epuis l’aube du 20e siècle, les infirmières-hygiénistes assument un rôle vital dans la réalisation des activités gouvernementales en matière de promotion de la santé, visitant les mères avec leurs nouveaux-nés à la maison, les élèves dans leurs écoles, les personnes âgées chez elles ou au centre d’accueil, les personnes vivant en région éloignée et les Autochtones vivant dans les réserves. | |
Pendant des décennies, les infirmières-hygiénistes sont des intervenantes de première ligne de la santé en matière d’éducation sanitaire et de promotion de la santé : de fait, elles livrent le message littéralement en personne. Grâce à leurs visites et à la nombreuse documentation sous forme de dépliants, de brochures ou de livrets qu’elles ont fournis à leurs patients, plusieurs Ontariens l'on peuvent apprendre à vivre en meilleure santé. |
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The Health Almanac. Page couverture et couverture arrière, 1931 |
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The Early Years. Dépliant, page couverture
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The Wonderful Story of Life. Dépliant, page couverture, 1921 |
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Cliquer pour un agrandissement (96ko) Enfants enveloppés dans des couvertures attendant la visite de l’infirmière de l’école, [vers 1905] Ministère de la Santé, Direction des soins infirmiers en santé publique. Code de référence : RG 10-30-2, 1.14.5 Archives publiques de l’Ontario, I0005189 |
Les racines de la pratique des infirmières-hygiénistes remontent au début du 20e siècle. Les maladies transmissibles empêchaient bon nombre d’enfants de fréquenter l’école. Le gouvernement provincial décide donc de dépêcher des infirmières-hygiénistes dans les écoles, à la fois afin de traiter les enfants malades et promouvoir l’éducation sanitaire. Une loi de 1907 assure le financement public des services des infirmières-hygiénistes rendus dans les établissements scolaires. La plupart des infirmières-hygiénistes travaillent en même temps au service d’organismes privés, notamment la Infant Welfare Association et l’Association canadienne pour la prévention de la tuberculose. À partir de ces modestes débuts, la profession prend vite de l’essor. En 1920, la Direction de l’hygiène des mères et des enfants et la Direction des services infirmiers de santé publique sont établies au sein du Conseil de santé provincial de l’Ontario. |
Le ministère de la Santé, récemment établi lui aussi, prend la relève de la responsabilité de ces directions en 1924. L’Université de Toronto et l’Université Western Ontario commencent dès lors à offrir un programme de formation des infirmières-hygiénistes. La première infirmière-hygiéniste embauchée par une municipalité entre en fonction à Toronto en 1907. L’infirmière Janet Neilson, spécialisée en traitement de la tuberculose, visite ainsi les malades à domicile, à l’école ou au travail, selon les besoins. Elle aide les familles à s’occuper de leurs proches, et leur apprend aussi comment rester en santé. Peu après, d’autres villes emboîtent le pas à Toronto. Ainsi, la première infirmière d’école de Hamilton est embauchée en 1909, puis à Stratford en 1911. En 1931, Edna Moore est nommée au poste d’infirmière-hygiéniste en chef de la province, et est chargée de l’organisation et de la gestion de l’ensemble du contingent des infirmières-hygiénistes de la province. |
Personnel de bureau d’une clinique sanitaire, Ontario, 1931 |
Edna Moore |
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Les infirmières-hygiénistes font en fait beaucoup plus que de soigner les personnes atteintes d’une maladie transmissible. En plus de rendre visite aux nouvelles mères et leurs poupons à leur domicile, elles présentent des ateliers communautaires sur les soins aux nouveaux-nés, pour enseigner aux nouvelles mères comment soigner leurs enfants et prévenir les maladies les plus courantes durant la petite enfance. |
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Il s’agit là d’un rôle essentiel, voire vital; en effet, dans les années 1930, la mortalité puerpérale est la deuxième cause de décès la plus commune chez les femmes en âge de procréer; aussi, plusieurs enfants décédent avant d’avoir atteint leur premier anniversaire de naissance. Armées d’une mallette remplie de dépliants et de brochures, les infirmières-hygiénistes ouvrent la voie aux tout nouveaux Ontariens et leurs parents les conduisant vers une vie en santé.
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The Baby. Dépliant, page couverture, 1920 |
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Clinique des nouveaux-nés, Hamilton, [vers 1930] |
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Les visites en milieu rural et en région éloignée font également partie du lot de l’infirmière-hygiéniste. Les infirmières estivales, travaillant au sein des unités régionales de santé, rendent régulièrement visite aux « colons » établis aux confins de l’Ontario, alors que les résidents y avaient rarement la visite d’un médecin. Au printemps et à l’automne, les infirmières-hygiénistes s’y rendent pour procéder à une inspection sanitaire des écoles et présenter des ateliers à domicile sur les soins sanitaires. | |
Une infirmière-hygieniste lave des élèves, Unité de
santé de l’Est de l’Ontario, [vers 1925] |
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Les infirmières-hygiénistes participent également activement aux foires automnales, à des cliniques mobiles (notamment de dépistage de la tuberculose et de radiographie), ainsi qu’à divers événements de promotion de la santé et de l’hygiène. Ainsi, la première clinique de puériculture, présentée à l’Exposition nationale canadienne de 1917 à Toronto, attire quelque 700 mères et 150 poupons en seulement 12 jours. En plus, les infirmières-hygiénistes y font la promotion d’une saine alimentation, en organisant des événements fort courus comme par exemple des concours de petit-déjeuner santé et de cuisine santé.
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Glengarry Health Week. Feuillet promotionnel, 1924 |
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En 1944, la Direction des soins infirmiers
À compter des années 1970, la responsabilité du travail des
infirmières-hygiénistes est confiée à la Direction de
la promotion de la santé de l’Ontario. Les infirmières-hygiénistes
occupent alors, comme elles l’ont toujours fait, l’avant-scène
de la promotion des modes de vie sains en Ontario. |
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