L’évaluation
Dans leur laboratoire improvisé de l’Assemblée législative, une équipe de conservateurs-restaurateurs a évalué les panoramas pour déterminer l’état des photographies et les traitements nécessaires et s’assurer que ces images du début du 20e siècle resteraient intactes pendant des siècles.
L’étroit entrepôt transformé en laboratoire de conservation ne pouvait accueillir qu’une seule longue table; il n’y avait suffisamment d’espace que pour y poser un seul panorama à la fois. En conséquence, les conservateurs-restaurateurs ont d’abord évalué et traité le panorama d’hiver, puis ont appliqué les leçons tirées pour aborder la scène d’été. Au cours de ces premières étapes, personne ne s’est rendu compte de ce que ce projet exigerait en temps, efforts et obstacles.
Examen du panorama d’hiver
La première étape de l’évaluation du panorama d’hiver a été de le retirer de son cadre, peut-être pour la première fois depuis plus de 90 ans. Les dégâts étaient légèrement pires que ceux du panorama d’été, probablement parce que la photo d’été a été trouvée sous celle d’hiver, ce qui l’avait protégé d’une certaine manière.
Les dommages
On remarqua très vite que les deux tirages avaient été recouverts d’un vernis épais et jauni. Au-delà de la différence de couleur par rapport au vernis, la surface d’impression avait également subi de nombreux dommages. Les dégâts d’eau avaient taché certaines parties et causé la séparation ou l’écaillure de la couche d’image. Il y avait également de nombreuses déchirures, principalement le long des bords, probablement à cause de la manipulation, des dégâts d’eau ou du frottement du cadre contre la surface.
Les panoramas avaient été rattachés à des tôles métalliques clouées à des cadres de support en bois. À certains endroits, chaque photographie se détachait de son support métallique. Il manquait également des clous, ce qui a entraîné le détachement du métal du support en bois dans ces parties.
Épreuves gélatino-argentiques
Les photographies de l’époque de M. Freeland ont été créées par la lumière agissant sur une surface recouverte de produits chimiques sensibles à la lumière. Les panoramas de Niagara Falls se composent de trois couches :
- Émulsion : la couche porteuse de l’image, composée de sels de chlorure d’argent photosensibles dans une matrice de gélatine
- Baryte : une couche blanche et crayeuse ajoutée pour augmenter la luminosité des épreuves
- Support papier : dans ce cas, un papier fin et cassant, probablement en pâte de bois
Les conservateurs-restaurateurs ont effectué des essais en utilisant de l’eau et de l’alcool dans des parties non vernies sur les bords des panoramas afin de déterminer le type de photographies dont il s’agissait. Les résultats de ces essais, combinés à l’âge des photos et aux discussions avec d’autres conservateurs-restaurateurs, ont permis de les classer comme des épreuves gélatino-argentiques.
Connues pour leur clarté et leurs détails, les épreuves gélatino-argentiques se sont développées dans les années 1870 et sont le plus fréquemment utilisées des tirages en noir et blanc à partir de négatifs au milieu des années 1890. Produites en enduisant le papier d’une couche de gélatine contenant des sels d’argent photosensibles, elles ont gagné en popularité par rapport aux formats précédents, car elles étaient considérées comme plus stables, plus faciles à produire et résistantes au jaunissement. Malgré leurs dégâts, les panoramas de M. Freeland affichent un niveau de détail élevé qui continue de fasciner les spectateurs actuels.
Retour au: Chapitre 01
La découverte
À venir : Chapitre 03
Le nettoyage
Vous cherchez d’autres documents?
Search our collection