n 1812, l’économie du Haut-Canada était principalement agricole et n’avait pas la capacité industrielle voulue pour se suffire en matière d’armes, de munitions et d’équipements. La nécessité où se trouvait la milice de servir pendant la saison de campagne, soit la saison des cultures, affaiblissait encore la capacité de la province de pouvoir nourrir l’armée outre sa population. |
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La plupart des provisions et fournitures essentielles à l’effort de guerre devaient être expédiées dans le Haut-Canada depuis la Grande-Bretagne, les colonies de l’Atlantique ou le Bas-Canada. Il était donc primordial de protéger les « communications » et la chaîne de ravitaillement, tâche dévolue aux forts, aux navires et aux hommes. Le fort Wellington était le plus considérable des postes établis entre Montréal et Kingston pour protéger les communications. Cette vue du fort remonte à 1830 et dépeint les principaux ouvrages de terrassement tels qu’ils étaient dans les derniers mois de la guerre. Le fort sera agrandi et renforcé pendant la rébellion de 1837 et à la suite d’une nouvelle menace de guerre avec les États-Unis, au cours des années 1840. Le fortin qui domine aujourd’hui le fort a été construit pendant cette dernière période. |
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Le Saint-Laurent était une voie de prime importance pour acheminer les fournitures vers le Haut-Canada et vers les Premières Nations du Nord-Ouest. La carte qu’on voit à gauche, dessinée par Elizabeth Simcoe, retrace les grandes routes de transport du temps. Des bateaux servaient à transporter les marchandises en vrac sur le Saint-Laurent, de Montréal à Kingston et au-delà, des dépôts fortifiés étant prévus à Cornwall et à Prescott. Les voies d’eau, bien que sous la menace des forces navales américaines du lac Ontario, étaient plus sûres que les quelques routes en mauvais état du temps. |
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Les bâtiments de ce type se prêtaient bien au transport des provisions, ayant un faible tirant d'eau et pouvant recevoir de forts chargements. Ils étaient mus à l’aviron ou à la voile et convenaient à la navigation lacustre et fluviale. Thomas Ridout comptait parmi ceux qui assumaient la tâche ingrate de la garde et de l’expédition des provisions et fournitures grâce auxquelles les armées pouvaient faire campagne. |
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La pénurie de vivres et, en contrecoup, l’escalade des prix restreignaient gravement la capacité du gouvernement en matière de ravitaillement, des civils aussi bien que des militaires, et de financement de l’effort de guerre. À la fin de 1814, Drummond, en sa qualité de président du conseil, donna l’ordre suivant - dans l’espoir de stabiliser les prix et d’empêcher la population d’accumuler secrètement des provisions. Cette mesure n’aida sans doute pas à détendre les relations entre les autorités militaires et les civils. | |||
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L’intendance de l’armée britannique comptait sur l’importation des États-Unis des vivres devant s’ajouter aux provisions reçues de Grande-Bretagne et du Bas-Canada. Fermant les yeux sur le commerce illégal, les fonctionnaires américains locaux se trouvaient ainsi à contribuer à l’effort de guerre britannique. |
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Extrait d'une lettre originale de Thomas G. Ridout (Cornwall)
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Vous pouvez lire une transcription de l'extrait c-dessous. Cliquez sur ces liens pour voir la lettre au complet. |
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a proximité de Montréal et de son port protégé avaient rapidement fait de Kingston la principale base navale britannique du lac Ontario. Une suite de batteries et de fortins avaient été construits afin de protéger les chantiers de construction maritime et l’escadre à l’ancre. Bien qu’ayant plusieurs fois envisagé d’attaquer la base en raison de sa grande importance stratégique, les États-Unis ne firent jamais de tentative directe pour la détruire ou s’en emparer. Le chantier naval de Kingston avait produit la plupart des navires de guerre britanniques qui naviguaient sur le lac Ontario, y compris le HMS St. Lawrence, doté de 120 canons, soit davantage que le Victory, bâtiment amiral de Nelson à Trafalgar. Réalisé plus d’une décennie avant la guerre, le dessin de droite montre que Kingston était déjà un centre d’importance et un port florissant. |
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La course à l'armement entre les chantiers navals ennemis du lac Ontario devait durer pendant toute la guerre. Dans les deux camps on construisait des bâtiments de guerre de plus en plus gros, qui devaient surpasser les meilleurs bâtiments de la flotte britannique de l’Atlantique. Le navire représenté ci-dessus, qui n’a apparemment jamais été construit, devait mesurer 107 pieds de long et 30 pieds de large, avec une portée en lourd de 410 tonnes. On ignore le nombre de canons dont on se proposait de l’armer. |
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Mais aucun des deux côtés ne voulait s’exposer aux risques d’un combat à grand déploiement sur le lac Ontario. À plusieurs reprises, les deux flottes se croisèrent à une certaine distance, avec des dommages restreints. Le pire désastre naval à survenir sur le lac Ontario fut le naufrage des USS Hamilton et USS Scourge lors d’une tempête, en 1813. |
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Le navire en cale à York que mentionne Maclean (à droite) est le General Brock; ce bâtiment fut brûlé lorsque les forces britanniques se retirèrent de la ville en avril 1813, pour empêcher les Américains de l’utiliser. Le terme « vaisseau de trente canons » est une description approximative. Les canons dont étaient pourvus les bâtiments de cette dimension variaient en nombre selon leur taille (le poids du boulet), le choix de la caronade à canon court plutôt qu’à canon long, de même que toute une gamme d’autres facteurs. |
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