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Le travail dans l’industrie vinicole  annière

L’industrie vinicole employait peu de travailleurs à temps plein pendant la période allant de 1866 à 1940 puisque le travail, notamment les vendanges, était surtout saisonnier. La majorité des travailleurs étaient des hommes, dont beaucoup d’immigrants français et italiens qui connaissaient déjà les vendanges et la fabrication du vin. Selon les rapports annuels sur l’industrie vinicole produits par le Bureau fédéral de la statistique, le salaire moyen des employés fluctuait souvent, plusieurs baisses ayant entre autres eu lieu pendant la Grande Dépression. Les taux de chômage élevés pendant la Grande Dépression entraînèrent une augmentation du nombre d’employés de l’industrie vinicole malgré les salaires bas.

Emploi dans des établissements vinicoles


Les Autochtones dans l’industrie vinicole

Les Autochtones des Six Nations représentaient un groupe important de travailleurs saisonniers dans l’industrie vinicole de l’Ontario. Plusieurs d’entre eux cueillaient des fruits à la fin de l’été et au début de l’automne. Des travailleurs non autochtones se plaignaient de leur présence, affirmant qu’ils travaillaient trop vite et abîmaient certains fruits. Les conditions de travail étaient difficiles, et les conditions d’hébergement étaient déplorables sur certaines propriétés de fruiticulteurs.

Le travail dans l’industrie vinicole



Le rôle des femmes dans l’industrie vinicole de l’Ontario était à la fois crucial et varié. De 1866 à 1940, plusieurs femmes jouèrent un rôle essentiel dans l’industrie de la cueillette des fruits. Certaines travaillèrent chez des vignerons sur une base saisonnière. Il s’agissait souvent d’immigrantes, récemment arrivées de Pologne et d’Italie, dont plusieurs avaient traversé la frontière depuis la région de Buffalo pour travailler dans divers vergers, notamment dans des conserveries, pendant quelques semaines lors de la saison des récoltes dans la région de Niagara. Les conditions de travail étaient souvent difficiles, les salaires étant bas et les heures, longues. Les propriétaires justifiaient les salaires bas en profitant de la croyance générale voulant que le travail des femmes doive être moins payé que celui des hommes.



Dessins de magazine en noir et blanc de femmes fabriquant du vin
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Canadian Illustrated News,
25 octobre 1879





Photo en noir et blanc de femmes dans une usine d’embouteillage
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Travailleuses sur une chaîne d’embouteillage de Canadian Wineries Ltd., A. McKim and Co., Niagara Falls,
Archives publiques de l’Ontario
I0002634



Les femmes jouèrent également un rôle dans la production et la vente de vin, mais elles étaient peu nombreuses comparativement aux hommes. Au cours des années 1920, à peine 10 femmes travaillaient dans des établissements vinicoles canadiens, la plupart en Ontario. Ce nombre augmenta pendant la Grande Dépression, mais à un rythme beaucoup plus lent que celui des hommes, puisqu’on décourageait les femmes de chercher un emploi rémunéré. En effet, on croyait alors que les hommes, et non les femmes, devaient occuper un emploi rémunéré pendant cette période de bouleversements économiques.





Même si les femmes constituaient une catégorie importante de travailleurs, très peu d’entre elles occupaient des postes de direction dans les établissements vinicoles. Des femmes siégèrent aux conseils d’administration de six établissements vinicoles ou en furent présidentes (Mary Nugent fut présidente de la Toronto Wine Manufacturing Corporation Limited de 1931 à 1932). Des femmes furent brièvement propriétaires de trois établissements vinicoles (Mlle H. Padden et Mme H. Padden Robinson furent propriétaires de la Turner Wine Company de 1920 aux années 1940; Mme E. H. Donovan fut propriétaire de la French-Italian Wine Corporation Limited à Beamsville, en Ontario, de 1927 à 1929; Rosie E. Dibbley et Frieda Peterson furent propriétaires de la Dibbley Wine Company de 1924 à 1931).



Photo en noir et blanc d’une femme à une station de remplissage de bouteilles
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Travailleuse sur une chaîne d’embouteillage de Canadian Wineries Ltd.,
A. A. McKim and Co., Niagara Falls, 1941
Archives publiques de l’Ontario
I0002639

Malheureusement, les archives ne contiennent rien sur les femmes qui occupaient des postes de direction ni sur celles qui étaient propriétaires d’établissements vinicoles. Par conséquent, il est impossible de fournir d’autres renseignements sur la French-Italian Wine Corporation Limited et la Dibbley Wine Company. Comment expliquer cela? D’un côté, certains diront que les établissements vinicoles ayant appartenu à des femmes n’ont pas été en activité longtemps, et que, par conséquent, personne n’a pris la peine de conserver de documents les concernant. D’un autre côté, d’autres diront que les centres d’archives adoptent trop souvent des approches patriarcales, préférant les histoires de réussite qui mettent en valeur les hommes blancs de l’élite.

Il va sans dire que plusieurs groupes de personnes demeurent sous-représentés dans les archives, comme les femmes et les Autochtones dans l’industrie vinicole avant 1940. Ce vide dans l’histoire de l’industrie vinicole en Ontario démontre bien l’importance de préserver les documents et révèle le caractère problématique de la disponibilité des sources historiques. Même si les institutions archivistiques, les universités et les chercheurs canadiens ont fait des progrès en intégrant et en restaurant un large éventail de sources, les lacunes sur le plan des connaissances et le portrait incomplet de la situation témoignent des systèmes patriarcaux du passé.

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