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L'Ontario français durant les 17e et 18e siècles Détroit - bannière

Table des matières


Peu de Français vivaient dans l’intérieur. La vallée du Saint-Laurent attirait les fermiers beaucoup plus que les comptoirs de l’intérieur, en raison de l’isolement de ceux-ci et des politiques coloniales décourageant le peuplement à l’ouest de la région de Montréal.

Cependant, des soldats démobilisés et des voyageurs à la retraite s’établirent près des forts les plus importants, comme Fort Frontenac, Michilimakinac et Fort Niagara. Malgré la création de seigneuries, ces collectivités ne comptaient que quelques familles. Détroit était l’exception à la règle.

Carte : Plan of the Town of Détroit and Fort Lernoult, situated on the strait between Lakes Erie and Huron. . . taken from actual survey, 1792

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Plan of the Town of Détroit and Fort Lerncult,
situated on the strait between Lakes Erie and
Huron, 1 août 1792
Elizabeth Simcoe
Fonds Famille Simcoe
Carte
Code de référence : F 47-5-1-0-11
Archives publiques de l'Ontario, I0004756

Les débuts - bannière

Le site de Détroit offrait de nombreux avantages aux Français sur les plans stratégique et commercial. Le commandant de Michilimakinac, Antoine Laumet de Lamothe Cadillac, convainquit le gouvernement français d’établir un fort et une colonie à Détroit et il y arriva en 1701 avec un petit groupe de colons et de soldats. Ils bâtirent un petit fort nommé Pontchartrain en l’honneur du ministre français responsable des colonies. L’année suivante, les premières femmes françaises dans l’intérieur se joignirent à la colonie. Un autre groupe de colons vint s'établir en 1706.

« On a observé de le mettre [le fort de Détroit] dans le plus êtroit de la Riviere, qui est d’une portée de fusil, ayant par tout ailleurs un bon demy quart de lieue: et si on habite le Poste le terrain y est tres beau pour y bâtir dans les suites une grande ville. Les différentes choses qui se rencontrent en ce Pays la rendent tout a fait agreeable; le Climat y est aussi temperé qu’en Touraine; et l’Hyver (au dire des Sauvages) ne dure que six semaines. C’est un charme de voir cette Riviere bordé d’un nombre infiny de pommiers, de quantité de pruniers de plusieurs especes, de Chateigniers, de Noyers et de Noisetiers de France; et d’y rencontrer la vigne qui en fait un des plus beaux ornaments (…)

Si l’on continue cet etablissement, ce sera le moyen d’empescher l’Anglois de venir s’en emparer, pour nous enlever le Commerce des Nations d’en haut, de brider les Iroquois et de contenir nos Alliés dans leurs devoir, lesquels il sera bien plus aisé de franciser et de leur annoncer l’Evangile par la proximité des François. »

Relation du Détroit, extraite d’une lettre écrite à Monsieur De Pontchartrain, [1701]
Fonds Percy James Robinson
Code de référence : F 1080, série III-F (Détroit), MU 2414
Archives publiques de l'Ontario

Relation du Détroit, extraite d’une lettre écrite à Monsieur De Pontchartrain, [1683?] - Page 1

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Relation du Détroit, extraite d’une lettre écrite à Monsieur De Pontchartrain, [1683?] - Page 2
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Relation du Détroit, extraite d’une lettre écrite à Monsieur De Pontchartrain, [1683?] - Page 3
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Relation du Détroit, extraite d’une lettre écrite à Monsieur De Pontchartrain, [1683?] - Page 4
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Les premières années, la vie était difficile à Détroit, et peu de colons vinrent s'y établir. Des Premières Nations furent invitées à établir des villages près de la colonie, mais des conflits déjà existants furent exacerbés et d'autres surgirent. Les Premières Nations furent également encouragées à amener leurs fourrures à Détroit au lieu d'emprunter des routes plus au nord. Toutefois, cette décision profita par inadvertance aux Britanniques en facilitant le commerce avec les nations de l'Ouest pour les marchands britanniques sur le haut-Ohio et pour les Iroquois, ce qui nuisait au commerce à Détroit.

Les autorités de la Nouvelle-France étaient inquiètes en raison de ces problèmes et pensaient que la colonie serait un échec. Mais Détroit réussit à survivre ses débuts difficiles et son importance à titre de comptoir de traite et de poste militaire grandit, en grande partie en raison de la croissance du rôle stratégique des Grands Lacs inférieurs et d'une présence militaire francaise plus forte dans l'intérieur. Des missions furent établies dans les villages des Premières Nations près de Détroit, ce qui accrut l'importance de la ville.

Des marchands de fourrures et des soldats à la retraite contribuèrent à la croissance de la population de la ville, et les fermes produisaient assez de nourriture pour ravitailler certains des comptoirs. Au milieu du siècle, Détroit était devenu un des principaux comptoir de traites de l'intérieur et une importante base d'opérations pour les forces françaises.

La renaissance - bannière

En 1749, les autorités françaises décidèrent d’accroître la population de Détroit pour des raisons d’ordre stratégique : une vaste colonie agricole pourrait approvisionner tous les comptoirs de l’intérieur et une forte présence militaire renforcerait la position française sur les Grands Lacs inférieurs et le haut-Mississippi. La Couronne offrait gratuitement des terres, des instruments agricoles et le transport aux familles désireuses de s’établir à Détroit.

Louis Gervais était un des colons venus de la région de Montréal pour s’établir à Détroit en 1749. Ce certificat signé en 1766 par le notaire local Robert Navarre indique que Gervais s’était vu concéder une terre et s’était depuis acquitté de toutes ses redevances annuelles.

Certificat foncier, Robert Navarre à Louis Gervais, 1766

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Certificat foncier, Robert Navarre à Louis Gervais, 1766
Collection Musée historique Hiram Walker
Code de référence : F 378, 20-95
Archives publiques de l'Ontario


 
Carte : La rivière du Détroit depuis le lac Sainte-Claire jusqu’au lac Érié, 1764

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La rivière du Détroit depuis le lac Sainte-Claire
jusqu’au lac Érié, 1764
Bellin, Charles-Nicholas
Code de référence : C 78-06, AO 6699
Archives publiques de l'Ontario

La population blanche passa de moins de 500 en 1748 à plus de 800 en 1765. Détroit était devenu le plus important établissement entre Montréal et la Nouvelle-Orléans. Certaines des nouvelles concessions se situaient à la Petite côte, sur la rive sud de la Détroit face au fort Pontchartrain. Ce site allait plus tard faire partie de la ville de Windsor.

Cette carte de 1764 montre la Détroit, les terres cultivées sur ses deux rives, les villages des Premières nations et une vue plus en détail du fort, qui était en fait devenu une petite ville.

 

La période britannique - bannière

L’acquisition de la Nouvelle-France par les Britanniques, en 1763, fut le point de départ de trois décennies qui allaient profondément changer la région de Détroit.

Les Premières nations de l’intérieur s’opposèrent à la domination britannique et à la fin des pratiques commerciales françaises qui les favorisaient. En 1763, Détroit résista avec succès à un siège par une coalition de Premières nations menée par Pontiac, un membre influent du peuple Outaouais. Au cours des décennies suivantes, les Premières nations établies dans les missions près de Détroit vendirent une partie de leurs terres et allèrent s’établir dans des réserves.

Dessin : Plan of elevation for a building for the reception of Indians at Détroit submitted to His Excellency Lieutenant Governor Simcoe, [vers 1790]

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Plan of elevation for a building for the reception
of Indians at Détroit submitted to His Excellency
Lieutenant Governor Simcoe, [vers 1790]
Dessin
Créateur inconnu
Fonds Famille Simcoe
Code de référence : F 47-1-2-45
Archives publiques de l'Ontario, I0005434

Instrument de cession de terres, nation pottawatomi à Jacques Godefroy, 1776 -  Page 1

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Instrument de cession de terres, nation pottawatomi à Jacques Godefroy, 1776 -  Page 2
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Instrument de cession de terres, nation pottawatomi à Jacques Godefroy, 1776
Collection Musée historique Hiram Walker
Code de référence : F 378, 20-100
Archives publiques de l'Ontario


Les Canadiens devaient composer avec une administration et un système légal étrangers. De plus, des administrateurs, des fermiers et des marchands britanniques vinrent s’établir à Détroit et leur disputèrent la suprématie locale. Les Canadiens continuèrent toutefois à jouer un rôle important dans le secteur commercial et l’administration locale, grâce à leurs relations avec les Premières nations et des alliances avec d’importantes familles britanniques.

La Révolution américaine (1775-1783) et le traité de Versailles qui y mit fin, eurent d’énormes conséquences pour Détroit. Une nouvelle frontière sépara la ville, devenue américaine mais toujours occupée par les Britanniques, de la Petite côte (renommée Sandwich) qui demeurait britannique.

Les Loyalistes s'installèrent dans les possessions britanniques, y compris Sandwich, ce qui mena à la formation du Haut-Canada en 1791.

Le statut des terres était alors confus. Les concessions britanniques aux Loyalistes n’étaient toujours bien documentées, et les dispositions de certaines transactions foncières avec les Premières nations étaient peu claires.

Certains fermiers canadiens ne pouvaient pas fournir des preuves écrites de leurs droits fonciers. Le comité de gestion des terres du district de Hesse, nommé en 1789 pour s’occuper des questions relatives aux terres dans un territoire incluant Sandwich et Détroit, obtint en 1791 une copie d’un registre des concessions de terres sous le régime français et l’inclut dans ses propres documents. Le registre en question, reproduit à droite et ci-dessous, permit à de nombreux fermiers de prouver qu’ils étaient propriétaires.

Registre, Comité de gestion des terres du district de Hesse, no. 2 (1790-1792), p. 258-264 [Page 258]
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Registre, Comité de gestion des terres du district de Hesse, no. 2 (1790-1792), p. 258-264 [Page 259-60]

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Registre, Comité de gestion des terres du district de Hesse, no. 2 (1790-1792), p. 258-264 [Pages 261-62]
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Registre, Comité de gestion des terres du district de Hesse, no. 2 (1790-1792), p. 258-264 [Pages 263-64]

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Registre, Comité de gestion des terres du district de Hesse, no. 2 (1790-1792), p. 258-264
Dossiers du Comité de gestion des terres du district de Hesse
Code de référence : RG 1-178, MS 693, bobine 180
Archives publiques de l'Ontario


Ces deux plans d’arpenteurs illustrent la propriété des terres dans deux parties différentes de Sandwich à l’époque.

Les fermiers canadiens et britanniques étaient voisins et les lots étaient des bandes de terre longues et étroites caractéristiques des terres de la vallée du Saint-Laurent au lieu des lots carrés que l’on trouvait ailleurs au Haut-Canada.

McNiff, P. Plan de canton, Sandwich, [179-]

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McNiff, P. Plan de canton, Sandwich, [179-]
Plans de cantons
Code de référence : RG 1-470-0-223, AO 6701
Archives publiques de l'Ontario

Smith, T. Plan de canton, Sandwich West, 1794

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Smith, T. Plan de canton, Sandwich West, 1794
Collection des plans de canton
Code de référence : C 277-1-368-0-1, AO 6700
Archives publiques de l'Ontario

Le traité de Jay (1794) mit officiellement fin à l’occupation britannique de Détroit et des autres forts de l’intérieur. Les Américains prirent possession de la ville en 1796. De nombreuses familles importantes de Détroit déménagèrent de l’autre côté de la rivière, à Sandwich.


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