e Conseil de santé de l'Ontario est établi en 1882. En 1884, le premier médecin-hygiéniste de la province entre en fonction. Dès 1886, quelque 400 conseils de santé ont été établis dans l’ensemble de la province, disséminés dans les communautés tant de petite que de grande taille. La promotion des modes de vie sains en Ontario est alors bel et bien lancée. À la fin des années 1800 et du début des années 1900, les gouvernements s’affairent à construire des hôpitaux et à les entretenir, à nettoyer les milieux urbains, et à assainir l’approvisionnement en eau potable. Pendant ce temps, des organismes privés, notamment des sociétés caritatives et des organismes religieux, veillent auprès des malades et font de leur mieux pour maîtriser les éclosions de maladies. |
Cliquer pour un agrandissement (60ko) La désinfection des wagons de chemin de fer dans la lutte anti-aphteuse, 1908 Fonds John Boyd Code de référence : C 7-3-1672 Archives publiques de l’Ontario, I0003363 |
|
Cliquer pour un agrandissement (92ko) Vente de crème glacée « insalubre », [vers 1905] Ministère de la Santé, Direction des soins infirmiers en santé publique Code de référence : RG 10-30-2, 3.02.5 Archives publiques de l’Ontario, I0005187 |
Leur œuvre s’inspire du mouvement de réforme sociale de l’ère victorienne qui a gagné le Canada entre les années 1880 et 1920 : la croyance voulant que, par la promotion de causes sociales – la tempérance, la protection des enfants, l’amélioration des conditions de travail, une meilleure éducation et la prestation de soins de santé – l’on fait ainsi la promotion des valeurs chrétiennes traditionnelles. Aux yeux de nombreux réformateurs, la promotion d’une bonne santé l'on mène au progrès social et, partant, à l’avancement de la société. |
|
« Monsieur le médecin hygiéniste Hastings : Je ne savais pas
que vous aviez à ce point
|
||
Toutefois, au début des années 1900, le système de soins de santé privé et les efforts des réformateurs sont dépassés par l'éclosion des maladies, comme la fièvre typhoïde, le choléra, et la variole. Tous les paliers de gouvernement sont alors mis à contribution pour enrayer ces fléaux. En Ontario, le Conseil de santé provincial en est la tête de proue. Et bientôt, les Ontariens apprennent comment prévenir les maladies et adopter des modes de vie sains, grâce à la distribution de brochures, à la présentation de séances d’information, la publication de bulletins d’information, et aux visites régulières des inspecteurs de la santé publique. L’accent est alors mis sur la prévention et l’éducation, dans la foulée de la révolution bactériologique des années 1880, alors que la science commence à lever le voile sur le mystère de ce qui causait les maladies. Les vaccins font ainsi leur apparition dans le monde entier – le premier vaccin contre la variole en Ontario est produit en 1886. |
|
|
|
||
L’importance de l’eau saine, du lait pasteurisé, et de saines pratiques alimentaires est maintenant mieux comprise. Au début des années 1900, la plupart des villes et villages de l’Ontario ont adopté des règlements sanitaires visant l’inspection de la viande et du lait et embauché des inspecteurs pour en assurer l’application. Par exemple, à Toronto, une campagne sur le lait est lancée dans toute la ville en 1921, afin de sensibiliser la population aux dangers liés à la consommation de lait non pasteurisé. | ||
Des l'infirmières donnent gratuitement du
|
Classe de garçons buvant du lait. Campagne du lait à Toronto, 1921 |
|
Le réseau d’eau potable de Toronto a été traité au chlore pour la première fois en 1910, et d’autres municipalités lui ont rapidement emboîté le pas. L’on assiste également à l’organisation et la professionnalisation de divers travailleurs de la santé, médecins, infirmières, inspecteurs de bâtiments et inspecteurs sanitaires. |
||
L’honorable Manning Doherty traie une vache devant la législature de
|
||
Ainsi, dès le début des années 1900, les premières véritables initiatives en matière d’éducation sanitaire de la population – l’hygiène publique, selon l’appellation consacrée à l’époque – ont pris racine en Ontario. La bonne nouvelle de l’hygiène publique s’est rapidement répandue à l’ensemble de la province. L’inspection sanitaire des écoles publiques est instaurée à compter de 1908, procurant ainsi aux élèves des soins médicaux et une éducation préventive en santé. Le signalement centralisé des maladies aide les professionnels de la santé et les gouvernements à cibler les communautés dont les besoins sont les plus grands. Aussi, l’établissement de divers organismes voués à la promotion de la santé, telle l’Association canadienne pour la prévention de la tuberculose fondée en 1900, l'on permet au gouvernement de s’allier à une kyrielle de professionnels de la santé afin de sensibiliser les Ontariens aux moyens à prendre afin de prévenir et de guérir bon nombre de maladies. |
||
Mesure de la taille des enfants lors d’une clinique en milieu scolaire, [vers
1905] |
||
Dans les années 1920, le gouvernement provincial a déjà établi diverses directions à mission sanitaire : médecine préventive, éducation sur l'hygiène publique, laboratoires, ingénierie sanitaire, hygiène industrielle, hygiène des mères, hygiène des enfants, et infirmières-hygiénistes. Dès 1921, la Direction de l’éducation en santé publique de l’Ontario voit le jour, marquant ainsi le début n’une nouvelle ère en matière d’éducation sanitaire. | ||
|
||
|