a vie en temps de guerre comportait son lot de problèmes pour les particuliers comme pour le gouvernement du Haut-Canada, dont la population comptait des Loyalistes et des immigrants américains de plus fraîche date. Au début des hostilités, le général Brock était plutôt pessimiste quant à la loyauté d’une bonne part de la population et des doutes au sujet de la fiabilité des nouveaux venus persistèrent au sujet. Il reste difficile de jauger le niveau de désaffection politique ou de sentiment pro-américain qui pouvait régner dans la province à l’époque. Le refus par l’Assemblée législative de suspendre la procédure d’habeas corpus dans les premiers temps de la guerre a été considéré soit comme un acte déloyal, soit comme une opposition de principe à l’arbitraire du gouvernement, selon le point de vue de l’auteur. Il n’est pas douteux que certains résidents prêtèrent une aide active aux forces américaines lors de l’occupation militaire de certaines parties du Haut-Canada. Joseph Wilcocks et ses Volontaires canadiens combattirent du côté américain au fort Érié (Wilcocks devait périr en septembre, pendant l’attaque des travaux de siège). D’autres devaient quitter la province pour les États-Unis au cours de la guerre, peut-être par loyauté envers ce pays, pour s’éviter de servir dans la milice ou encore pour fuir la dévastation qu’entraînait la présence des deux camps dans les régions frontalières. La loyauté envers la métropole britannique et le soutien de l’effort militaire faisaient aussi partie des réalités de la période. Le rôle de la milice dans la défense du Haut-Canada a fait l’objet de débats pendant des décennies. Il faut cependant noter qu’un grand nombre s’étaient enrôlés, dont beaucoup étaient morts ou restés invalides, et que des dispositions avaient été prises pour pensionner les veuves et les orphelins au moyen de sources privées et publiques. |
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a Loyal and Patriotic Society avait été instituée pour recueillir des fonds et les distribuer aux miliciens et à leurs proches réduits au dénuement en raison de la guerre. La Society recevait les demandes des miliciens et des personnes à leur charge et leur remettait certaines sommes, attribuées selon les besoins. |
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Le 19 mars 1814, un comité composé de Duncan Cameron, William Allen, Quetton St. George, Thomas Ridout et Alexander Wood recevait une demande d’aide de John White, menuisier de Québec qui avait servi en qualité de volontaire sur la frontière de Détroit. « Lors de la retraite d’Amherstburg, le général Proctor lui avait confié la responsabilité de navires chargés de provisions qui remontaient la Thames. … En route vers Burlington, il avait été rejoint par l’ennemi au moment de la bataille de Moraviantown, dépouillé de tout son argent…, blessé et laissé pour mort. » Le comité lui accorda 100 dollars à titre d’indemnisation. |
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John Strachan a été le premier évêque anglican de Toronto et l'un des principaux partisans du lien avec la Grande-Bretagne dans la province. Il a joué un rôle essentiel dans la mise sur pied la Loyal and Patriotic Society.
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Le rapport final de la Loyal and Patriotic Society |
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Le rapport réserve une rubrique à chaque remise faite à même les fonds administrés par la Society de 1813 à 1817. La rubrique relative à Daniel Springer, du district de London, se lit en partie comme suit :
Comme marque de reconnaissance, la Society accordait 50 livres à Springer et à sa famille. |
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Parmi les donatrices au fonds de la Society comptait Elizabeth Posthuma Simcoe (25 livres), veuve du premier lieutenant-gouverneur du Haut-Canada et auteure de nombreuses images figurant dans la présente exposition. [ Haut de la page ] |
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es combattants qui s’étaient tirés indemnes de la guerre étaient admissibles à des concessions de terres, obtenues notamment par la saisie des biens des sujets reconnus coupables de déloyauté. De loyaux services portaient comme récompense un certain avancement personnel, ainsi qu’en témoigne en partie du moins la carrière de John Beverley Robinson, John Strachan et William Hamilton Merritt, ainsi que des Ridout et des Nelles.
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Dans l’angle inférieur gauche de ce plan, on discerne les parcelles de terres octroyées à William Hamilton Merritt en reconnaissance de ses services à titre de capitaine de compagnie dans les Provincial Light Dragoons. Il recevait au total 800 acres (concession 2, lots 4, 7 et 8, et concession 4, lot 8).
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La superficie des terrains octroyés variait selon le rang qu’occupait le militaire pendant le conflit. John Kennedy, de Scarborough, avait reçu 100 acres en retour de ses services comme simple soldat dans la compagnie de flanc du capitaine Cameron, tandis que le sergent de la milice incorporée Joel Judd avait reçu 200 acres.
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e 14 mars 1814, le parlement du Haut-Canada adoptait trois lois édictant des mesures d’urgence. La première restreignait le droit de requête en habeas corpus pour les personnes accusées de trahison; la deuxième prévoyait la tenue de procès pour trahison et actes assimilés dans des districts sis à l’extérieur de la région où s’étaient produites les infractions alléguées; la troisième loi, celle qui devait avoir l’impact le plus marqué, était la loi sur les étrangers (Alien Act), qui reconnaissait coupable quiconque avait quitté la province à destination des États-Unis après juillet 1812. |
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Des commissaires spéciaux avaient été nommés en vertu de la loi afin d’enquêter sur les contrevenants. Les commissaires avaient le pouvoir de déclarer étrangers les coupables, qui perdaient ainsi le droit de posséder des terres dans le Haut-Canada. L’adoption de ces lois et la tenue subséquente des « Bloody Assizes » à Ancaster étaient la conséquence directe des revers essuyés par les Britanniques dans les districts de Niagara et de l’Ouest au cours de 1813. Ceux qui étaient portés à soutenir les envahisseurs avaient alors été en position de le faire, et bien des querelles de particuliers s’étaient ainsi soldées par la destruction des biens des sujets demeurés loyaux ou par l’enlèvement d’officiers de la milice active. Une foule de prisonniers comparaissant à Ancaster avaient été faits prisonniers lors d’un raid de la milice, dirigé par le colonel Bostwick contre un groupe de soldats américains et d’irréguliers canadiens, près de London. |
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Après la défaite de Proctor à Moraviantown, le climat d’anarchie qui régnait dans la région sise à l’ouest de la rivière Grand rendait impossible la tenue des procès sur les lieux, comme l’aurait voulu la procédure habituelle. On craignait également que le juge de paix, bien disposé à l’égard des accusés, ne leur accorde la libération conditionnelle, ce qui leur aurait permis de se faufiler outre-frontière ou derrière les lignes ennemies. |
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ohn Beverley Robinson fut procureur général intérimaire pendant la plus grande partie de la guerre de 1812. Au printemps de 1814, il dirigea les poursuites contre les personnes accusées de haute trahison à Ancaster et obtint la condamnation de 15 des accusés. Tous furent condamnés à la pendaison, mais sept de ces peines devaient par la suite être commuées en déportation. Les huit autres accusés furent condamnés à être pendus à Ancaster, en juillet.
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On ignore si la sentence fut exécutée dans toute sa rigueur à l’égard des huit condamnés. Parmi les sept dont la condamnation à mort avait fait l’objet d’une rémission, un s’était évadé et deux étaient morts en détention avant leur déportation du Haut-Canada. |
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Cette affiche énumère le nom des personnes reconnues coupables de haute trahison à Ancaster, de celles déclarées hors-la-loi mais non capturées ni traduites en justice pour collaboration avec les forces américaines et de toutes celles dont les biens avaient été confisqués lors d’une instance des commissions spéciales aux termes de la loi sur les étrangers. L’affiche était sans doute distribuée aux fonctionnaires de la région et à ceux du système judiciaire. Pour autant que l’on sache, cet exemplaire, envoyé au greffier de la paix du district de Newcastle, est le seul à nous être parvenu. |
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Cette pièce nous vient du recueil de lettres du général Gordon Drummond, qui renferme des copies de la correspondance qu’il rédigeait. |
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Cliquer pour un agrandissement (383ko) Thomas McMachon avait été secrétaire du général à l’automne de 1814. Les autorités avaient réagi à l’invasion et aux actes de trahison en envisageant des sanctions pour les familles de ceux qui avaient été exécutés ou déclarés hors-la-loi, bien qu’on ne possède aucune preuve documentaire que ces ordres aient eu des suites. La sévérité d’un ordre tel que celui-ci illustre à quel point l’opinion publique était remuée dans la province au bout de deux années de guerre et le genre de mesures extraordinaires que les autorités étaient disposées à prendre dans l’intérêt de la sécurité. La guerre de 1812 a pu sembler anodine aux générations suivantes, mais elle avait profondément marqué la population tout entière du Haut-Canada. |
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