Après son débarquement en France, la 1re division canadienne a été dirigée vers les abords de la ville d’Ypres en Belgique le 17 avril 1915. Après être arrivée dans un secteur en apparence tranquille sans avoir mené aucune bataille de tranchées, elle n’était pas prête à participer à ce qui est devenu l’une des plus grandes batailles défensives jamais entreprises par des soldats canadiens. Cette bataille, qui est connue sous le nom de « seconde bataille d’Ypres », a commencé cinq jours après l’arrivée des troupes canadiennes.
La seconde bataille d’Ypres a marqué la première utilisation d’armes chimiques par les Allemands (chlore) ainsi que la ténacité dont ont fait preuve les Canadiens pour sceller une trouée importante dans leurs lignes. Si ces derniers n’avaient pas rempli cette trouée et maintenu leurs rangs devant cette terrible menace, les forces allemandes auraient eu la voie libre et auraient bien pu encercler 50 000 soldats alliés.
Les Canadiens ont essuyé des pertes énormes, leurs troupes comptant environ 6 000 blessés et plus de 1 000 morts.
Les Canadiens ont également démontré une grande ténacité à Ypres au cours de leur premier affrontement important avec l’ennemi, mais aucune donnée n’existe pour documenter cette résistance héroïque.
Richard Jack, le premier artiste embauché par Lord Beaverbrook, a entrepris sa mission peu de temps après cette bataille pour reproduire cet exploit magnifique. Le tableau de M. Jack mesurait 12 x 20 pieds, une toile immense dont toutes les composantes rappelaient l’art du dix-neuvième siècle : un officier blessé faisant signe à ses troupes d’avancer, un soldat agonisant, etc.
Cependant, ce tableau avait une certaine pertinence et a permis au public de vivre une expérience inspirante.
Il y avait très peu de tableaux représentant le cours des batailles, et ceux qui le faisaient avaient tendance à illustrer une approche axée sur des gestes héroïques, des inexactitudes variées et une certaine sentimentalité.
On retrouve un certain nombre d’images et de thèmes répétitifs parmi ces illustrations, mais peut-être aucune n’a mieux représenté la dévastation de la guerre que les ruines des Halles aux draps de la ville d’Ypres.
The Great Square, Ypres |
Ypres - From Railway Dugouts |
Ypres from Bund Dugouts |
Evening on the Ypres-Poperinghe Road, 1917 |
La bataille d’Ypres a grandement contribué à démontrer la force de combat des Canadiens et a donné un poids énorme à la politique nationale établissant que les troupes canadiennes ne devaient pas être séparées pour être dispersées sous le commandement britannique.
Les Allemands ont occupé la crête de Vimy en septembre 1914 et l’ont transformé en poste défensif pratiquement imprenable protégé par des groupes d’artillerie et d’infanterie.
Les Français, qui étaient dissimulés dans les tranchées opposées, ont aussi renforcé leurs positions puis, pendant plusieurs mois, ont tenté à de nombreuses reprises de prendre la crête d’assaut, opérations qui leur ont coûté plus de 150 000 morts ou blessés.
Les Canadiens ont pris la relève à cette partie de la ligne au cours de l’hiver de 1916 et bientôt les quatre divisions canadiennes composées de 30 000 hommes se sont préparées à participer à une offensive importante qui comprenait la prise de la crête de 60 mètres qui se trouvait devant eux.
La bataille a commencé le soir du 8 avril 1917.
Les Canadiens ont atteint leurs objectifs avec brio, parvenant à déloger les troupes allemandes de la crête de Vimy et à les faire reculer plus bas dans la plaine.
Les Canadiens ont tenu bon et le 12 avril, à la faveur de la nuit, les troupes allemandes se sont retirées. Les Canadiens avaient réussi à passer au travers des sections les plus redoutables des lignes, exploit que personne d’autre n’avait réussi à accomplir. Ils avaient infligé de lourdes pertes à l’ennemi et saisi la crête, ce qui représentait un succès tactique des plus importants.
Mont St. Eloy Presque toutes les parties de ce terrain étaient sous observation pendant l’occupation de la crête de Vimy par les Allemands. Quelques jours après la prise de cette crête le 9 avril 1917, les tentes et les campements des unités canadiennes jonchaient la quasi-totalité de ce terrain. Au sommet du mont St-Éloy s’élèvent les ruines d’un ancien couvent qui a été à moitié démoli par les Allemands durant la guerre de 1870. |
Berthenval Farm |