Le gouvernement canadien a vendu des obligations de la Victoire à des citoyennes et citoyens canadiens, à des sociétés privées et à divers organismes pour recueillir de l’argent devant servir à défrayer la guerre. Ces obligations étaient des prêts accordés au gouvernement qu’on pouvait encaisser avec intérêt dans 5,10 ou 20 ans; on les a émises en cinq campagnes différentes, entre 1915 et 1919. En 1915, on a émis cent millions de dollars en obligations de la Victoire, que les gens ont vite achetées.
Une campagne d’affiches supervisée par le Victory Loan Dominion Publicity Committee (comité de publicité du Dominion quant aux emprunts de la Victoire) appuyait chaque émission d’obligations de la Victoire.
En général, les affiches étaient passablement grandes et imprimées en couleurs vives sur du papier de mauvaise qualité, souvent en quantités importantes. Ainsi, l’affiche VICTORY BONDS WILL HELP STOP THIS (les obligations de la victoire aideront à arrêter ceci), qu’on voit à droite, a été imprimée à environ 60 000 exemplaires.
L’image montre la destruction du Llandovery Castle, un navire-hôpital non armé torpillé le 27 juin 1918; 234 personnes ont alors perdu la vie, dont 14 infirmières canadiennes.
Plus de 3 000 des infirmières du Canada se sont portées volontaires
au début de la guerre. Elles travaillaient dans des hôpitaux et d’autres
établissements à travers l’Europe, souvent près des lignes
de front. Soixante et une d’entre elles sont mortes durant la guerre, surtout
de maladies.
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Les affiches encourageaient toujours vivement tout le monde à acheter des obligations. Les femmes, à la maison, mettaient de l’argent de côté à même leur allocation d’entretien ménager; on encourageait les enfants à collectionner des timbres-épargne qu’ils pouvaient accumuler jusqu’à ce qu’ils puissent acheter une obligation de la Victoire.
La campagne des obligations de la Victoire de 1918 a été l’une des plus réussies, permettant de recueillir plus de 600 000 dollars en trois semaines. Bien que les hostilités se soient terminées le 11 novembre 1918, on a lancé une autre campagne en 1919, laquelle se concentrait sur le thème Bring Our Boys Back (ramenons nos gars) et sur le besoin de recueillir des fonds devant servir à la réadaptation des soldats, à leur retour.
On a conçu des drapeaux des obligations de la Victoire pour récompenser les collectivités qui avaient apporté une contribution importante aux campagnes des obligations de la Victoire. La population d’une ville, d’un village ou d’un secteur devait acheter un certain montant d’obligations de la Victoire; une fois l’objectif atteint, on récompensait les citoyens et citoyennes en leur remettant un drapeau d’honneur des obligations de la Victoire.
En 1919, un nouveau drapeau a été conçu pour la campagne de l’année, et il a été décidé d’y intégrer les armoiries du prince de Galles, le futur Édouard VIII. Le prince s’est rendu au Canada en septembre 1919 et a hissé le drapeau au Parlement pendant la fin de semaine de la fête du Travail. La remarque du prince, « J’espère que chaque ville et district gagnera mon drapeau » est devenue partie intégrante de l’affiche de la campagne, comme le montre l’image de droite.
Le gouvernement du Canada a créé le service des affiches de guerre en 1916, pour produire des affiches tant en français qu’en anglais. Les affiches en français étaient souvent des traductions d'affiches en anglais, mais certaines étaient conçues spécialement pour la population de langue française.
La campagne des obligations de la Victoire a repris durant la Deuxième Guerre mondiale et, une fois les hostilités terminées, a finalement mené à la création des obligations d’épargne du Canada en 1946; le gouvernement voulait ainsi encourager les Canadiens et Canadiennes à poursuivre l’habitude d’épargner que les obligations de la Victoire avaient créée.