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L'Ontario français durant les 17e et 18e siècles : Guerre et défense - bannière

Table des matières


Pendant la majeure partie de son histoire, la Nouvelle-France fut en guerre ou sous la menace d’une guerre avec les Premières nations ou avec les Britanniques. Le besoin de prévenir des attaques par des Premières nations hostiles et de contenir l’expansion britannique, combinée avec les intérêts commerciaux, eurent pour résultat la construction de forts sur divers sites de l’intérieur.

Au milieu du 18e siècle, les entrées du continent étaient aux mains des Britanniques mais la présence française se faisait toujours sentir dans la région des Grands Lacs, la vallée de l'Ohio et le long du Mississippi.

Une colonie en guerre - bannière

Quand Champlain fonda Québec, il se retrouva au milieu des guerres entre Premières nations. En 1609, il se joignit à l’alliance unissant les Algonquins et d’autres nations contre les Iroquois. La bataille illustrée ci-dessous, qui eut lieu cette année-là au lac Champlain, fut à l’origine des guerres que les Iroquois allaient livrer au Français et à leurs alliés pendant la majeure partie du 17e siècle.

Dessin : Deffaite des Yroquois au lac Champlain. (Détail)

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Deffaite des Yroquois au lac Champlain. (Détail)
Dans Champlain, Samuel de. Œuvres de Champlain / 2e édition.
Québec : G.-É. Desbarats, 1870. vol. 3, face à la page 196.
Bibliothèque des Archives publiques de l'Ontario, 971.011 CHB

Ces guerres entraînèrent l’affaiblissement ou la destruction de la plupart des Premières nations de la région des Grands Lacs et de la haute vallée de l’Ohio. Les colons français vivaient dans la crainte de la prochaine attaque iroquoise.

Les offensives françaises pouvaient être tout aussi dévastatrices, comme l’illustre ce compte-rendu d’une campagne en 1687 :

« (...) on marcha en bataille droit aux premieres bourgades, qui n’en sont éloignées que d’une demi lieue [2 kilomètres]. On les trouva abandonées et presque reduites en cendres, les ennemis y ayant mis le feu avant que de les quitter villages, Comme on y en trouva point a combattre, on se mit a faire le degast des bles d’Inde dans les champs et a bruler celui qui etoit dans les bourgades et celui qui avoit été transporté dans un fort de gros pieux, bati sur une hauteur fort avantageuse, ou les ennemis avoient eu envie de se defendre. On passa ensuite aux autres bourgades, éloignées des premieres de 4 lieues [16 kilomètres], on les trouva abandonées mais non réduites en cendres (...) Le degast qu’on a fait des bles d’Inde est capable de beaucoup incommoder les.Iroquois, et il ne se peut pas que la faim n’en fasse perir plusieurs (…) »

Lettre du Révérend frère Bechefer (Québec) à Monsieur Cabart de Villermont,
19 septembre 1687,
dans The Jesuit Relations and Allied Documents/Ruben Gold Twaites,
ed. Cleveland: Burrows Brothers Company, vol. 63, p. 274 et 276,
Bibliothèque des Archives publiques de l'Ontario, 271.5 THW.

La grande paix de Montréal (1701) mit fin aux guerres franco-iroquoises. L’expansion du commerce et des alliances françaises au cours du 18e siècle mena à des guerres avec certaines des Premières nations à l’ouest et au sud des Grands Lacs, mais leur impact fut surtout limité à l’intérieur.

 

Le conflit avec les Britanniques - bannière

L’autre adversaire majeur de la France en Amérique du Nord était la Grande-Bretagne et les deux pays furent en guerre pendant la majeure partie du 18e siècle, soit directement soit par l’intermédiaire de leurs alliés.

Les alliances avec les Premières nations, les intérêts économiques rivaux et les rivalités européennes contribuèrent à la tenson entre les deux pays.

La région de la baie d’Hudson, en raison de son importance comme voie d’accès vers l’intérieur, fut l’une des premières régions à connaître un conflit direct entre les deux nations. En 1686, une expédition partie de Montréal se rendit par voie terrestre attaquer les forts anglais de la baie d’Hudson et de la baie James. Un des comptoirs capturés était Moose Factory, que l’on voit ici tel qu’il était au 19e siècle.

Photograhie : Old Factory House in the winter in Moose Factory, [vers 1967]

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Old Factory House in the winter in
Moose Factory, [vers 1867]
Photographe inconnu, probablement Bernard Rogan
Ross ou Charles George Horetzky
Collection photographique CapitaineTraill Smith
Photographie noir et blanc
Code de référence : F 2179-2-0-0-18
Archives publiques de l'Ontario, I0005074

Gravure : Moose Factory, 1854

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Moose Factory, 1854
William Trask, artiste
Ford and West, graveurs
Gravure
Collection d'art documentaire des Archives publiques des Ontario
Code de référence : C 281-0-0-0-31
Archives publiques de l'Ontario, I0003085


Le commandant de l’expédition, le chevalier de Troyes, a laissé un récit haut en couleurs de la capture de Fort Rupert, le 3 juillet 1686.

« J’ordonnai (...) que l’on marchast, ce qui fut fait avec tout l’ordre imaginable. Nous suivions le bord de l’eau dans un profond silence jusques à ce qu’estant arrivez tout proche, je fis faire halte au détachement de terre pour commander aux canots d’aller prendre le bastiment (…)

Mes gens tiroient continuellement et pour rendre la musique meilleure je voulus y mesler mes deux canons qui, faisant la basse, percèrent à jour la porte de la redoute, contre laquelle je les avois fait pointer. Le mineur d’un autre costé estoit prest de donner un plat de son métier, lorsque les anglois crièrent cartier. »

Journal de l’expédition du Chevalier de Troyes à la Baie d’Hudson en 1686/édité
et annoté par Ivanhoé Caron. Beauceville, Québec, L’Éclaireur, 1918, p. 75-76,
Bibliothèque des Archives publiques de l'Ontario, 971.03 TRO

Les forts de la Baie d’Hudson changèrent de mains à diverses reprises pendant les guerres de la Ligue d’Augsbourg (1689-1797) et de la Succession d’Espagne (1701-1713). Le traité d’Utrecht confirma leur possession, et celle de l’Acadie (la Nouvelle-Écosse actuelle) et de Terre-Neuve, à la Grande-Bretagne. Les Français et les Britanniques se livrèrent deux autres guerres, celles de la Succession d’Autriche (1741-1748) et de Sept Ans (1756-1763), la seconde se terminant avec la perte par la France de ses possessions nord-américaines.

 

Les forts et les comptoirs de traite - bannière

Des impératifs commerciaux et stratégiques amenèrent les Français à construire un réseau de forts et de comptoirs de traite à travers l’intérieur. Les Français cherchaient ainsi à contrôler le commerce des fourrures, à assister les Premières nations alliées et à menacer les nations hostiles, et à contrecarrer l’influence et le commerce anglais.

La plupart des premiers forts, construits entre 1660 et la fin du 17e siècle, furent abandonnés en raison des guerres iroquoises et des tentatives françaises pour rediriger le commerce vers Montréal. Après le traité d’Utrecht, le besoin d’une expansion pour contrecarrer la présence britannique croissante dans l’intérieur mena à la construction ou la reconstruction d’un plus grand nombre de forts et de comptoirs.

Photograhie : Midland - Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons, restes d'un vieux canon

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Midland - Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons, restes d'un vieux canon
Photographie noir et blanc
Tourism promotion photographs
Code de référence : RG 65-35-1, 29-I-2568
Archives publiques de l'Ontario

En 1755, il y avait des forts et des comptoirs français aussi loin à l’ouest que la Saskatchewan et le Kansas. Sur les Grands Lacs, ls forts Frontenac (maintenant Kingston), Niagara, Michilimakinac, Détroit et, à un moindre degré, Rouillé (Toronto), étaient d’importants points de transit pour les marchands, les soldats et les administrateurs. Les Grands Lacs inférieurs et la vallée de l’Ohio constituaient des régions stratégiques, reliant la Nouvelle-France et la Louisiane et où on pouvait bloquer l’expansion britannique.

Carte : Forts et établissements français, britanniques et espagnols au milieu du 18e siècle

La légende de cette carte fait référence aux établissements tels qu'ils existaient au milieu du 18e siècle. Cliquez sur la carte pour en savoir plus sur les forts et les villes.

Les noms sur la carte sont ceux qui existaient au milieu des années 1750.

FrançaisForts et établissements français

  1 - Louisbourg
  2 - Québec
  3 - Trois-Rivières
  4 - Montréal
  5 - Fort Chambly
  6 - Fort Carillon
  7 - Fort Frontenac
  8 - Fort Rouillé
  9 - Sainte-Marie-au-Pays-des-Hurons (1639-1648)
10 - Fort Niagara
11 - Détroit
12 - Michilimakinac
13 - Sault Sainte-Marie
14 - Fort Kaministiquia
15 - Fort Duquesne
16 - Fort Miami
17 - Fort Vincennes
18 - Kaskaskia
19 - Mobile
20 - La Nouvelle-Orléans

/

BritanniquesForts et établissements britanniques

A - Halifax
B - Annapolis
C - Boston
D - Fort William-Henry
E - Albany
F - New York
G - Oswego
H - Philadelphie
I  - Fort Cumberland
J - Jamestown
K - Williamsburg
L - Charleston
M - Savannah
N - Pickawillany
O -Moose Factory

EspagnolÉtablissement espagnol

SA - St. Augustine

Pour voir une animation présentant l'évolution territoriale de l'Amérique de Nord aux 17e et 18esiècles, cliquez ici.

Carte : Évolution territoriale de l’Amérique du Nord aux 17e et 18e siècles

Le fort Frontenac, construit pour la première fois en 1673 puis re-construit en 1693, était à l’origine un comptoir de traite, un avant-poste militaire face aux Iroquois et une base de départ pour les explorations. Sa location à l’entrée du Saint-Laurent en faisait un important point de passage entre Montréal, Détroit et la vallée de l’Ohio. Ce plan de 1784 montre le site du fort, toujours utilisé par les Britanniques après la Conquête.

Plan of Old Fort Frontenac and Town Plot of Kingston, October 15, 1784

Plan of Old Fort Frontenac and Town Plot of Kingston, October 15, 1784
Surveyed by John Frederick Holland
Collection des plans des villes
Code de référence : C 295-1-75-0-1, AO 1380
Archives publiques de l'Ontario


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