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ans
la partie orientale de la province, le Saint-Laurent est plutôt
étroit, ce qui facilitait la traversée des troupes, tant américaines
que britanniques. Les petites villes des deux rives étaient la cible de raids
destinés à rafler des provisions et à détruire les dépôts
de l’adversaire.
Du côté américain, la garnison d’Ogdensburg
avait été fortifiée dès les débuts de la guerre,
dans un effort pour s’assurer la maîtrise du Saint-Laurent, voie de
communication naturelle entre les provinces britanniques.
L’illustration de droite montre Ogdensburg en 1830.
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Cliquer pour un agrandissement (209ko)
View of the River Ste. Lawrence and
Canadian Shore, octobre 1830
Thomas Burrowes
Fonds Thomas Burrowes
Aquarelle
Code de référence : C 1-0-0-0-81
Archives publiques de l'Ontario, I0002200
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Cliquer pour un agrandissement (192ko)
Gannanoque from the middle channel –
River Ste. Lawrence, 1830
Thomas Burrowes
Fonds Thomas Burrowes
Aquarelle
Code de référence : C 1-0-0-0-87
Archives publiques de l'Ontario, I0002206
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En 1812,
Gananoque était un humble hameau non fortifié.
Le 21 septembre 1812, il fit l’objet du premier raid des
Américains. Après avoir saisi provisions et fournitures, ces derniers
y incendièrent le seul dépôt militaire, construit par
Joel Stone l’été précédent.
« La présente atteste que, pendant le mois de juillet 1812, je suis
allé voir le colonel Stone afin d’obtenir un magasin et y déposer
les provisions et fournitures destinées aux troupes du poste de Gananoque.
Le colonel m’a dit qu’il n’existait pas de bâtiment convenable
et sûr, mais que nous en construirions un sur-le-champ, ce qu’il s’est
empressé d’ordonner. [La présente atteste] que les provisions
et autres fournitures du Roi y avaient donc été déposées
et qu’elles ont été incendiées par l’ennemi. »
Certificat de William Ross, D.A.G.G. juillet 1812
Extrait d’une lettre originale
Fonds Famille Joel Stone
Code de référence : F 536, boîte MU 2892
Archives publiques de l'Ontario
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Des deux côtés de la frontière, les civils préféraient
de loin que les militaires s’abstiennent de toute action. Le raid d’un
des adversaires appelait à coup sûr une riposte de l’autre.
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« À mon retour à [Utica], j’ai vu David Smith, lequel
m’a informé que, le samedi suivant notre départ du Saint-Laurent,
Foresyth avait conduit une expédition à Brockville, en passant par
Morris Town. Ayant surpris M. C. John, le capitaine Stewart, [Corly], le capitaine
Sherwood, David [Hubbel] de même que 40 ou 50 autres, on les avait amenés
à Ogdensburg et relâchés sous libération conditionnelle
- sans perte de vies. Excellente sortie. Forsyth [sic] avait interdit aux soldats
de pénétrer dans les maisons, jusque là, tout est bien. Quelle
folie - et quel tort il peut en découler… On ne peut que l’imaginer.
Il faut être optimiste. Je voudrais bien revenir avant qu’on entreprenne
d’autres projets insensés… »
Extrait d’une lettre originale de Nathan Ford (Ogdensburg, N.Y.)
à son frère, David Ford, 13 février 1813
Fonds Famille Ford
Code de référence : F 483, MU 1054
Archives publiques de l’Ontario
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Commentaire de
Nathan Ford sur le raid contre Ogdensburg mené
par les Britanniques le 22 février 1813.
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« Je n’ai pas le temps de te raconter ce qui s’est produit à
Ogdensburg. Je t’enverrai les détails plus tard. Pour l’instant,
tout ce que je peux te dire c’est qu’Ogdensburg a été
pris, les stocks publics ont été pillés, les canons..., et
qu’une foule de familles ont été dépouillées de
tout, jusqu’à leur dernière chemise. On a incendié la
garnison, la caserne et aussi la goélette, de même que mon alambic.
Vous êtes tous en sécurité à Morris Town, ils y sont
passés sans rien détruire. Je suis content d’apprendre que tu
es bien arrivée. Je t’écrirai plus longuement demain. Ici, c’est
la confusion totale. J’étais à [Utica] lorsque cela s’est
produit. »
Extrait d’une lettre originale de Nathan Ford (Ogdensburg, N.Y.)
à son frère, David Ford, 27 février 1813
Fonds Famille Ford
Code de référence : F 483, MU 1054
Archives publiques de l’Ontario
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La mieux concertée des tentatives américaines visant à rompre
la chaîne de ravitaillement du Saint-Laurent eut lieu à l’automne
de 1813. Les envahisseurs convergeaient simultanément sur Montréal
par le Saint-Laurent et, en provenance du sud à travers le Bas-Canada, par
voie terrestre. Des troupes américaines qui redescendaient de
Sackets Harbour furent poursuivies par les forces britanniques,
commandées par le lieutenant-colonel Morrison. Une bataille éclata
le 11 novembre, lorsque le
major général Wilkinson donna à son
armée l’ordre d’avancer depuis Long Sault.
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Cliquer pour un agrandissement (215ko)
Map of the Chrysler's Field, 1869
Benson J. Lossing, dans
The Pictorial Field-Book of the War of 1812,
Illustration
bibliothèque des Archives publiques de l'Ontario
971 .034 LOS, page 654
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« Le général Boyd et ses 2 500 hommes ont reçu l’ordre
de disperser l’armée qui les poursuivait, estimée à 900
hommes par le général Wilkinson. Ce dernier, à la tête
des attaquants, se préparait à descendre [sic] le Long Sault. Le général
Boyd a trouvé les Britanniques prêts à livrer bataille; il y
a eu des combats acharnés des deux côtés, pendant trois heures
et demie. Lorsque nos troupes ont cédé et battu en retraite, notre
bilan se chiffrait, selon les officiers, à 500 morts, blessés et disparus.
»
Lettre de Nathan Ford (Ogdensburg, N.Y.)
à son frère, David Ford, 13 novembre 1813
Extrait d’une lettre originale
Fonds Famille Ford
Code de référence : F 483, MU 1054
Archives publiques de l’Ontario
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« Mon cher papa, … j’imagine qu’on vous a déjà
informé en détail de la bravoure et des exploits du colonel Harveys,
le 11, à la ferme de Chrysler. Je suis retourné sur le champ de bataille
le lendemain matin, il était couvert de soldats américains, morts
et blessés. Nous en avions enseveli quelques-uns et il restait environ 80
cadavres, certains scalpés, avec des chevaux qui gisaient entre les corps.
De notre côté, on dénombre 11 morts au combat et 135 blessés,
dont une partie sont décédés. Le pauvre capitaine Naime est
mort à la fin de la bataille, victime pour ainsi dire de la toute dernière
balle. Le combat a eu lieu à la ferme de Chrysler, une parcelle brûlée
d’un demi-mille carré de superficie. Notre armée était
disposée sur un seul rang de 1 000 hommes, depuis les bois jusqu’à
la rive. L’adversaire est sorti des bois en deux grandes colonnes de 2 000
hommes chacune, avec 300 chevaux; au bout de 2 heures de fusillades, nos hommes
ont battu en retraite… »
Extrait d’une lettre originale de Thomas G. Ridout (Montréal) à
son père, Thomas Ridout, 20 novembre 1813
Fonds Famille Thomas Ridout
Code de référence : F 43, MU 2390
Archives publiques de l’Ontario
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Extrait d’une lettre originale de Thomas G. Ridout (Montréal) à
son père,
Thomas Ridout, 20 novembre 1813
Fonds Famille Thomas Ridout
Code de référence : F 43, MU 2390
Archives publiques de l’Ontario
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Après la défaite essuyée à
Chrysler's Farm, les Américains continuèrent
leur avance. Ils se replièrent toutefois dans leurs quartiers d’hiver,
de l’autre côté du Saint-Laurent, une fois informés que
l’opération conjointe menée par le général Wade
Hampton contre Montréal avait tourné court à la suite de la
défaite de
Châteauguay, dans le Bas-Canada.
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