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Dear Sadie – Love, Lives & Remembrance from Ontario’s First World War - Page Banner

Sadie raconte la vie au Canada


Alors que Harry fait le récit de la guerre en Europe, Sadie tente de le garder au courant de la vie civile en Ontario. La guerre avait aussi changé le cours de son existence. Elle décrit dans une lettre les efforts menés pour recueillir des fonds et promouvoir l’enrôlement à Toronto.

« La journée qui vient de s’écouler à Toronto a été consacrée au soutien à la guerre. Seulement à Toronto et à York, on a réussi à amasser 2 millions de dollars en trois jours. Le journal du soir annonce les noms des donateurs les plus généreux – l’un a donné 25 000 $, un autre 20 000 $, etc. Des voitures étaient complètement décorées et tous se précipitaient. C’est aussi un grand jour pour les soldats. Chaque compagnie essaie d’obtenir le plus grand nombre de recrues. La musique s’élève et les orchestres jouent l’un après l’autre comme si c’était un jour de fête. »

Sadie, le 25 janvier 1916

Lettre de Sadie Arbuckle à Harry Mason , le 25 janvier 1916
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Lettre de Sadie Arbuckle à Harry Mason,
le 25 janvier 1916
Fonds Sadie Arbuckle
Code de référence : F 848
Archives publiques de l'Ontario, I0070152
Lettre de Sadie Arbuckle à Harry Mason , le 25 janvier 1916
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Lettre de Sadie Arbuckle à Harry Mason,
le 25 janvier 1916
fonds Sadie Arbuckle
Code de référence : F 848
Archives publiques de l'Ontario, I0070153


Consciente de son rôle de correspondante auprès de Harry, Sadie veille à rendre compte de ce qui se passe au pays. Elle interrompt ses observations et se réprimande lorsqu’elle s’attarde trop à la guerre.

« Je ne peux comprendre. Pourquoi ne feraient-ils pas une monstrueuse bataille et n’en finiraient-ils pas enfin au plus vite? Non, on appelle toujours plus d’hommes au front, et aucune victoire ne semble encore avoir été remportée. J’imagine que je ne comprends pas grand-chose à cela, la guerre. Je sais seulement que le monde est bien vaste et que tous les gars partent, assez braves pour tenter l’aventure, sans vraiment savoir où ils vont. Je vois déjà les célébrations que nous organiserons lorsque tout sera fini, et toi Harry? Ah, la joie que nous aurons lorsque les gars reviendront! Mais, bon, je n’en parle pas plus. Tu dois en avoir assez de ce sujet, non? »

Sadie, le 27 février 1916


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Les passages les plus intéressants des lettres de Sadie sont peut-être ceux où la jeune femme révèle les nouvelles de la guerre qui sont rapportées en Ontario, et ce qu’elle ressent en les apprenant. Ainsi, Sadie a souvent des échos de la guerre à la salle de cinéma de son quartier.

« Un film impressionnant nous a été présenté. Il montrait des images des Allemands et des Britanniques en action. C’est le seul film connu avec des scènes de bataille réelles. Nous pouvions voir les Allemands faire feu sur les Alliés... Harry, certaines images étaient horribles... Un homme en train de combattre a été tiré et on l’a vu mourir. Je croyais qu’il était interdit de montrer des images comme celles-là. »

Sadie, le 14 août 1917

Infirmières dans une tente de la Croix-Rouge, Casa Loma, 1915
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Infirmières dans une tente de la Croix-Rouge,
Casa Loma, 1915
John Boyd
Photographie noir et blanc
Fonds John Boyd
Code de référence : C 7-3, Item 12385
Archives publiques de l'Ontario, I0003529
Infirmière militaire non identifié, [vers 1914-1918]
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Infirmière militaire non identifié, [vers 1914-1918]
Photographie noir et blanc
Fonds Sadie Arbuckle
Code de référence : F 848
Archives publiques de l'Ontario, I0050251



Sadie évoque aussi le rôle des femmes pendant la Première Guerre mondiale. Tout en déplorant les limites imposées aux femmes, elle écrit sur celles qui y prennent part et conjecture sur leur utilité au front.

« Vous avez donc un gros hôpital? Je me demande si on n’y accepte pas des infirmières amateurs. Je suis tentée de suivre une formation pour devenir infirmière de la Croix-Rouge... J’adorerais cela, mais c’est encore impossible. »

Sadie, dimanche, 18 h [1916]



« Combien de fois ai-je souhaité être un homme... Leurs sports m’attirent tellement plus, et j’aime monter à cheval et grimper dans les arbres... J’aurais aimé partir tout comme un soldat. Si j’étais un garçon (malheureusement, ce que je ne suis pas), j’aurais été un soldat, sûrement. Une femme doit patienter avant de voir des résultats. Un homme peut partir et les constater. Je suppose que je te choque en écrivant cela. »

Sadie, le 6 février 1916


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Manufacture d’armes, [entre 1914 et 1919]
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Manufacture d’armes, [entre 1914 et 1919]
Dessin original de Dorothy Stevens
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Fonds d'archives du Fonds de souvenirs de guerre canadiens
Code de référence : C 334-1-5-0-17
Archives publiques de l'Ontario, I00013280

« Tant qu’il y aura la guerre, les hommes combattront et les femmes s’en émouvront. »

Harry, le 25 juin 1916