Pendant la majeure partie de son histoire, la Nouvelle-France fut en guerre ou sous la menace d’une guerre avec les Premières nations ou avec les Britanniques. Le besoin de prévenir des attaques par des Premières nations hostiles et de contenir l’expansion britannique, combinée avec les intérêts commerciaux, eurent pour résultat la construction de forts sur divers sites de l’intérieur. Au milieu du 18e siècle, les entrées du continent étaient aux mains des Britanniques mais la présence française se faisait toujours sentir dans la région des Grands Lacs, la vallée de l'Ohio et le long du Mississippi. |
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Quand Champlain fonda Québec, il se retrouva au milieu des guerres entre Premières nations. En 1609, il se joignit à l’alliance unissant les Algonquins et d’autres nations contre les Iroquois. La bataille illustrée ci-dessous, qui eut lieu cette année-là au lac Champlain, fut à l’origine des guerres que les Iroquois allaient livrer au Français et à leurs alliés pendant la majeure partie du 17e siècle. |
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Ces guerres entraînèrent l’affaiblissement ou la destruction de la plupart des Premières nations de la région des Grands Lacs et de la haute vallée de l’Ohio. Les colons français vivaient dans la crainte de la prochaine attaque iroquoise. Les offensives françaises pouvaient être tout aussi dévastatrices, comme l’illustre ce compte-rendu d’une campagne en 1687 : |
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La grande paix de Montréal (1701) mit fin aux guerres franco-iroquoises. L’expansion du commerce et des alliances françaises au cours du 18e siècle mena à des guerres avec certaines des Premières nations à l’ouest et au sud des Grands Lacs, mais leur impact fut surtout limité à l’intérieur. |
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L’autre adversaire majeur de la France en Amérique du Nord était la Grande-Bretagne et les deux pays furent en guerre pendant la majeure partie du 18e siècle, soit directement soit par l’intermédiaire de leurs alliés. Les alliances avec les Premières nations, les intérêts économiques rivaux et les rivalités européennes contribuèrent à la tenson entre les deux pays. La région de la baie d’Hudson, en raison de son importance comme voie d’accès vers l’intérieur, fut l’une des premières régions à connaître un conflit direct entre les deux nations. En 1686, une expédition partie de Montréal se rendit par voie terrestre attaquer les forts anglais de la baie d’Hudson et de la baie James. Un des comptoirs capturés était Moose Factory, que l’on voit ici tel qu’il était au 19e siècle. |
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Le commandant de l’expédition, le chevalier de Troyes, a laissé un récit haut en couleurs de la capture de Fort Rupert, le 3 juillet 1686. |
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Les forts de la Baie d’Hudson changèrent de mains à diverses reprises pendant les guerres de la Ligue d’Augsbourg (1689-1797) et de la Succession d’Espagne (1701-1713). Le traité d’Utrecht confirma leur possession, et celle de l’Acadie (la Nouvelle-Écosse actuelle) et de Terre-Neuve, à la Grande-Bretagne. Les Français et les Britanniques se livrèrent deux autres guerres, celles de la Succession d’Autriche (1741-1748) et de Sept Ans (1756-1763), la seconde se terminant avec la perte par la France de ses possessions nord-américaines. |
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Des impératifs commerciaux et stratégiques amenèrent
les Français à construire un réseau de forts et de comptoirs
de traite à travers l’intérieur. Les Français cherchaient
ainsi à contrôler le commerce des fourrures, à assister les
Premières nations alliées et à menacer les nations hostiles,
et à contrecarrer l’influence et le commerce anglais.
La plupart des premiers forts, construits entre 1660 et la fin du 17e siècle, furent abandonnés en raison des guerres iroquoises et des tentatives françaises pour rediriger le commerce vers Montréal. Après le traité d’Utrecht, le besoin d’une expansion pour contrecarrer la présence britannique croissante dans l’intérieur mena à la construction ou la reconstruction d’un plus grand nombre de forts et de comptoirs. |
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En 1755, il y avait des forts et des comptoirs français aussi loin à l’ouest que la Saskatchewan et le Kansas. Sur les Grands Lacs, ls forts Frontenac (maintenant Kingston), Niagara, Michilimakinac, Détroit et, à un moindre degré, Rouillé (Toronto), étaient d’importants points de transit pour les marchands, les soldats et les administrateurs. Les Grands Lacs inférieurs et la vallée de l’Ohio constituaient des régions stratégiques, reliant la Nouvelle-France et la Louisiane et où on pouvait bloquer l’expansion britannique. |
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La légende de cette carte fait référence aux établissements tels qu'ils existaient au milieu du 18e siècle. Cliquez sur la carte pour en savoir plus sur les forts et les villes. Les noms sur la carte sont ceux qui existaient au milieu des années 1750. |
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Le fort Frontenac, construit pour la première fois en 1673 puis re-construit en 1693, était à l’origine un comptoir de traite, un avant-poste militaire face aux Iroquois et une base de départ pour les explorations. Sa location à l’entrée du Saint-Laurent en faisait un important point de passage entre Montréal, Détroit et la vallée de l’Ohio. Ce plan de 1784 montre le site du fort, toujours utilisé par les Britanniques après la Conquête. |
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Plan of Old Fort Frontenac and Town Plot of Kingston, October 15, 1784 |
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