En Ontario, l’histoire des traités permettant la colonisation des terres autochtones par les Euro-Canadiens remonte loin. Dès 1763, une proclamation royale a défini des protocoles selon lesquels la Couronne britannique pouvait négocier de tels traités avec les nations Autochtones. De 1763 à 1905, on a négocié plusieurs accords visant des terres situées de plus en plus au nord et à l’ouest du Sud de l’Ontario actuel. Ces traités reflétaient la progression générale de la colonisation et du développement de la région par les Euro-Canadiens.
Carte des principaux secteurs visés par des traités en Ontario. Avant 1905, trois grands traités négociés avec les nations autochtones visaient le nord des lacs Huron et Supérieur (Traités Robinson, 1850) et l’ouest du lac Supérieur jusqu’au lac des Bois (Traité no 3, 1873).
Après la confédération, on a inclus des groupes de dispositions standard dans une série de traités à titre numérique. En échange de leurs terres, les signataires autochtones recevaient de l’argent (un forfait unique suivi de rentes perpétuelles), des terres de réserve et des droits de chasse et de pêche.
On a appelé le neuvième accord de cette série Traité de la Baie James car les limites du territoire qu’il visait à l’origine correspondaient à des rivières se déversant dans cette baie, y compris la rivière Albany, qui constituait à l’époque la limite nord de l’Ontario.
Le Traité no 9 original. Certains chefs autochtones l’ont signé en touchant un stylo pendant qu’on inscrivait un « X » à côté de leur nom. D’autres l’ont signé en écriture syllabique. |
Le Traité no 9 a été conclu au cours des étés de 1905 et de 1906. Trois commissaires représentaient la Couronne : Duncan Campbell Scott, Samuel Stewart et Daniel G. MacMartin. L’expédition du Traité no 9 comprenait aussi deux agents de police et un médecin.
En 1905 et en 1906, la commission a parcouru le territoire du Traité no 9
pour expliquer le traité aux chefs autochtones rassemblés à
14 postes de la Compagnie de la Baie d’Hudson. La Compagnie a fourni à
la commission des canots, des provisions et des guides expérimentés,
dont bon nombre étaient des « voyageurs » qui accompagnaient
les brigades des fourrures sur certaines rivières.
La commission du Traité no 9 à Fort Albany, près de la baie James, en 1905.
À l’époque, les sociétés Ojibway et Cries étaient
fondées sur la tradition orale. Comme peu de chefs autochtones maîtrisaient
l’anglais, les commissaires chargeaient des employés des postes de
traite qui parlaient Ojibway et Cri d’expliquer le but et les conditions du
Traité no 9.
L’expédition du Traité no 9 sur la rivière Abitibi. Des canotiers autochtones expérimentés devaient parfois guider l’expédition dans des rapides difficiles.
Après la cérémonie de signature à chaque poste de traite, les représentants de la Couronne et des Premières nations ont célébré l’accord avec une fête et des discours officiels où ils se sont engagés à respecter les conditions et l’esprit du Traité.
Préparatifs de la fête suivant la conclusion du premier accord du Traité no 9 au poste de traite d’Osnaburgh House, au lac St. Joseph (rivière Albany).