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Conclusion du traité

Les peuples Omushkegowuk et Anishinaabe qui habitent dans le bassin versant de la baie James sont confrontés à une période de changement radical au tournant du 20e siècle. Après des années de pétitions de la part des collectivités autochtones demandant un traité, le gouvernement fédéral et l'Ontario commencent à négocier entre eux les détails d’un traité. Ainsi, durant les étés de 1905 et 1906, trois commissaires et leur délégation se lancent dans deux voyages impressionnants en train et en canot dans tout le Nord de l’Ontario pour présenter le traité, modifiant ainsi le territoire pour toujours.

Demandes de protection et d’assistance aux termes d’un traité


En 1870, le Canada fait l’acquisition de la Terre de Rupert, un territoire auparavant revendiqué par la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) depuis la fin des années 1600, ainsi que le Territoire du Nord-Ouest. Le gouvernement cherche à éteindre le titre sur de vastes étendues de territoire autochtone afin de permettre l’établissement et l’exploitation des ressources dans l’Ouest et le Nord du Canada. De 1871 à 1921, onze « traités numérotés » furent conclus. Bien que ce ne soit pas tous les dirigeants autochtones qui désiraient un traité, les ravages causés par les maladies comme la rougeole, la tuberculose et la variole ainsi que la famine provoquée par le déclin des ressources alimentaires traditionnelles en forcèrent d’autres à voir un traité comme une façon de protéger leurs populations. Le Traité de la baie James, le neuvième des traités numérotés, a été conclu durant cette période.

L’achèvement du Chemin de fer Canadien Pacifique en 1885 près de la ligne de partage définissant les bassins versants de la baie d’Hudson et de la baie James (et la frontière sud de ce qui devint le Traité de la baie James) marque le début d’une nouvelle ère de changement pour les Omushkegowuks et les Anishinaabes, et un désir croissant d’exploitation des ressources par les Euro-Canadiens.

Map of the Canadian Pacific Railway and its connections
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Détail de Matthews, Northrup & Co., « Map of the Canadian Pacific Railway and its connections » [1892]
Bibliothèque et Archives Canada, classe local n° : H2/1100/[1892], NMC n° 2497, MIKAN n° 4141588

 


En 1902, l’Ontario intègre le Temiskaming and Northern Ontario Railway, ce qui ajoute de la pression sur le développement minier, forestier et hydroélectrique et sur les activités commerciales dans le bassin de la rivière Moose. 

Les chemins de fer entraînent l’arrivée de braconniers et prospecteurs non autochtones et la menace des ressources de la chasse, ainsi qu’une augmentation de la famine et de la maladie. Les collectivités autochtones craignent de perdre leur mode de vie traditionnel, puisque l’empiétement mène à la perte de moyens de subsistance provenant des récoltes traditionnelles, à un manque de ressources alimentaires et à la maladie.

Les Omushkegowuks et les Anishinaabes habitant au nord de la ligne de partage sont d’avis qu’un traité pourrait assurer leur protection et leur sécurité économique à la suite de l’établissement et développement eurocanadiens imminents, et ils commencent à pétitionner le gouvernement du Canada. Certaines de ces collectivités, comme celle dont Sahquakegick (aussi appelé Louis Espagnol) était le chef, avaient des contacts dans d’autres collectivités signataires des Traités Robinson de 1850, qui garantissaient des droits de chasse et pêche aux collectivités autochtones sur les territoires au nord du lac Supérieur et du lac Huron (au sud de la ligne de partage), ainsi que des réserves et paiements annuels. Les dirigeants pétitionnent la Couronne afin de conclure un traité pour recevoir la même aide et la même protection qu’avaient reçues les signataires des Traités Robinson. Les agents indiens, les facteurs de la CBH et des missionnaires d’église envoient aussi des pétitions.

Louis Espagnol
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[Sahquakegick] Louis Espagnol (Espaniel), dernier gérant du poste de la CBH au lac Pogamising, un peu à l’est de Biscotasing, vers les années 1880
Fonds Donald B. Smith
C 273-1-0-17-1
Archives publiques de l’Ontario, I0051946



« Toutes mes vieux Indiens qui était dans l'habitude de chasser ici près sont dans un grand besoins. Les trappeurs nous ont tous voler nos castors, il chassent et ne prennent rien (…) il y a aussi plusieurs vieille femme malades, informes et plusieurs orphelins en toute une vingtaine qui sont en grand besoin, ils se joignent tous à moi pour vous prier de nous assister. (sic) »

- Sahquakegick (Louis Espagnol), chef Eshkemanetigon, à James Phipps, surintendant itinérant des Affaires indiennes pour l'île Manitoulin et le lac Huron, décembre 1884

Au départ, le Canada ignore les demandes de traité. Le gouvernement fédéral est alors en conflit avec l’Ontario à propos de l’emplacement des frontières provinciales, des compétences sur les ressources naturelles et de la mesure dans laquelle les provinces sont responsables des coûts des rentes du traité. Pour ajouter à cela, un accord fédéral-provincial de 1894 stipule que tout traité futur concernant les terres en Ontario doit « demander l’accord » de la province.

Dès avril 1904, la découverte de minéraux dans le Nord-Ouest de l'Ontario ajoute une dimension d’urgence au désir du Canada d’éteindre le titre autochtone et d’exploiter le potentiel minier du territoire. On pressentait également l’élargissement du réseau ferroviaire, de l’exploitation forestière et de la production hydroélectrique.

Après près d’un an de retard de la part de l’Ontario, en mai 1905, les deux gouvernements commencent à négocier les conditions du document écrit du traité. L’Ontario avait une série de demandes, y compris que l’un des trois commissaires représente la province et qu’aucune réserve autochtone du territoire couvert par le traité ne soit située dans des zones ayant un potentiel d’exploitation hydroélectrique de plus de 500 chevaux-vapeur.

Le Canada et l’Ontario s’entendent sur les conditions au début de juillet. Bien que la ratification du traité exige l’accord des peuples autochtones habitant sur le territoire, ni les Omushkegowuks ni les Anishinaabes ne participent à la préparation des conditions du document écrit, et les représentatives du gouvernments n’a été autorisé de modifier les conditions durant l’expédition en vue de conclure le traité.







Document écrit du Traité de la baie James
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Document écrit du Traité de la baie James
(Traité n° 9), 1905-1906
[Page 1]
Articles du Traité de la baie James (Traité n° 9)
RG 1-653-1
Archives publiques de l’Ontario, I0031638
Document écrit du Traité de la baie James
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Document écrit du Traité de la baie James
(Traité n° 9), 1905-1906
Articles du Traité de la baie James (Traité n° 9)
RG 1-653-1
Archives publiques de l’Ontario, I0031637
[Page 2 ]
Document écrit du Traité de la baie James
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Document écrit du Traité de la baie James
(Traité n° 9), 1905-1906
Articles du Traité de la baie James (Traité n° 9)
RG 1-653-1
Archives publiques de l’Ontario, I0031636
[Page 3]
Document écrit du Traité de la baie James
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Document écrit du Traité de la baie James
(Traité n° 9), 1905-1906
Articles du Traité de la baie James (Traité n° 9)
RG 1-653-1
Archives publiques de l’Ontario, I0031569
[Page 5]
Document écrit du Traité de la baie James
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Document écrit du Traité de la baie James
(Traité n° 9), 1905-1906
Articles du Traité de la baie James (Traité n° 9)
RG 1-653-1
Archives publiques de l’Ontario, I0031635
[Page 5]
Document écrit du Traité de la baie James
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Document écrit du Traité de la baie James
(Traité n° 9), 1905-1906
Articles du Traité de la baie James (Traité n° 9)
RG 1-653-1
Archives publiques de l’Ontario, I0031635
[Page 6]
Articles du Traité de la baie James (Traité n° 9)
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Document écrit du Traité de la baie James
(Traité n° 9), 1905-1906
Articles du Traité de la baie James (Traité n° 9)
RG 1-653-1
Archives publiques de l’Ontario, I0031633
[Page 7]


Cliquez pour télécharger une copie haute résolution du Traité de la Baie James (Traité no 9) (PDF).

Une version en format textuel du traité de la Baie James (traité no 9) se trouve sur le site Web du Relations Couronne-Autochtones et Affairs du Nord Canada.

L’expédition menée en vue de conclure le traité





Au cours de deux étés en 1905 et 1906, une délégation en vue de conclure le traité traverse le bassin versant de la baie James pour aller à la rencontre des collectivités autochtones. Trois commissaires représentent la Couronne : les fonctionnaires Duncan Campbell Scott et Samuel Stewart du gouvernement fédéral et le mineur Daniel G. MacMartin pour l’Ontario. L’équipe de la commission comprend également deux agents de police et un médecin; le professeur Pelham Edgar et l’artiste Edmund Morris se sont joints à l’expédition de 1906.

Les commissaires – Fort Albany, 3 août 1905
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Les commissaires – Fort Albany, 3 août 1905
[L’équipe des commissaires du Traité de la baie James au poste de Fort Albany. Debout : Joseph L. Vanasse (G), James Parkinson (D), tous les deux de la Police à cheval du Nord-Ouest. Assis : Commissaires Samuel Stewart (G), Daniel G. MacMartin (C), Duncan Campbell Scott (D). À l’avant-plan : Thomas Clouston (T.C.) Rae, négociant en chef de la CBH, qui organisait la logistique de la visite au nom de la CBH (D), Dr A.G. Meindl, accompagnateur médical (G)]
Fonds Duncan Campbell Scott
C 275-2-0-1 (S 7546)
Archives publiques de l’Ontario, I0010627

Le guide de rivière James Swain et son équipage de canot accompagnent l’équipe de l’expédition en 1905. Lui et son équipe transportent plus de 136 kilos d’équipement et fournitures durant les nombreux portages du voyage. Les commissaires apportent avec eux un appareil-photo à plaques de verre, qu’ils utilisent pour prendre des centaines de photographies du voyage mené en vue de la conclusion du traité. Les fournitures comprennent également des drapeaux de l’Union Jack, une cassette contenant des milliers de dollars et de parchemin. Au cours de l’expédition de 1906, Michel Batise du poste de Matachewan est le chef guide.

Cette exposition inclut des photographies du fonds Duncan Campbell Scott prises au cours des voyages des commissaires en 1905-1906. Une personne à l’époque  — probablement Scott — a pris les photos et leur a donné un titre. Ces titres originaux sont fournis dans cette exposition, ainsi que d’autres détails ou renseignements tenant compte de la dimension culturelle entre parenthèses.

Si vous possédez des renseignements qui devraient être inclus à ces photos, n’hésitez pas à communiquer avec nous.

Jimmie Swain – Guide [vers 1905]
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Jimmie Swain – Guide [vers 1905]
[James Swain, chef guide de canot pour l’expédition de 1905]
Fonds Duncan Campbell Scott
C 275-2-0-2 (S 7522)
Archives publiques de l’Ontario, I0010643
Le chef Michel et sa femme, Fort Metachewan, 20 juillet 1906
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Le chef Michel et sa femme, Fort Metachewan, 20 juillet 1906
[Le chef Michel Batise et sa femme à la cérémonie de signature au poste de Matachewan]
Fonds Duncan Campbell Scott
C 275-1-0-5 (S 7658)
Archives publiques de l’Ontario, I0010708


Le Traité de la baie James fut le premier traité d’importance en Ontario en ce sens que la signature du traité s’est déroulée à de nombreux endroits, plutôt que dans le cadre d’un seul événement.

Au début de juillet 1905, les commissaires arrivent par train à la station Dinorwic du CFCP. De là, ils voyagent en direction nord-est sur la rivière Albany à bord de canots de 9 mètres de la CBH jusqu’au poste d’Osnaburgh (Première Nation Mishkeegogamang), au poste de Fort Hope (Première Nation d'Eabametoong) et au poste de Marten Falls (Première Nation d’Ogoki) jusqu’au delta de la rivière au poste de Fort Albany (Première Nation de Kashechewan). Ils arrivent au poste de Moose Factory (Première Nation crie de la Moose) à la suite d’un voyage le long de la côte dans des barges d’York, avant un arrêt à New Post (Première Nation Taykwa Tagamou). À la fin août, ils poursuivent vers le sud jusqu’au terminal ferroviaire à Haileybury, d’où ils prennent le train pour revenir à Ottawa.

L’expédition de 1906 fait les arrêts qui suivent pour signature du traité : poste d’Abitibi (Première Nation Abitiwinni, Première Nation Wahgoshig), poste de Matachewan (Première Nation de Matachewan), poste de Mattagami (Première Nation de Mattagami), Flying Post (Première Nation de Flying Post), poste de New Brunswick House (Première Nation de New Brunswick House) et poste de Long Lake (Première Nation de Ginoogaming).






Carte des déplacements des commissaires du gouvernement
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1905-1906 Lieux de signature du traité de la Baie James
[Fond de carte :] Carte de la province de l’Ontario : Dominion du Canada, incluant des remarques sur les traités faites par J.L Morris, 1930-1931
Fonds de la famille J.L. Morris
F 1060-1-0-51
Archives publiques de l’Ontario, I0030958

Diaporama: 1905-1906 voyages d'expédition des traités

Cliquez ci-dessous pour voir un diaporama d’autres photographies des voyages de 1905-1906 de l’expédition menée en vue de conclure le traité

Cérémonies de signature du traité

Les commissaires au traité passent seulement quelques jours chacun aux postes de la CBH en 1905-1906. À chaque arrêt, une routine semblable se déroule. Les commissaires demandent à la collectivité de choisir des représentants qui se font expliquer le traité par des interprètes et posent des questions. Le document du traité, rédigé en anglais seulement, est présenté aux dirigeants autochtones à titre de document achevé prêt à être signé, et on ne procède à aucune négociation des conditions. Les commissaires ne fournissent pas de version intégrale du traité traduit dans les langues des peuples autochtones locaux (Anishinaabemowin, Ininiimowin/Ililiimowin/Mushkegowiimowin et Ansihininimowin) ni ne laissent le document ou une copie aux fins d’examen.



Minutes du patrimoine d’Historica Canada : Naskumituwin (traité)

Visionnez une reconstitution de la conclusion du Traité no 9 du point de vue du témoin historique George Spence, un chasseur omushkegowuk de 18 ans de Fort Albany, baie James.
Minute du patrimoine gracieuseté de Historica Canada.


Une fois que les représentants acceptent le traité oral tel que présenté par les commissaires, ils signent les deux exemplaires du document écrit de leur nom ou en apposant une croix (+).


Jimmie Swain – Guide [vers 1905]
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Détail du document écrit du Traité de la baie James, incluant les signatures et marques fait à Matachewan, 1905-1906
Articles du Traité de la baie James (Traité n° 9)
RG 1-653 Archives publiques de l’Ontario, I0031569

Le chef Michel et sa femme, Fort Metachewan, 20 juillet 1906
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Page 4 du document écrit du Traité de la baie James, incluant les signatures de Matachewan, Mattagami et Flying Post, 1905-1906
Articles du Traité de la baie James (Traité n° 9)
RG 1-653
Archives publiques de l’Ontario, I0031635





Des discours ont été prononcés, la plupart des membres des collectivités ont reçu un cadeau de 8 $ et la promesse d’une rente de 4 $ à perpétuité, et un drapeau de l’Union Jack a été présenté aux collectivités signataires avant la tenue d’un festin de célébration.

Barney Batise debout avec le drapeau présenté à son grand-père, Michel Batise
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Barney Batise debout avec le drapeau présenté à son grand-père, Michel Batise, durant les cérémonies du Traité de la baie James au poste de Matachewan en 1906. Photo prise au rassemblement national des traités nationaux 1 à 11 et CreeFest, Première Nation Taykwa Tagamou, du 28 au 31 août 2017. Avec la permission de Heather Home.







Deux recueils de liste de paye datant de 1905 constituent un ensemble fascinant de documents aux Archives publiques de l'Ontario. Ces documents dressent la liste des récipiendaires du cadeau de 8 $ et autres renseignements se rapportant à leurs familles.

Cliquez pour télécharger des copies haute résolution des deux recueils de liste de paye :

  • recueil de liste de paye pour English River, Fort Albany, Moose Factory et New Post (PDF)
  • recueil de liste de paye pour Osnaburg, Fort Hope et Marten Falls (PDF).

La liste de paye de 1905 fait la distinction entre les « Indiens du Dominion » et les « Indiens de l'Ontario ». Le gouvernement fédéral avait laissé aux commissaires Scott et Stewart le pouvoir d’admettre dans le traité des communautés autochtones dont les territoires de chasse se trouvaient à l’extérieur des frontières de l’Ontario en 1905 (« Indiens du Dominion »). En vertu de l'entente pré-négociée entre le gouvernement fédéral et l'Ontario, la province n'était responsable que des rentes des traités pour les peuples autochtones vivant à l'intérieur des frontières provinciales (« Indiens de l'Ontario »).

Liste des récipiendaires d’un paiement au poste d’Osnaburg, recueil de liste de paye pour les paiements liés au Traité de la baie James, 1905
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Liste des récipiendaires d’un paiement au poste d’Osnaburg, recueil de liste de paye pour les paiements liés au Traité de la baie James, 1905
Correspondance liée au relevé des terres de la Couronne et rapports se rapportant aux réserves indiennes et revendications territoriales
RG 1-273-5-2-1
Archives publiques de l'Ontario, RG 1-273-5-2-1_006,
RG 1-273-5-2-1_007 et RG 1-273-5-2-1_32

Récapitulation de la liste de paye, livret de playlist pour les paiements du traité de la Baie James, 1905
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Récapitulation de la liste de paye, livret de playlist pour les paiements du traité de la Baie James, 1905
Correspondance et rapports d'arpentage des terres de la Couronne concernant les réserves indiennes et les revendications territoriales
RG 1-273-5-2-1
Archives publiques de l'Ontario, RG 1-273-5-2-1_32

Les populations autochtones perçoivent la signature comme étant une cérémonie dont est témoin le Créateur. Des médécines ont été offerts pour reconnaître l’Esprit. La collectivité élit un chef et des conseillers, et des territoires de réserves sont sélectionnés (comme l’Ontario l’avait demandé avec insistance durant des négociations antérieures avec le Canada, aucune réserve n’est située dans des régions ayant un potentiel connu d’exploitation hydroélectrique supérieure à 500 chevaux-vapeur).

Une fois les cérémonies terminées, les commissaires montent à bord de leur canot et quittent en direction du prochain poste.

Le rapport officiel de la commission des traités, tout comme les journaux intimes et autres documents créés par les commissaires et leur délégation qui documentent les cérémonies, montrent que les peuples autochtones sont inquiets quant au maintien de leur mode de vie. Les dirigeants posent souvent des questions à propos de leurs droits de chasse, de trappe et de pêche et de la continuité de leurs moyens de subsistance traditionnels. Il s’agit de questions complexes et ils sont d'abord sceptiques à propos des conditions du traité. Néanmoins, les promesses trompeuses du commissaire Duncan Campbell Scott convainquent les dirigeants autochtones que leurs craintes ne sont pas fondées. Ils comprennent par les promesses orales que le traité les aidera à atteindre pimatisiwin—bonheur, prospérité et protection de leurs modes de vie traditionnels.


Explorez la section de cette exposition sur le journal du commissaire aux traités Daniel G. MacMartin pour en savoir plus sur cet important dossier d'archives et comment il documente les promesses orales que les commissaires ont faites aux signataires autochtones lors des cérémonies de traités.



« Missabay, le chef reconnu de la bande, prit alors la parole pour faire observer que ses compagnons, en consentant à signer le traité, seraient dépouillés de leurs droits de pêche et de chasse et obligés de demeurer sur la réserve qui leur serait assignée.

Après avoir appris que leurs craintes à cet égard n’étaient pas fondées et que rien ne serait changé à leur manière de vivre, les Indiens se consultèrent entre eux et demandèrent jusqu'au lendemain pour formuler une réponse. »

-Description des procédures au poste d’Osnaburg
Rapport officiel sur le Traité de la baie James fait par les commissaires du traité au surintendant général des affaires indiennes, 6 novembre 1905

 










Blind Chief Missalog making a speech, Osnaburg, July 12, 1905
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Le chef aveugle Missalog prononce un discours, Osnaburg, 12 juillet 1905
[Le chef aveugle Missabay s’adressant à l’assemblée avant le festin organisé après la cérémonie de signature du Traité de la baie James, poste d’Osnaburgh]
Fonds Duncan Campbell Scott
C 275-1-0-2 (S 7600)
Archives publiques de l’Ontario, I0010717




« Il fallut donner plus d'explications qu'à Osnabourg au sujet des conditions du traité. Moonias, l'un des plus influents nous posa une foule de questions. « Depuis que je suis en état de gagner quelque chose, c'est-à-dire depuis ma plus tendre enfance l'on ne m'a jamais rien donné sans retour; toujours j'ai dû payer ce que je désirais me procurer, même quand ça n'était qu'un simple papier d'épingle. Maintenant voilà, messieurs, que vous veniez au nom du roi nous offrir des faveurs que nous ne pouvons pas payer. Pourquoi? »

-Description des procédures au poste de Fort Hope
Rapport officiel sur le Traité de la baie James fait par les commissaires du traité au surintendant général des affaires indiennes, 6 novembre 1905






Chef Monius – Fort Hope: …. 19 juillet 1905
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Chef Monius – Fort Hope: …. 19 juillet 1905
[Le chef Moonias attendant la cérémonie de signature du Traité, poste de Fort Hope]
Fonds Duncan Campbell Scott
C 275-1-0-6 (S 7528)
Archives publiques de l’Ontario, I0010653

Edmund Montague Morris, « Moonias », 1905
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Edmund Montague Morris, « Moonias », 1905
Pastel sur papier
Collection du musée Glenbow, Calgary Canada, 60.14



« Nous vous remercions du plus profond de nos cœur, kitchi okimaw [grand chef (la Couronne)], d’avoir eu pitié de nous et de nous avoir aidés, car nos esprits sont pauvres, et d’être venus sur notre territoire et de nous avoir aidés dans notre faiblesse. »

-Traduction de l’allocution syllabique de William Goodwin par William Louttit Sr.

 






[Partie de] l’allocution syllabique de William Goodwin
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[Partie de] l’allocution syllabique de William Goodwin contenue dans la lettre lue durant les cérémonies de signature du traité au poste de Fort Albany, documentée dans « The Last of the Indian Treaties » de Duncan Campbell Scott, Scribner’s Magazine (novembre 1906), page 582
Collection diverse
F 775
Archives publiques de l'Ontario, F 775_MU2128_010

Documents se rapportant au traité

En plus du document du traité rédigé par les représentants du gouvernement et signés par les dirigeants autochtones, certains autres documents racontent les voyages de 1905-1906. La délégation de l’expédition (possiblement Duncan Campbell Scott) a pris environ 200 photographies, maintenant conservées aux Archives publiques de l'Ontario et aux Bibliothèque et Archives Canada.

Trois générations – Abitibi, [vers 1905
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Trois générations – Abitibi,
[vers 1905]
Fonds Duncan Campbell Scott
C 275-1-0-5 (S 7598)
Archives publiques de l’Ontario, I0010692


Indiens et animaux de compagnie - Flying Post [vers 1905]
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Indiens et animaux de compagnie - Flying Post
[vers 1905]
[Deux femmes avec enfant et animaux de compagnie]
Fonds Duncan Campbell Scott
C 275-1-0-2 (S 7613)
Archives of Ontario, I0010719

Les commissaires ont transmis des rapports officiels en 1905-1906 et ont écrit des journaux intimes documentant leurs réflexions, expériences et promesses orales faites au cours des cérémonies de signature du traité. Scott et Pelham Edgar, secrétaire de l’expédition de 1906, ont publié des articles dans des magazines contemporains.

Bon nombre de ces documents, ainsi que l’histoire orale, indiquent que les commissaires ont dit deux éléments clés aux aînés : que le traité serait valide aussi longtemps que le soleil brille, que l’herbe pousse et que les rivières coulent; et que les activités traditionnelles des collectivités anishinaabe et omushkegowuk signataires seraient protégées.




Edmund Morris, un peintre et ami de la famille de MacMartin, a été chargé par la province de créer de l'art pour documenter l'expédition de 1906. Il a également laissé un journal de ses voyages.

Edmund Montague Morris, A.R.C.A., [avant 1914]
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Edmund Montague Morris, A.R.C.A., [avant 1914]
Fonds M.O. Hammond
F 1075-12-0-0-95
Archives publiques de l’Ontario, I0007862

At Chapleau, [ca. 1906]
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À Chapleau [vers 1906]
[Edmund Morris peignant le chef Anishinaabe Cheesequimime/Chessequime au poste de Chapleau]
Fonds Duncan Campbell Scott
C 275-1-0-6 (S 7650)
Archives publiques de l’Ontario, I0010669
« Chef Cheese (Quinini) » [Chef Cheesequimime/Chessequime], 1906
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« Chef Cheese (Quinini) » [Chef Cheesequimime/Chessequime], 1906
Edmund Montague Morris
Pastel sur papier
Avec la permission du Musée royal de l’Ontario, 913.13.4 HD16291



« 1er août notre train [?] vers / train. nous avons peu dormi et / nous marchons vers la Pic où / se trouve une admirable composition / pour un paysage. » (traduction libre)

-Journal d’Edmund Morris de l’expédition menant à la conclusion du Traité de 1906, Archives de l’Université Queen’s QUA, fonds Edmund Montague Morris, CA ON00239 F00876

 






Indiens descendant la rivière Pic
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Indiens descendant la rivière Pic
Edmund Montague Morris
[vers 1906]
Huile sur canevas
Collection d'œuvres d'art du gouvernement de l'Ontario, 619860

Modes de connaissance

Il existe de nombreuses modes de connaissance le sens du Traité de la Baie James, à l'époque comme aujourd'hui. Les commissaires aux traités ne pouvaient ni parler Anishinaabemowin, Ininiimowin (également connu sous le nom d'Ililiimowin ou Mushkegowiimowin), ni Anishininiimowin, ni lire le syllabique. De nombreux signataires autochtones ne parlaient, ne lisaient ni n'écrivaient en anglais, de sorte que des interprètes étaient nécessaires à divers arrêts et choisis par les commissaires. Les principaux principes et croyances (visions du monde), la langue, la culture, l'histoire et les modes de connaissance de la propriété foncière des signataires autochtones et des commissaires n'étaient pas les mêmes.

Aux yeux du Canada et de l’Ontario, le traité constituait une importante cession du territoire, un contrat dont les détails étaient stipulés dans le document écrit. Une importante partie est connue aujourd’hui comme étant la « clause de prise des terres » :

“… Sa Majesté consent en outre à ce que lesdits Indiens aient le droit de continuer à chasser et à pêcher sur tous les territoires cédés, décrits ci-dessus, sous réserve toutefois des règlements que peut établir à l’occasion le gouvernement du Dominion du Canada, agissant sous l’autorité de Sa Majesté, et à l’exception des parcelles de terrain qui peuvent à l’occasion être requises ou prises à des fins de colonisation, d’exploitation minière, forestière, commerciale ou autre. »

-Traité de la baie James, page 2 (soulignement ajouté)


Aux yeux des collectivités autochtones, le traité constituait un accord pour partager le territoire tant que le soleil brille, que l’herbe pousse, que les rivières coulent et que le vent souffle. Ils maintiennent que les mots prononcés par les commissaires durant les cérémonies font partie du traité conclu au nom du roi, y compris leur promesse de la Couronne que les peuples pourraient chasser et pêcher comme leurs ancêtres avant eux. Les documents d’archives suggèrentque les commissaires n’ont pas expliqué la clause de prise des terres aux signataires autochtones durant les cérémonies de signature du traité. S'ils l'avaient fait, il est possible que les dirigeants autochtones n'auraient pas signé le document.



« Ce que notre peuple a compris, c’est qu’il s’agissait d’un pacte d’amitié, que c’était un traité de partage, un traité de paix et de prospérité, que nous souhaitions ardemment à l’époque parce que nous étions pauvres, des gens pauvres. En ayant la chance de signer un traité avec le gouvernement, nous pensions que les choses allaient s’améliorer, que tout irait mieux, et que les Cris pourraient commencer à prospérer. »

-Dr Stan Louttit, ancien grand chef du conseil Mushkegowuk




Même le commissaire Duncan Campbell Scott admet — tout en affichant ses propres préjugés — le fossé culturel entre les deux groupes :

Duncan Campbell Scott, « The Last of the Indian Treaties », Scribner’s Magazine (novembre 1906), page 578
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Duncan Campbell Scott, « The Last of the Indian Treaties », Scribner’s Magazine (novembre 1906), page 578
Collection diverse
F 775
Archives publiques de l'Ontario,
F-775_MU2128_006
[Article également accessible en ligne]



« Ils devaient faire certaines promesses et nous devions faire certaines promesses, mais nos objectifs et nos raisons étaient pareillement inconnaissables. Que pouvaient-ils comprendre de la décision des lords juristes de la Couronne concernant la possession des terres par les Indiens, et des négociations compliquées qu'avaient tenues le Dominion et la province et qui avaient rendu possible la conclusion d'un traité, et du sens de la politique traditionnelle qui planait sur toute d'affaire? Rien. Rien ne pouvait donc servir de point de départ à une discussion. » (traduction libre)

--Duncan Campbell Scott décrivant le processus de conclusion du traité

Durant les décennies suivant les signatures de 1905-1906, des différends apparurent sur le sens véritable du traité et sont encore présents aujourd’hui.

Adhésions

Des adhésions ont été faites au Traité de la baie James en 1908 et en 1929-1930.


La frontière nord de l’Ontario a été élargie de la rivière Albany jusqu’à son emplacement actuel en 1912. Peu de temps après, les peuples autochtones habitant dans la région commencèrent à pétitionner le gouvernement pour conclure un traité. À mesure que l’intérêt pour l’exploitation des ressources grandissait dans les années 1920, le gouvernement fédéral et l'Ontario cherchèrent à élargir le Traité de la baie James au moyen d’adhésions officielles en 1929-1930.

De nouveau, des réunions pour en arriver à une ratification par les signataires autochtones ont eu lieu dans les postes de la CBH. Cette fois, plutôt que d’effectuer une expédition ardue en canot, les commissaires au traité visitèrent la région en avion, et des cérémonies de signature eurent lieu à Big Trout Lake en 1929, ainsi qu’à la rivière Wendigo, au lac Nikip, au lac Trout, à Fort Severn et à Winisk en 1930.

Consultez le Rapport des commissaires concernant les adhésions au Traité no 9, conservé à Bibliothèque et Archives Canada.

Carte du Nord de l'Ontario montrant les adhésions au Traité no 9 visées par le rapport des
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Carte du Nord de l'Ontario montrant les adhésions au Traité no 9 visées par le rapport des
commissaires Cain et Awrey en date du 29 septembre 1930
Fonds de la famille J.L. Morris
F 1060, dossier 3, carte 30, AO 6907
Archives publiques de l’Ontario, I0021544

Articles du Traité de la baie James (Traité n° 9)
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Adhésions au Traité n° 9
[Page 1]
Articles du Traité de la baie James (Traité n° 9)
RG 1-653-2
Archives publiques de l’Ontario, I0070033

Adhésions au Traité no 9
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Adhésions au Traité n° 9
[Page 2]
Articles du Traité de la baie James (Traité n° 9)
RG 1-653-2
Archives publiques de l’Ontario, I0070034

Adhésions au Traité no 9
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Adhésions au Traité n° 9
[Page 3]
Articles du Traité de la baie James (Traité n° 9)
RG 1-653-2
Archives publiques de l’Ontario, I0070035

Letter from David Ciglen
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Adhésions au Traité n° 9 [Page 4] Articles du Traité de la baie James (Traité n° 9) RG 1-653-2 Archives publiques de l’Ontario, I0070036

Adhésions au Traité no 9
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Adhésions au Traité n° 9
[Page 5]
Articles du Traité de la baie James (Traité n° 9)
RG 1-653-2
Archives publiques de l’Ontario, I0070037

Adhésions au Traité no 9
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Adhésions au Traité n° 9
[Page 6]
Articles du Traité de la baie James (Traité n° 9)
RG 1-653-2
Archives publiques de l’Ontario, I0070038



Cliquez pour télécharger une copie haute résolution des Adhésions au Traité n° 9 (PDF).




Signature du traité à Windigo (Ontario) le 18 juillet 1930 (Traité de l’Ouest no 9). Debout : Samuel Sawanis
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Signature du traité à Windigo, Ontario, le 18 juillet 1930 (Traité de l’Ouest n° 9). Debout : Samuel Sawanis, John Wesley, Dr O'Gorman, Chef Ka-ke-pe-ness, Senia Sakche-Ka-pow
Collection du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien, Bibliothèque et Archives Canada, numéro d'acquisition 1971-205 NPC, MIKAN n° 336710




Lorsque les dirigeants autochtones signèrent le document écrit, à quoi avaient-ils consenti à votre avis?

Lorsque les dirigeants autochtones signèrent le document écrit


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