« Les Anglais, ainsi que tous les autres Alliés, sont fiers des Canadiens. Et je suis fier aussi de porter le nom du Canada à mes épaulettes, de même que la feuille d’érable sur mon béret et mon col. »
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Le premier contingent de 33 000 soldats canadiens a débarqué en Bretagne le 16 octobre 1914. Les hommes ont vite été transportés en France, où ils combattaient sur les lignes de front. Harry est arrivé au front au sein de la 4e Division canadienne près d’un an plus tard. Après un entraînement en Angleterre, il est déployé en France en août 1916.
À la lecture des premières lettres de Harry en Europe, il est clair que son enthousiasme et celui de ses compagnons d’armes sont plus forts que jamais.
« Les petites épreuves et les inconvénients nous importent peu tant que nous poussons plus loin notre entraînement et défendons la cause du Canada. Vous seriez surprise, ma chère, de voir l’entrain avec lequel les hommes – chacun d’entre eux – acceptent les diverses conditions auxquelles ils sont soumis et comme ils s’impatientent d’être parfaitement aptes pour l’épreuve ultime, que tous espèrent vivre tôt ou tard. »
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Les soldats canadiens ne sont pas les seuls animés d’un tel zèle. Au pays, des affiches sont posées sur les murs, et leurs messages font foi du même optimisme, de la même ferveur. Les hommes canadiens sont invités à s’enrôler par des troupes au visage souriant et arborant des uniformes propres et confortables. Rarement évoquait-on le danger qui les attendait, et la victoire apparaissait certaine.
Mais cette gaieté ne signifie pas que les hommes ignoraient les dangers auxquels ils seraient confrontés. Harry partageait aussi ses craintes avec Sadie, mais veillait toujours à ne pas trop entrer dans les détails bouleversants.
Après avoir navigué jusqu’en Angleterre, le 80e Bataillon est intégré à d’autres unités. Harry se retrouve ainsi membre du 67e Bataillon, celui des « Western Scots » (Écossais de l’Ouest). Déployé en France le 9 août 1916, il est dans les tranchées de la Belgique une dizaine de jours plus tard.
« Certains d’entre nous seront tués et blessés parce que c’est la guerre. Nous espérons tous le moins de ravages possible, mais nous savons que certains feront le sacrifice le plus grand et je crois que tous y consentent s’il le faut. Ma chère, cela n’est guère réjouissant et il faut reconnaître cette réalité de la guerre moderne. »
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Ses lettres offrent un récit détaillé de la vie d’un soldat du CEC en France avant son déploiement dans les tranchées.
« Ma bonne amie, j’ai peine à croire que, dans un avenir si proche, je plongerai dans la guerre la plus grande et la plus terrible que le monde ait jamais connue. Tous gardent leur entrain et leur vivacité, tout en restant parés à toute éventualité. »
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« Le bois dont ces planches sont faites [en rondins] est le plus dur au monde, mais nous sommes fatigués et nous dormons comme des bûches. Nos pauvres os nous font souffrir le matin, mais nous restons plutôt enjoués. Peut-être aurez-vous du mal à concevoir cette joyeuse aisance, ma chère, alors que tout le contraire s’annonce pour certains d’entre nous, mais il est bon de sentir cet esprit, celui qui nous fait remporter nos batailles et rend notre travail beaucoup plus facile et plaisant. »
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Le 67e était un bataillon de pionniers, ce qui signifie qu’il était principalement affecté aux tâches de sapeur, comme la construction et les travaux de réparation. Harry était donc appelé à creuser et à fortifier les tranchées, à édifier des barricades à l’aide de sacs de sable et à assurer des voies de ravitaillement pour d’autres unités, le tout sous le feu ennemi.
« Notre circuit ici a été très long et rude, beaucoup plus que ceux que nous avons l’habitude de faire, nous pionniers. Notre travail est très difficile et dangereux, mais, au moins, nous revenons au logement après chaque circuit, où nous pouvons nous sécher et nous réchauffer en attendant de sortir à nouveau... L’infanterie admire et plaint les pionniers pour les tâches qui leur sont dévolues. Nous devons défier Fritz et poursuivre le travail, quelle que soit l’intensité des feux. Beaucoup ne voudraient jamais être mutés à notre poste... »
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Les premières lettres de Harry en provenance des premières lignes semblent moins enthousiastes au sujet de l’expérience de la guerre. Harry prend soin de ne pas révéler trop de détails qui auraient pu s’avérer dangereux entre des mains ennemies.
« J’ai déjà été sous les obus et subi l’assaut des mitrailleuses et des tirs au fusil. Si j’en frissonnais au début, j’en ai maintenant l’habitude et il le faut parce que nous sommes bombardés chaque jour, même la nuit. Hier, un tireur m’a visé deux fois, sans succès heureusement. Je ne suis pas resté au même endroit très longtemps. Il est saisissant d’entendre le sifflement des balles qui nous frôlent avant de sauter dans la boue. »
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« Ma chérie, le danger me guette à tous les instants, un tireur peut me prendre pour cible, on peut me lancer un obus, mais, voilà le meilleur, j’aime vraiment ce que je fais jusqu’ici... J’aurais aimé dire exactement où je me trouve, mais c’est impossible. L’endroit est très connu et célèbre pour d’anciennes batailles menées par des Canadiens plus tôt pendant la guerre. Et nous pouvons apercevoir derrière nous de nombreuses petites croix de bois marquant les lieux où reposent nos héros. »
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« Bien des arbres ont été littéralement soufflés par les racines. D’autres sont dégarnis de chacune de leurs branches par la force des obus et ne montrent plus qu’un tronc meurtri. Voilà une vision macabre de la Belgique autrefois si belle. Des villes et villages sont réduits à l’état de cendres et de débris où abondent les rats. Des champs autrefois très fertiles sont maintenant nus, ruinés et troués de tranchées... »
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Dès les premiers jours sur le front, alors qu’il devait s’adapter à l’effervescence constante tout autour de lui, Harry était fasciné par les soldats qui combattaient à partir du ciel.
« Il est captivant de voir nos avions survoler les « Fritz »... On aperçoit d’abord les éclairs, puis la fumée. On nous rapporte ensuite qu’ils ont lancé 135 obus à partir d’un seul avion, et on les voit continuer de faire feu et de naviguer parfaitement. Nos aviateurs sont audacieux et on comprend pourquoi Fritz perd des munitions. »
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À mesure que la guerre progresse, le bataillon dont fait partie Harry subit de lourdes pertes. Le sentiment de responsabilité est grand pour Harry, à titre d’officier. Il respecte ses troupes et en fait souvent l’éloge à Sadie. Les morts pèsent sur sa conscience et son enthousiasme semble s’étioler.
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« L’un de mes hommes, l’un des meilleurs, a été atteint tout près de moi hier soir. Je ne te décrirai pas la scène Sadie, mais c’était atroce. La balle a pénétré sa nuque et l’a traversée. Dès qu’il est tombé, j’ai dit aux autres hommes de ne pas lâcher, j’ai couru vers lui et j’ai tenté de bander la terrible blessure. Le pauvre, inconscient, n’a survécu que quelques minutes. Il montait des sacs de sable et était plutôt en lieu sûr, comparativement à d’autres, mais, ayant soif, il est allé boire et c’est à son retour qu’il a été touché. J’écris maintenant une lettre à son épouse, la pauvre femme, et je ferai tout mon possible pour lui faciliter la vie, à elle et à ses deux jeunes enfants. Je vais l’enterrer demain et, lorsque le temps sera venu, après être parti d’ici, j’enverrai une description de l’endroit et de sa tombe... »
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La lettre écrite à la femme du soldat mort au combat était empreinte de compassion. Cette femme, qui en avait tant besoin, lui répondit :
Cher lieutenant Mason, |
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Quand Harry « rencontre » Sadie
Harry entend l’appel au combat
Harry laisse le Canada (et Sadie) derrière lui
Sadie raconte la vie au Canada
Harry raconte la vie sur le front
La fin de la guerre de Harry
Harry et Sadie, d’une photo à l’autre [Page de
référence à l’intention des élèves]
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