Les artistes de guerre suivaient l’armée canadienne dans ses progrès d’une bataille à l’autre. Mais ils n’étaient souvent que des observateurs. Ils vivaient loin des lignes et étaient généralement accompagnés d’une ordonnance (domestique militaire), d’une voiture et d’un chauffeur.
Plusieurs artistes se sont plaints d’ennui, et certains se sont évadés à Paris et d’autres villes, à la recherche de sujets différents.
British
Army & Navy Leave Club, Paris |
Canadian
General Hospital |
N’étant dotés d’aucune charge, les artistes de guerre pouvaient esquisser tout ce qui les environnait, créant une myriade d’images représentant des immeubles détruits et plus particulièrement les ruines ainsi que les tours et les clochers démolis des cathédrales et des églises.
Cette fascination relative aux églises bombardées était étroitement liée au message qui circulait à l’effet que l’armée allemande n’avait aucun scrupule à détruire les établissements religieux et les propriétés culturelles. En fait, il semblait que les Allemands avaient pour mission délibérée de démolir ces institutions.
Ablain St. Nazaire |
L’autre type d’imagerie qui semblait prédominer sur les pensées créatives des artistes était les paysages qu’ils avaient devant eux. De nombreuses esquisses et peintures rappelaient la campagne anglaise et montraient très peu des signes de la guerre.
Les journées en première ligne étaient souvent calmes, parsemées seulement de quelques explosions d’obus d’artillerie.
Les choses étaient toutefois différentes une fois la nuit tombée, l’activité en première ligne augmentant au fur et à mesure que les soldats chargés de couper les barbelés effectuaient des sorties et que le ravitaillement avançait. Les explosions aériennes et le bruit des mitrailleuses s’intensifiaient lorsque des mouvements étaient détectés dans la zone disputée.
Approaching Poperinghe on the Ypres Road À l’approche de Poperinghe sur le chemin d’Ypres, l’apparition lointaine de la ville et l’avenue bordée d’arbres offraient un spectacle des plus harmonieux. |
Place St. Bertin, Poperinghe |
Les artistes de guerre ont également pu se rendre compte que la rapidité d’exécution, les mouvements constants ou l’obscurité caractérisaient généralement les événements importants. De plus, lorsqu’une offensive importante était amorcée, on les renvoyait à l’arrière-plan, et leur matériel ainsi que leur voiture étaient réquisitionnés pour servir au combat.
Pour ajouter à leur frustration, les artistes devaient travailler rapidement car le temps qui leur était accordé en première ligne ne dépassait souvent pas deux mois et pouvait même être limité à deux ou trois semaines.
Canadians Entering Cambrai |
C’est en août 1918 qu’a commencé la bataille d’Amiens, suivie de ce qu’on appelle l’offensive des Cent Jours du Canada.
Le 10 novembre 1918, les Canadiens se trouvaient en périphérie de Mons, où en 1914 les Britanniques et les Français avaient affronté pour la première fois l’armée allemande, qui avait l’intention de marcher sur Paris.
C’est à Mons le 11 novembre 1918 à 10 h 58 que le soldat George Price du 28e bataillon a été tué par un tireur d’élite. Deux minutes plus tard, soit à 11 h, l’armistice était conclue. La guerre était terminée.