La restauration - Archives publiques de l’Ontario
Gros plan d’une main tenant un bâtonnet de bambou en train de réparer les écaillures de la couche d’image d’une grande photographie en noir et blanc.
ONLINE EXHIBIT: Panoramas de Niagara Falls : deux merveilles photographiques et leur préservation

La restauration

Au-delà du nettoyage, les panoramas ont nécessité des réparations importantes en vue de leur préservation pour les générations futures. Les conservateurs-restaurateurs ont mis leurs connaissances et leurs compétences à l’épreuve pour s’assurer que ces photographies fascinantes résisteraient à l’épreuve du temps.

Les travaux réalisés par les conservateurs sur les deux panoramas ont suivi le code de déontologie pour la conservation au Canada. L’équipe a respecté les matériaux originaux, l’histoire des estampes et leur signification culturelle. Comprenant que le but de la préservation n’était pas de restaurer les documents dans leur état d’origine, les conservateurs-restaurateurs ont empêché d’autres dommages et amélioré l’apparence des panoramas tout en acceptant que les taches, les fissures et les déchirures faisaient désormais partie de l’histoire de ces photos.

Tentative de retrait du support

Les conservateurs-restaurateurs ont effectué des essais afin de trouver une méthode sûre pour séparer les épreuves de leur support en acier et les enrouler autour de larges tubes rembourrés pour un meilleur entreposage. La meilleure méthode consistait à chauffer l’acier par dessous avec un fer à repasser et à soulever tout doucement l’épreuve à l’aide d’une minuscule spatule; mais, même cette technique aggravait les dommages existants. En conséquence, l’équipe a résolu de solidariser les panoramas à leur support, puis de procéder à leur déplacement et à leur entreposage conjointement avec ces plaques métalliques. Cette approche constituait une solution de repli majeure.

Vue latérale d’une photographie sur une feuille de support métallique montée sur un cadre en bois. Une main tient une feuille blanche pour indiquer où la photographie a été soulevée de la plaque métallique. La photo est posée sur une table sur laquelle on peut distinguer un fer à repasser et une microspatule.

Réparation des déchirures et des écaillures

La réparation des déchirures et des écaillures de la couche d’image était essentielle pour déplacer les panoramas en toute sécurité et les préserver à long terme. Les conservateurs-restaurateurs ont renforcé les morceaux décollés et les déchirures avec du papier de soie japonais appliqué avec de la gélatine ou de la colle d’amidon de blé. Ces adhésifs sont réversibles, relativement résistants et ne décolorent pas ou n’assombrissent pas les images; la force et la flexibilité du papier japonais, elles, le rendent une solution idéale pour les réparations. En appliquant de la gélatine sur les parties écaillées de l’image, les conservateurs-restaurateurs ont pu empêcher une perte d’image supplémentaire.

Des mains tenant une pince à épiler pour recoller un morceau déchiré sur le pourtour d’une photo en noir et blanc.
Gros plan d’une main tenant un bâtonnet de bambou en train de réparer les écaillures de la couche d’image d’une grande photographie en noir et blanc.

Fixation du support en bois

Un des problèmes qui se posaient était les deux fissures dans le cadre de support en bois sous le panorama d’hiver de Niagara Falls, qui ont dû se produire lors du déplacement de la photo vers le grenier. Les conservateurs-restaurateurs ont utilisé de la colle de menuisier et des plaques métalliques minces et rectangulaires pour renforcer les parties brisées du support en bois. Ils ont également appliqué de la colle de poisson, qui est une colle naturelle fabriquée à partir de résidus organiques de poisson, pour réparer les fentes plus petites dans le bois. Ensuite, ils ont utilisé des vis pour rattacher la plaque métallique au support en bois le long du bord supérieur gauche où certains des clous d’origine manquaient.

Gros plan d’un cadre en bois. On peut voir une fente derrière un joint.

Réparation du cadre

Les cadres extérieurs des photographies, en bois massif avec un placage marron foncé, étaient dans l’ensemble en bon état, à l’exception de quelques décollements sur les bords et d’un aspect terne causé par la saleté en surface. Toutefois, le « filet » doré peint du panorama d’hiver (la crête décorative sur le pourtour intérieur du cadre qui maintient également la photo dans le cadre) était en mauvais état. Les conservateurs-restaurateurs ont reconstruit les parties manquantes et renforcé les parties fissurées ou cassées à l’aide de colle de menuisier et de colle de poisson. Ils ont également appliqué une colle blanche de qualité de conservation pour recoller la peinture dorée écaillée du filet.

Gros plan d’une femme, vue de dos, qui s’aide d’un petit outil pour réparer la peinture dorée écaillée sur la feuillure intérieure d’un grand cadre en bois marron.

À vos marques, prêts… changez!

L’espace de travail limité ne pouvait recevoir qu’un seul panorama à traiter à la fois. Pendant que les conservateurs-restaurateurs utilisaient les tables pour travailler sur l’une des photographies, l’autre panorama et les deux cadres étaient enveloppés dans une feuille de protection et posés contre les murs de la pièce.

Le repositionnement des panoramas, que ce soit pour en retirer les cadres ou passer du traitement d’une photo à l’autre, a nécessité l’aide de nombreuses personnes et un plan de bataille clair.

Cinq personnes portant des blouses de laboratoire blanches et des gants détachent une grande photo panoramique en noir et blanc de son cadre qui repose sur une longue table, dans une salle de travail. Une sixième personne portant une chemise à col bleu se tient dos à l’appareil photo au premier plan droit.
Six personnes portant des gants et des blouses de laboratoire blanches déplacent une grande photo panoramique en noir et blanc d’une longue table, dans une salle de travail. Le cadre de la photo repose sur la table.
Un groupe de six personnes soulevant une grande photo panoramique en noir et blanc sur une longue table dans une salle de travail.

Les résultats

Les traitements ultérieurement menés en partenariat avec l’Institut canadien de conservation entre 2013 et 2016 ont encore amélioré l’état et l’apparence des panoramas. En utilisant des méthodes de conservation plus perfectionnées et des connaissances qui n’étaient pas disponibles auparavant, les conservateurs-restaurateurs ont réussi à retirer les photos de leur support métallique et à réduire davantage les taches, les déchirures et les dommages à la surface. Ce travail de préservation était essentiel à la sauvegarde de ces documents visuels de l’un des symboles les plus emblématiques du Canada.

Photographie panoramique en noir et blanc de Niagara Falls en hiver, couverte de neige et de glace. À gauche, un pont enjambe la rivière; on distingue un chemin enneigé menant à un grand bâtiment au sommet d’une colline. À droite, on voit un sentier bordé d’arbres. Des déchirures et des taches d’eau sont visibles sur l’image. Photographie panoramique en noir et blanc des chutes du Niagara en hiver. On y voit un pont enjambant le fleuve et un sentier enneigé menant à un grand bâtiment au sommet d’une colline à gauche et sur la droite, un sentier bordé d’arbres. De légères déchirures et des taches d’eau sont visibles sur l’image.
Photographie panoramique en noir et blanc de Niagara Falls en été. À gauche, on y voit un pont qui enjambe la rivière et un chemin menant à un grand bâtiment au sommet d’une colline et sur la droite, un sentier bordé d’arbres. Des déchirures et des taches d’eau sont visibles sur l’image. Photographie panoramique en noir et blanc de Niagara Falls en été. À gauche, on y voit un pont qui enjambe la rivière et un chemin menant à un grand bâtiment au sommet d’une colline et sur la droite, un sentier bordé d’arbres. De légères déchirures et des taches d’eau sont visibles sur l’image.

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Mis à jour : octobre 24, 2025 11:15 PM
Date de publication : août 1, 2025