L’Amérique du Nord était peuplée depuis des milliers d’années lorsque les premier Européens sont arrivés. Les contacts entre les Premières nations et les nouveaux venus eurent un profond impact sur les deux cultures. La traite des fourrures alimenta le commerce transatlantique, et les Européens apprirent des techniques qui facilitèrent leur adaptation à ces nouveaux territoires. Aux premiers habitants du continent, le contact amena des produits inconnus jusque là, mais les maladies européennes et les effets d’un peuplement blanc toujours croissant disloquèrent leurs sociétés, et les décimèrent même dans certains cas. Les tentatives européennes de conversion des Premières nations laissèrent elles aussi leurs marques. Pour les Européens comme pour les Autochtones, cette rencontre en était une avec l’inconnu, et l’impression que chaque groupe retint de l’autre influença grandement leurs relations. |
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L’idée que les Européens se faisaient des Premières nations fut conditionnée par leur croyance en la supériorité de leur propre culture et de leur religion. Souvent, les Autochtones étaient représentés comme des « sauvages » adorateurs du Diable. Une vision plus positive, comme celle du jésuite français Charlevoix au début du 18e siècle, mettait parfois l’accent sur les qualités « naturelles » des Autochtones, en contraste avec la « civilisation » européenne avec ses faiblesses morales et son appât du gain. |
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La conversion des « païens » au christianisme était, avec le commerce, le principal objectif de l’expansion française dans l’intérieur. Les missionnaires cherchaient non seulement à convertir les populations qu’ils rencontraient, mais aussi à remplacer les cultures locales par la « civilisation » française. Un des premiers historiens de la Nouvelle-France, Gabriel Sagard, écrivait en 1636 : |
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Une des missions les plus importantes fut celle menée auprès des Hurons (Wendats) de la baie Georgienne, un peuple sédentaire fortement lié aux Français. |
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Les Récollets arrivèrent en Huronie en 1615, suivis des Jésuites en 1626. En 1648, 25 missionnaires jésuites vivaient parmi les Hurons. Sainte-Marie-au-Pays-des-Hurons, un petit établissement fondé en 1639 au cœur du pays huron, servait de base aux missionnaires et abritait un petit groupe de donnés, de serviteurs et de soldats. Sainte-Marie devint donc le premier établissement français de l’intérieur. Il était constitué d’une enceinte européenne fortifiée, entourée d’un village à palissade qui servait les Hurons convertis. La photographie à droite montre des canots naviguant sur la rivière Wye, près d’une reconstitution moderne de Sainte-Marie-au-Pays-des-Hurons. |
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Malgré les efforts des Jésuites pour intégrer le christianisme à la culture autochtone, leur mission eut un succès mitigé et seulement une minorité de Hurons – surtout les jeunes et les aînés – se convertirent. Les Hurons étaient divisés entre traditionalistes hostiles aux Jésuites et un « parti chrétien » supporté par les Français. La nation huronne et la mission jésuite furent toutes deux détruites par les Iroquois entre 1648 et 1650. Quelques centaines de Hurons se réfugièrent de façon permanente près de Québec et d’autres furent dispersés en petits groupes dans la région des Grands Lacs, mais la majorité de la population fut tuée ou assimilée par la confédération iroquoise. |
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Les Jésuites abandonnèrent Sainte-Marie, puis une seconde mission (Sainte-Marie II) située sur une île de la baie Géorgienne. Huit Jésuites et donnés, tués entre 1642 et 1649, furent plus tard canonisés par l’église catholique sous le vocable de « saints martyrs canadiens ». L’église à droite fut construite en 1926 à Midland, près de Sainte-Marie-au-Pays-des-Hurons. D’autres missions furent établies plus tard, habituellement près des principaux postes de traite. Leur succès fut mitigé, et aucune n’atteignit l’importance de la mission en Huronie. |
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Le gouvernement de l’Ontario a reconstruit Sainte-Marie-au-Pays-des-Hurons durant les années 1960 comme attraction touristique et site interprétatif. Les photographies ci-dessous montrent le site reconstruit. |
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Les Européens amenaient avec eux non seulement des produits et leur religion, mais aussi des maladies jusqu’alors inconnues des Premières nations, comme la variole, contre lesquelles ils possédaient une relative immunité. |
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Des épidémies mortelles attaquèrent d’abord les nations côtières, les premières à entrer en contact avec les Européens. Les maladies se répandirent ensuite dans l’intérieur, affectant les populations locales, parfois avant même leur rencontre avec les Européens. La première épidémie rapportée dans la région des Grands Lacs eut lieu en 1634, et fut suivie de huit autres sur une période de treize ans. Certains villages perdirent jusqu’à la moitié de leur population, au moment même où les missions et le commerce européens changeaient leur monde. Un missionnaire jésuite décrivit les effets des épidémies : |
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Les épidémies affectèrent les relations entre les Français et les Premières nations, ces dernières blâmant les Européens et leur religion pour les maladies dont elles étaient les victimes. |
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