Recrutement
En 1914, l’armée canadienne régulière ne comptait que trois mille hommes. Un appel a été immédiatement lancé pour demander aux recrues de se joindre au Corps expéditionnaire canadien. Comme en Grande-Bretagne, un grand nombre de personnes se sont enrôlées durant l’euphorie des premiers mois de la guerre.
Un taux de chômage élevé, des immigrants britanniques nouvellement arrivés et la promesse d’un salaire régulier, ainsi que la fierté, l’honneur et la gloire ont stimulé le recrutement.
Le Premier ministre Borden s’était engagé à éviter le service obligatoire et, à mesure que le nombre de volontaires augmentait, il semblait pouvoir tenir parole.
La production d’affiches était généralement financée et produite localement. Elles ont encouragé les hommes à rejoindre leurs bataillons de district, afin qu’ils puissent retrouver des membres de leurs communautés qu’ils connaissaient.
Aux premiers jours de la guerre, le message de recrutement était plutôt passif, voire jovial, et faisait appel à la fierté des éventuels volontaires. Toutefois, à mesure que la guerre s’intensifiait, les affiches sont devenues plus convaincantes, appelant les hommes à s’acquitter de leur devoir et utilisant des images appropriées pour renforcer le message.
D’autres affiches ont été conçues pour simplement faire honte aux hommes qui ne souhaitaient pas accomplir leur devoir, ou pour cibler les femmes en leur demandant d’utiliser leur influence pour amener leurs hommes au poste de recrutement.
Des bataillons ont également été créés pour encourager les hommes ayant des compétences spécialisées à s’enrôler. Ainsi, l’affiche de recrutement du 224e bataillon canadien de foresterie lançait un appel aux personnes ayant de l’expérience en matière d’exploitation forestière et de scierie.
En 1916, le gouvernement britannique a en effet demandé au Canada de constituer un bataillon de foresterie pour servir outre-mer, puisqu’on manquait de personnes possédant ces compétences en France et en Grande-Bretagne. Plus de 1 600 hommes ont été recrutés en six semaines, surtout dans l’Est de l’Ontario. Le 224e bataillon, à l’instar d’autres bataillons d’infanterie, a été intégré au Corps forestier canadien en 1916. Ces hommes devaient dégager des terrains d’aviation, préparer des traverses de chemin de fer et produire du bois d’œuvre pour la construction de tranchées, de casernes et d’hôpitaux.
À mesure que la guerre se poursuivait, le nombre de volontaires prêts à servir à l’étranger commençait à diminuer et, le nombre de victimes augmentant, le recrutement devenait de plus en plus urgent. En 1915, le gouvernement Borden a cédé à la pression de groupes patriotiques et a permis à tout organisme civil ou communautaire, et même à des personnes qui en avaient les moyens financiers de constituer leur propre bataillon d’infanterie pour servir outre-mer. À la fin de 1915, plus de 300 000 hommes s’étaient portés volontaires pour s’enrôler dans les forces armées.
Des affiches lançaient un appel à divers groupes ethniques et religieux; elles encourageaient les hommes de descendances irlandaise et écossaise à se joindre à des bataillons composés de personnes ayant les mêmes origines, comme le Scottish 236th Kilties Battalion ou le Sportsman’s Company of the Irish Canadian Rangers.
Des affiches lançaient aussi des appels aux Canadiens-francophones pour les encourager à participer; mais le recrutement au Québec a remporté moins de succès que dans le reste du pays. Durant la guerre, 257 bataillons d’infanterie ont été formés dans l’ensemble du Canada.
Au cours des quatre années suivantes, plus de 628 000 Canadiens se sont enrôlés dans les forces armées. À la fin de la guerre, on comptait 66 573 tués et 138 166 blessés, soit un lourd tribu, compte tenu de la faible population du pays.
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Accroissement de la production
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