Introduction
L’invention de la presse lithographique en 1798 et la lithographie couleur à trois pierres dans les années 1860 ont rendu possible l’impression de masse d’affiches à faible coût. Pendant la Première Guerre mondiale, lorsque les gouvernements ont sollicité le soutien du public, les affiches étaient des outils de communication répandus.
Des centaines de milliers d’affiches de guerre ont été imprimées et collées sur des panneaux d’affichage, dans les vitrines des magasins, dans les usines et autres lieux de rassemblement populaires. Bien que majoritairement produites par le gouvernement, de nombreuses affiches privées ont été commandées par des régiments locaux, des sociétés, des particuliers fortunés et des organismes caritatifs.
Les affiches de guerre ont généré une augmentation significative du chiffre d’affaires pour les grandes imprimeries de Toronto, de Hamilton et de Montréal. Les graphistes, qui n’étaient souvent pas crédités pour leurs créations, étaient également plus en demande grâce à l’affiche de guerre.
Soutien à la Grande-Bretagne et à l’emblématique John Bull
Au début de la Première Guerre mondiale, le Canada était politiquement lié à la Grande-Bretagne par sa constitution. Les Canadiens ressentaient un fort patriotisme envers le Royaume-Uni et le soutien à la Grande-Bretagne était un thème qui apparaissait à maintes reprises sur les affiches de guerre canadiennes.
On représentait souvent la ténacité et la fermeté britanniques en temps de crise par une image de John Bull, un personnage de bande dessinée que des artistes satiriques anglais avaient créé durant les années 1790. John Bull apparaissait comme un seigneur de village fiable et stoïque dans la revue londonienne Punch, à la fin des années 1800 et au début des années 1900. On le retrouvait souvent sur des affiches canadiennes, à titre de symbole britannique.
Thèmes de la mère patrie
Tout au long de la guerre, la conception des affiches canadiennes était similaire à celles de la Grande-Bretagne et faisait écho à bon nombre des mêmes thèmes. De façon générale, elles visaient à encourager le public à investir dans les obligations de la Victoire du gouvernement pour contribuer aux coûts de la guerre, à accroître la productivité dans les usines, à contribuer à des fonds patriotiques et à des organismes comme des sociétés locales de la Croix-Rouge, et, surtout, à inciter les hommes admissibles à s’enrôler dans les forces armées.
Recrutement de bénévoles personnalisé
La conscription au Canada n’étant pas instaurée avant 1917, nous avons dû compter presque entièrement sur des volontaires pour remplacer les pertes en vies humaines et accroître l’engagement du Canada dans le conflit. Contrairement à l’approche adoptée sur les affiches britanniques, celles produites au Canada visaient souvent à atteindre des groupes culturels et ethniques spécifiques comme les Canadiens francophones et les personnes d’origine écossaise et irlandaise.
De la place pour s’amuser
Les affiches canadiennes étaient également différentes de celles des autres pays en ce sens qu’elles avaient tendance à ne pas mettre l’accent sur la violence. Une armée hostile n’envahissait pas le Canada, il y avait donc de la place pour faire valoir un point avec humour. Ainsi, elles magnaient souvent le ridicule et l’humour lorsqu’elles faisaient directement allusion à l’ennemi.
L’effet incroyable d’une fillette sur une affiche
Mlle Faith Berry (de Toronto) qui avait posé pour cette image, avait reçu une obligation de 500 dollars et un bouquet de fleurs en hommage à son importante contribution à l’effort de guerre. En effet, cette affiche de 1917 a été reproduite à plus de 75 000 exemplaires et a contribué à la collecte de 419 millions de dollars en deux semaines.
Affiche de la Seconde Guerre mondiale
Les besoins en recrutement et financiers de la Première Guerre mondiale ressurgissent en 1939, lorsque le Canada est de nouveau entraîné dans la guerre. La production des affiches sur la Seconde Guerre mondiale a été centralisée sous l’égide de l’Office de l’information guerre, lequel est devenu la Commission d’information en temps de guerre en 1942. La conception des affiches différait entre les deux guerres : au cours de la Première Guerre mondiale, les textes étaient souvent lourds et naïfs, tandis que, durant la Seconde Guerre mondiale, les slogans étaient courts et directs et les graphiques, très forts. Voici quelques affiches de la Seconde Guerre mondiale de notre collection.
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Affiches canadiennes de la Première Guerre mondiale
À venir : Chapitre 02
L'emprunt de la victoire
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