d’équipement, de subsistance et d’uniforme à même sa modeste solde, arrondie de l’allocation qu’il pouvait obtenir de sa famille. Il fut cantonné dans diverses régions du Haut-Canada pendant la guerre et participa à la bataille de Lundy’s Lane. Le Couteur survécut à la guerre et fut rapatrié en Angleterre en 1817, avec le rang de capitaine. Note no 1 |
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L’un des avantages du service en qualité d’officier était de pouvoir démissionner de sa commission ou vendre celle-ci à profit à un officier de rang inférieur. En temps de guerre, naturellement, la démission devait être autorisée par un officier supérieur, sous peine de sanction pour désertion. Le niveau de vie de l’officier dépendait de sa fortune personnelle, car sa solde - bien que beaucoup plus élevée que celle d’un simple soldat ou d’un sergent - était généralement insuffisante au regard des obligations sociales et du train de vie de rigueur pour son rang. Les officiers du corps de la milice étaient issus de l’équivalent haut-canadien de l’aristocratie britannique. On attendait des propriétaires terriens tels que William Hamilton Merritt qu’ils occupent un rang de commandement, dans son cas celui de capitaine des Provincial Dragoons (cavalerie). À l’instar des officiers réguliers, ceux de la milice assumaient personnellement les frais d’une bonne partie de leur équipement, ce dont seuls avaient les moyens les membres fortunés de la société haut-canadienne. Au fur et à mesure de l’intensification de la guerre, les officiers de la milice durent affronter un nouveau type de menace. Ils étaient devenus la cible de représailles de la part des habitants pro-américains pendant les périodes d’occupation ennemie; ils étaient parfois même enlevés par des maraudeurs, transportés aux États-Unis et incarcérés jusqu’à la fin de la guerre. [ Haut de la page ] |
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En garnison, les soldats avaient plus facilement accès à des aliments et légumes frais, mais les pénuries étaient un problème constant. Les hommes de troupe logeaient dans les casernes, qui servaient aussi de places fortes, dans les divers forts. Aux forts York et George, les simples soldats logeaient dans les fortins; c’est là qu’ils dormaient, mangeaient et vaquaient à leurs occupations. Ces constructions en rondins étaient percées de meurtrières, qui permettaient aux occupants de se défendre en faisant feu sur les assaillants qui réussissaient à franchir les fortifications; mais ces ouvertures les rendaient difficiles à chauffer. Pendant les campagnes, officiers et soldats disposaient rarement de tentes, de sorte que, à moins qu’une maison ou une grange ne leur offre un toit, les hommes dormaient à ciel ouvert. |
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En retour de ses services, le simple soldat recevait (bien sporadiquement) un shilling par jour. Il avait aussi périodiquement droit à un nouvel uniforme, qui remplaçait les vêtements usés. En Le Couteur devait payer ses rations et uniformes sous forme de retenues sur sa solde. Le Couteur touchait 4 shillings 8 pence par jour. |
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Un facteur qui différenciait de façon parlante les officiers des simples soldats était la nature des sanctions qu’on pouvait leur infliger. L’officier pouvait perdre son rang ou être expulsé de l’armée; dans des cas extrêmement rares, il était passible d’emprisonnement ou d’exécution. Au simple soldat, on réservait une longue liste de châtiments corporels, correspondant à diverses infractions plus ou moins graves à la discipline militaire. Le plus courant était la bastonnade, et le nombre de coups dépendait de la gravité du délit. Les déserteurs qui étaient rattrapés étaient soumis à de sévères corrections, et les récidivistes étaient passés par les armes. Des peines analogues châtiaient les délits relevant de la mutinerie, ainsi frapper un officier supérieur ou refuser d’obéir aux ordres. En service, le milicien recevait une solde et des rations comparables à celles du soldat régulier, mais ne subissait pas le même sort au chapitre des sanctions. Plus souvent qu’autrement, le milicien était un petit fermier sans expérience ni formation aux armes, que la vie militaire laissait assez indifférent. La milice ne pouvait guère recruter par coercition, puisque la désertion était toujours possible pour les recrues, qui servaient dans leur milieu d’origine. Dans les régions occupées par les forces américaines, la libération conditionnelle d’une prolongation de service militaire était également une solution pour de nombreux résidents à qui le service actif répugnait, quel qu’ait été leur point de vue sur la guerre. Obligatoire en principe, le service dans la milice s’apparentait plutôt à un acte de conviction personnelle dans le contexte haut-canadien. [ Haut de la page ] |
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Le tir de l’infanterie était renforcé par celui d’une légère artillerie de campagne, dont les canons se caractérisaient par le poids de leurs projectiles, de 3 à 12 livres, destinés à abattre des fortifications ou à faucher parmi les rangs de l’infanterie ennemie. À courte portée, les canons pouvaient être chargés « à mitraille », dispersant des douzaines de petites balles de fonte dans un large rayon, comme un fusil de chasse. Les guerriers autochtones servaient de troupes légères, propres à harceler le flanc de l’adversaire. Il va de soi que, dans les forêts touffues du Haut-Canada de 1812-1814, les tactiques classiques n’étaient pas toujours indiquées. Les effectifs des milices, des Premières Nations et des réguliers exploitaient l’abri qu’offraient les arbres, et il était difficile de maintenir les rangs d’une manière le moindrement stricte, sauf en terrain découvert. Ce type de tactique pouvait aboutir à des pertes considérables relativement au nombre de soldats engagés. |
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