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L'Ontario français durant les 17e et 18e siècles : Explorations - bannière

Table des matières


Dès la naissance de la Nouvelle-France, marchands, marins et soldats se rendirent jusque dans le pays d’en haut, le nom qu’ils donnaient à la région des Grands Lacs. Ensemble, ces explorateurs ouvrirent l’intérieur du continent à la présence militaire et au commerce français. Leurs écrits contribuèrent aussi à la connaissance qu’avaient les Occidentaux du continent, de ses populations et de ses ressources. Leur histoire en est une d’explorations et de vaines espérances.

Les premières explorations - bannière

En 1610, Samuel de Champlain envoya le jeune Étienne Brûlé vivre parmi les Algonquins. Le premier homme blanc à voir les Grands Lacs, Brûlé allait explorer la majeure partie du sud de l’Ontario actuel au cours des deux décennies suivantes. Champlain lui-même remonta le cours de l’Outaouais en 1613 et se rendit chez les Hurons en 1615.

La route suivie par Champlain, via l’Outaouais, le lac Nipissing et la rivière des Outaouais jusqu’à la baie Géorgienne, devint une des deux principales routes d’exploration. L’autre route suivait le Saint-Laurent jusqu’au lac Ontario et les autres lacs.

Comme les Premières nations contrôlaient le commerce et amenaient les fourrures jusqu’aux postes français situés sur le Saint-Laurent, peu de marchands se rendaient dans l’intérieur. Pour cette raison, pendant les quarante ans qui suivirent le premier voyage de Brulé, la présence française dans la région des Grands Lacs était surtout composée de missionnaires et d’interprètes commes Brûlé et Jean Nicollet (Nicolet) qui avaient été envoyés vivre parmi les Premières nations.

Huile sur toile : Étienne Brûlé at the mouth of the Humber

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Étienne Brûlé at the mouth of the Humber
F. S. Challener
huile sur toile, 166,4 cm x 135,9 cm
Collection d'oeuvres d'art du
gouvernement de l'Ontario, 619849


La seconde moitié du 17e siècle vit plus de trafiquants de fourrures et de marchands s’aventurer plus avant dans l’intérieur. En 1659, Médart Chouart des Groseillers et Pierre-Esprit Radisson se rendirent jusqu’au lac Supérieur. Les autorités coloniales commanditèrent des explorations comme celles de Simon Daumier de Saint-Lusson sur le cours supérieur de l’Outaouais (1670-1671) et de Daniel Greysolon Duluth au lac Supérieur et dans le haut-Mississippi (1679-1685).

La carte de la Nouvelle-France de Nicolas Sanson est une des premières montrant les cinq Grands Lacs; sa représentation des lacs est basée sur les écrits de Champlain et sur les Relations des Jésuites (rapports annuels).

Carte : Sanson, Nicolas. Le Canada ou Nouvelle France, &c. Tirée de diverses Relations des François, Anglois, Hollandois, &c. [vers 1660]

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Sanson, Nicolas. Le Canada ou Nouvelle France, &c.
Tirée de diverses Relations des François, Anglois, Hollandois, &c. [vers 1660]
Code de référence : C 78, A0 4943
Archives publiques de l'Ontario

De même, les explorations de Daumier de Saint-Lusson, Duluth, René-Robert Cavelier de La Salle et d'autres explorateurs fournirent aux cartographes du 18e siècle des renseignements qui leur permirent de dresser des cartes plus exactes et plus détaillées de la région.

 

La route de la Chine - bannière

Un des buts principaux de l’exploration de l’Amérique du Nord était la découverte d’une route vers la Chine. Du 16e au 17e siècle, les marins anglais, néerlandais et danois tentèrent de découvrir le passage du Nord-Ouest. Pour les Français, la clé des richesses de la Chine et du Japon se trouvait à l’intérieur du continent nord-américain. Mais cet objectif allait leur échapper.

La carte ci-dessous, parue en 1578, est une des premières montrant les Amériques. Comme le montre l’image à droite, on y montrait un Saint-Laurent qui coulait depuis le cœur du continent.

Carte : Ortellius, Abraham. Americae Siva Novo Orbis, Nova Descriptio., 1578

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Carte : Ortellius, Abraham. Americae Siva Novo Orbis, Nova Descriptio., 1578 (détail)

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Ortellius, Abraham. Americae Siva Novo Orbis, Nova Descriptio., 1578
Code de référence : B-40, A0 5964
Archives publiques de l'Ontario

Au 17e siècle, certains, comme le Jésuite Paul Le Jeune, croyaient en l’existence d’une « Grande eau » coulant vers le sud ou l’ouest jusqu’au Pacifique.

« (...) On peut descendre par le second grand lac des Hurons [lac Michigan], & par les peuples que nous avons nômés dans cette mer qu’il cherchoit, le ieur Nicolet, qui a le plus avant penetré dedans ces pays si esloignés, m’a sseuré qui s’il eust vogué trois jours plus avant sur un grand fleuve qui sort de ce lac, qu’il auroit trouvé la mer, or j’ay de fortes conjectures que c’est la mer qui respond au Nord de la nouvelle Mexique, & que de cette mer, on auroit entrée vers le Japon & vers la Chine, néammoins comme on se sçait pas ou tire ce grand lac, ou cette mer douce, ce seroit une entreprise genereuse d’aller descouvrir ces contrées. »

Paul Le Jeune, Relation de ce qui s’est passé en la Nouvelle-France en l’année 1640,
in The Jesuit Relations and Allied Documents/ Ruben Gold Twaites,
ed. Cleveland: Burrows Brothers Company, vol. 18, p. 237
Bibliothèque des Archives publiques de l'Ontario, 271.7 THW

Nicollet lui-même était tellement sûr de son succès que six ans avant le texte de Le Jeune, en 1634, il s’était rendu à la Baie Verte (Green Bay, Wisconsin) vêtu en vue d’une audience auprès de l’empereur de Chine!


 

La porte du continent - bannière

Le pays d'en haut ne menait pas à la Chine, mais il constituait pour les Français une route vers l'intérieur du continent. Des exploreurs s'étaient rendus de l'Outaouais à la Baie d’Hudson avant 1680. Voyageant des grands lacs en direction sud, Louis Jolliet et Jacques Marquette naviguèrent sur le Mississippi jusqu'à l’Arkansas en 1673 et René-Robert Cavelier de La Salle parvint jusqu’à son embouchure en 1682.

Photographie : An historic reconstruction of the ship the « Griffon », 1905

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The ship-yard of the Griffon.  Buffalo, 1891
Pemington, Cyrus Kingsbury
Bibliothèque des Archives publiques de l’Ontario
PAMPH 1891/29
Archives publiques de l'Ontario, I0047449

En 1679, Cavelier de La Salle avait bâti le Griffon, le premier navire à voiles sur le lac Érié, aux fins de commerce et d’exploration. Le Griffon coula toutefois pendant son voyage inaugural, au retour du lac Michigan. Cette image reproduit une représentation de la construction du Griffon, datant du 17e siècle.

Au 18e siècle, Pierre Gauthier de la Vérendrye se servit du fort Kaministiquia (maintenant Thunder Bay) comme base de départ pour ses voyages d’explorations qui le menèrent au haut-Missouri et à la Saskatchewan. Au moment de la Conquête, Français et Canadiens avaient exploré de vastes portions du centre du Canada et des Etats-Unis.

 

Les chroniqueurs - bannière

Des missionnaires, explorateurs et soldats européens comme le baron de Lahontan, écrivaient au sujet des territoires qu’ils avaient visités et des Premières nations qu’ils avaient rencontrés. Leurs récits alimentaient l’intérêt envers l’Amérique du Nord, aidaient la levée de fonds pour les explorations et l’effort missionnaire et contribuaient à une connaissance accrue du Nouveau Monde en Europe. Les activités des Jésuites étaient racontées dans les Relations des Jésuites, qui connaissaient une large distribution.

Les Nouveaux voyages de Lahontan (dont la page titre est reproduite à droite) et ses autres livres étaient à l’époque parmi les plus populaires écrits au sujet de l’Amérique du Nord. Un officier, Lahontan était de plus un fin observateur des populations et de la nature locales, et ses écrits reflétaient sa vie de militaire, ses observations et la façon dont les Européens voyaient le continent et les Premières nations.

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Nouveaux voyages de Mr Le baron de
Lahontan dans l’Amérique septentrionale (…).
La Haye, Frères Honoré, 1704, page titre.
Bibliothèque des Archives publiques de l'Ontario, 971.01 LAH.
Image reproduite avec la permission de Notre mémoire en ligne (www.canadiana.org), un projet de l'Institut canadien de microreproduction historique.

Nouveaux voyages de Mr Le baron de Lahontan dans l’Amérique septentrionale (…).

Les attraits naturels de l’Amérique du Nord dont l’existence semble aller de soi aujourd’hui émerveillèrent les premiers visiteurs européens.

Le texte ci-dessous et le dessin représentent l’impression qu’ont eue des chutes Niagara deux de ces premiers visiteurs.

« (,,,) on trouve un grand Lac, quasi de deux cent lieues [800 kilomètres] de tour, nommé Érié, qui se forme de la descharge de la Mer douce, et qui va précipiter par une chute d’eaux d’une effroyable hauteur, dans un troisième Lac, nommé Ontario, que nous appelons Saint-Louys »

Paul Reguenau, Relation de ce qui... c’est passé en la Nouvelle-France, ès année 1647-1648,
dans The Jesuit Relations and Allied Documents/ Ruben Gold Twaites, ed. Cleveland: Burrows Brothers Company, vol. 38, p. 63,
Bibliothèque des Archives publiques de l'Ontario, 271.7 THW

Illustration : Chutes Niagara

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Chutes Niagara
Père Louis Hennepin.
Dans Spencer, Joseph William Winthrop.
The Falls of Niagara (…).
Ottawa, King’s Printer, 1907, p. 430.
Bibliothèque des Archives publiques de l'Ontario. 971.339 SPE


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