La collection Thomas Burrowes des Archives publiques de l’Ontario comprend 115 aquarelles reliées en albums. Certaines de ces oeuvres représentent des scènes du fleuve Saint-Laurent et du lac Ontario. La plupart se rapportent au canal Rideau. Dans ses tableaux, Burrowes croquait le paysage tel qu’il existait lors de la construction du canal et y plaçait des bâtiments et du matériel (des treuils et des mécanismes d’écluse), des hommes au travail (creusant le sol à la pelle et à la brouette) et des bateaux (de grands canots de transport à huit places, de petites embarcations telles que barques ou radeaux et, après l’achèvement de la voie navigable, des bateaux à vapeur tirant des barges). Il produisait à l’occasion des séries de vues d’un site particulier montrant les diverses étapes des travaux. |
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On a découvert les tableaux en 1907 dans le grenier d’une des filles de Burrowes qui habitait Detroit (Michigan) à l’époque. Le petit-fils de Burrowes, A. H. D. Ross, auteur d’un livre sur les débuts d’Ottawa, en a fait don aux Archives en 1948. |
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En général, les mordus de l’histoire de l’Ontario savent reconnaître en un clin d’oeil l’oeuvre de Thomas Burrowes. Une collection de 115 de ses aquarelles est passée du domaine privé au domaine public il y a presque 60 ans – un des plus importants dons privés jamais faits aux Archives publiques de l’Ontario. Depuis, ces tableaux sont parmi les images les plus célèbres de l’histoire de l’Ontario et les rédacteurs et chercheurs les demandent constamment. Les Archives sont chargées d’équilibrer la préservation de ces précieux documents et leur accessibilité auprès du public. Le développement de la science de la conservation et de la technologie des communications électroniques rend cet exercice de compromis beaucoup plus facile aujourd’hui. |
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Découverte et don
En 1948, A. H. D. Ross a présenté ce trésor aux Archives publiques de l’Ontario. |
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Le noircissement graduel du vernis a obscurci certains détails de ce tableau. Cliquer pour un agrandissement (86ko) |
Prendre soin de la collection Le personnel n’incluait pas de restaurateur en 1948, lorsque A.H.D. Ross a donné ces tableaux aux Archives publiques de l’Ontario. Il n’y a donc pas de documentation sur l’entreposage ou le traitement de la collection pendant ces premières années. Aujourd’hui, toutefois, des restaurateurs professionnels ont pour tâche d’évaluer l’état des documents, de planifier leur restauration, dans la mesure du possible, et de recommander des méthodes d’entreposage qui les maintiendront dans un état sûr et stable. Dans le cas des tableaux de Burrowes, chaque oeuvre est conservée dans une chemise distincte, à l’intérieur d’une enveloppe de papier, et est entreposée avec 20 à 30 autres tableaux dans une boîte protectrice gardée dans des conditions de température et d’humidité contrôlées. | |||
Un examen récent a permis de déterminer que l’état de la plupart des tableaux varie de moyen à bon et qu’ils n’ont subi que des déchirures et une usure mineures. Le plus grave dommage, soit l’assombrissement progressif du vernis, ne touche que quelques images. Malheureusement, ce dommage est irréparable en raison de la fragilité du papier et de la solubilité de l’aquarelle. |
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Un rapport complet Grâce à un récent examen complet, on dispose maintenant de renseignements importants sur chaque tableau de Burrowes. L’information comprend les dimensions de chaque tableau et des notes sur la technique (peinture et encre), toute copie négative existante et le lieu de conservation actuel. Enfin et surtout, on évalue l’état des documents et on recommande un traitement au besoin. L’examen a permis de conclure que la plupart des tableaux sont dans un état moyen et que quelques-uns sont en mauvais état (déchirures, taches, vernis ou résidus du papier de l’album collés au dos). Aucun traitement urgent n’a été jugé nécessaire. |
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Indices importants Nombre des observations des restaurateurs sont de nature technique – taille, technique, état, etc. Cependant, l’évaluation soignée d’un document révèle parfois d’autres renseignements précieux. Les restaurateurs ont remarqué, par exemple, que les tableaux de Burrowes étaient à l’origine reliés en deux albums. On a conservé les couvertures des albums et il y a du ruban de tissu – peut-être un vestige de l’ancienne reliure – le long d’un des bords de certains tableaux. En outre, il y a longtemps, on a collé la plupart des tableaux sur un fond de papier épais, on les a encadrés de bordures à l’encre noire et on a soigneusement inscrit les titres avec une écriture typique du 19e siècle. Certaines images présentent également des trous d’épingle. Ces trous précèdent le montage et l’inscription des titres, ce qui suggère qu’on a autrefois épinglé les tableaux au mur avec désinvolture, comme pour s’y référer. Burrowes les utilisait-il comme références visuelles lorsqu’il rédigeait ses rapports d’inspection sur le canal Rideau? On ne peut que deviner. En revanche, quelques oeuvres ont été vernies, comme si on avait voulu accroître leur éclat pour les exposer. |
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De plus en plus accessibles Tandis que le maintien en bon état de la collection relève du restaurateur, son utilisation est régie par les archivistes. Il leur incombe de décrire les documents et de les classer de manière à les mettre à la disposition du plus grand nombre possible d’intéressés. |
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Le succès que remportent les Archives publiques de l’Ontario depuis des années dans la diffusion des tableaux auprès du public est illustré par la popularité des images parmi les historiens. Cette collection fait l’objet d’une forte demande et les tableaux sont connus de quiconque s’intéresse à l’histoire de l’Ontario ou au canal Rideau. Technologie La technologie a pour effet d’élargir les marchés. Tous les tableaux ont été numérisés et ils sont aujourd’hui disponibles en ligne; quiconque souhaite les voir n’a donc qu’à visiter le site Web des Archives. L’accessibilité électronique de tels documents est plus que pratique pour les chercheurs de l’Ontario, du Canada et du monde entier : la numérisation permet aussi de protéger les documents originaux contre l’utilisation abusive et la détérioration progressive. |
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