L’exploration de l’intérieur de l’Amérique du Nord par les Européens fut stimulée par la demande en fourrures de castor. Quand Thompson débarqua à Churchill Factory en 1784, à l’âge de 14 ans, le réseau de commerce à la Compagnie de la Baie d’Hudson s’étendait jusqu’à la rivière Saskatchewan et la région du lac Athabaska. Outre le commerce de fourrures, les tâches de Thompson incluaient la chasse au gibier, l’établissement de nouveaux comptoirs et la compilation de comptes et de journaux pour la compagnie.
En décembre 1788, Thompson se cassa une jambe. Pendant sa convalescence, il étudia sous la direction de Philip Turnor, l’arpenteur officiel de la compagnie, afin d’améliorer ses compétences pour faire et relever des observations astronomiques et calculer les latitudes et les longitudes.
Thompson utilisait des instruments comme ce sextant pour calculer la latitude. Il établissait l’angle entre l’horizon et un repère céleste (habituellement le Soleil ou Polaris, polaire) pour déterminer sa position sur le globe. |
Sextant. anglais, [vers 1790-1810] |
Même si Thompson accomplissait fidèlement ses tâches en gérant le cycle annuel du commerce de fourrures, ses véritables centres d’intérêt étaient l’exploration, l’astronomie et l’arpentage. En 1797, il quitta la Compagnie de la Baie d’Hudson pour se joindre à sa rivale, la Compagnie du Nord-Ouest. |
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Thompson contribua à étendre le réseau commercial de la Compagnie du Nord-Ouest dans les Rocheuses et sur la côte Ouest. Le Cochon d'inde, le Castor, 1745-1811 ? (détail) |
En 1797, Thompson épousa Charlotte Small, une Métisse de 13 ans d’origine crie et écossaise, à l’Île-à-la-Crosse (Saskatchewan). Leur mariage fut célébré plus tard en l’église Saint-Gabriel, à Montréal.
Les moustiques, le froid perçant, le manque de nourriture et les menaces sporadiques de violence des Premières nations posaient un problème constant à Thompson, sa femme et sa jeune famille alors qu’ils se dirigeaient vers l’ouest.
La Compagnie du Nord-Ouest a établi son siège social à Fort William après 1803.
Surveying for the Nor’Westers, he located the head waters of the Mississippi River, crossed the Rocky Mountains and mapped the entire length of the Columbia River.
« [N]ous avons poursuivi notre chemin vers l’ouest environ 22 milles jusqu’au pied de la grande falaise et nous y avons rencontré à 14 h le chef des Kootenay, accompagné de quelque 26 hommes et 7 femmes, ayant 11 chevaux et quelques peaux de castor et d’ours [...] Le chef m’a fait cadeau de son arc, de son carquois de flèches, d’une peau de renard roux qu’il portait comme chapeau, et aussi d’un cheval jaune et de quelque 50 peaux de castor, mais je lui ai dit de garder le cheval et les fourrures jusqu’à ce qu’il vienne à la maison et que je puisse le remercier de ces cadeaux. J’ai accepté les autres objets et nous nous sommes assis ensemble pour fumer [...] ces pauvres gens sont mal vêtus pour le froid dans les montagnes et ils me font savoir que les Indiens Pekinaw [?] ont volé la plupart de leurs chevaux. Je leur ai dit que je pouvais seulement les inviter à la maison et ils m’ont assuré qu’ils allaient persévérer. » Voyage au mont Kootanaes |
Thompson prenait un intérêt particulier à observer et à garder une trace écrite de la culture, de la langue et des croyances des peuples autochtones. Pendant un hiver passé parmi les Péigans, il écouta un vieux chef, Saukamappee, expliquer les coutumes des Autochtones et l’histoire de la tribu. Plus tard, il visita les Mandans du Missouri supérieur et élargit son réseau de commerce aux Premières nations de la côte Ouest.