À l’été 1963, M. Hill reçut une lettre d’Harold H. Potter, professeur agrégé à l’Université Sir George Williams à Montréal, qui se plaignait gentiment, souhaitant qu’il ne soit pas nécessaire qu’il y ait une CODP.
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Le 11 septembre, Daniel G. Hill répondit habilement :
“En ce qui concerne tes observations quant à la charge de travail de plus en plus lourde de la Commission, je suis certainement d’accord avec toi qu’il est malheureux d’avoir à imposer des règlements aux gens quant à leur comportement et qu’il faut les inciter, du moins ouvertement, à respecter les codes moral et juridique de notre société. J’ai bien peur qu’il coulera bien de l’eau sous les ponts en Ontario avant que la situation nous permette de conclure que notre Commission (ontarienne des droits de la personne) n’est plus nécessaire.” Extrait d’une lettre à Harold H. Potter de |
Dans sa lettre, DGH III poursuit en disant que la population de l’Ontario appuie le travail de la Commission, que . . .
“(…) dans soixante pour cent des cas, ce sont des Noirs et des Juifs qui portent plainte, les autres plaintes (dont le nombre augmente) viennent de nouveaux immigrants européens. Tout indique également que les collectivités asiatique et autochtones s’intéressent énormément à notre travail. En fait, nous avons été dûment informés qu’un certain nombre de plaintes seront bientôt dirigées vers la Commission par ces groupes. Franchement, je considère ces progrès sains et nécessaires car selon moi, personne ne devrait endurer l’indignation et la dépravation en silence sans demander l’aide des institutions gouvernementales.” Ex trait d’une lettre à Harold H. Potter de |
Daniel Hill croyait qu’il était important de communiquer aux Canadiens que le principe de consacrer les droits de la personne dans une loi n’avait rien de nouveau dans l’histoire humaine. Il parlait fréquemment de la Magna Carta comme d’un ancien écrit vérifiant l’engagement de l’humanité à l’égard des droits de la personne et mentionnait que le Code des droits de la personne de l’Ontario était entré en vigueur le jour du 747e anniversaire de la Magna Carta. Il insistait aussi sur l’importance de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
En 1963, la Toronto United Negro Association a écrit à Daniel Hill, lui demandant avec insistance d’assister à une réunion afin « de demander à toutes les églises, confréries et clubs de notre communauté (noire) d’intégrer un comité permanent, un comité qui permettrait d’unir toutes les voix de la communauté noire et de nous exprimer avec force. Nous croyons qu’il est temps d’unir nos forces, de serrer les coudes, ne le croyez-vous pas ? ».
C’était une question difficile et de nature délicate car Daniel Hill connaissait bien la difficulté voire même l’impossibilité de créer un seul groupe qui pourrait affirmer avec crédibilité et autorité qu’il parle pour toute la communauté noire. Il a évité la question habilement dans sa réponse, passant la lettre à un collègue de la Toronto Negro Business and Professional Men’s Association.
Au cours de l’été 1964, avec Daniel Hill à sa direction, la Commission ontarienne des droits de la personne travaillait d’arrache-pied afin de lutter contre la discrimination dans la province. Certaines de ses réussites étaient reconnues à l’extérieur du Canada, et cela devint évident lorsqu’un journal de Wilmington, au Delaware fit paraître un court article de Windsor, en Ontario. Voici ce que racontait l’article :
Dans une lettre du 21 juillet 1964 adressée à Wagner Jackson, Daniel Hill a écrit ceci :
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Daniel Hill pensait que l’essentiel de son travail à la Commission ontarienne des droits de la personne était d’étendre le bras aux Ontariens de chaque milieu social et religieux. Il a formé des liens et des amis dans la communauté juive, comme l’évenement B’nai B’rith en 1965 indique.
La Commission ontarienne des droits de la personne fut le premier organisme gouvernemental officiel établi au Canada à lutter contre la discrimination et à appliquer les lois antidiscriminatoires.
Sous la direction de Daniel Hill, la Commission présenta une affaire (Bell vs Ontario) à la Cour suprême du Canada en 1971. La Commission a perdu, mais l’affaire avait entraîné une publicité importante et établi la réputation de la Commission comme organisme qui défendrait à grand bruit les personnes qui croyaient que leurs droits avait été violés.
Faire de la Commission ontarienne des droits de la personne un important chef de file institutionnel de renom dans le domaine des droits de la personne au Canada à partir d’un nouvel organisme de seulement quelques employés devint la passion de Daniel Hill. Toutefois, cette passion avait un certain prix. Pendant son mandat à la Commission, une pneumonie a presque emporté Daniel Hill et après sa convalescence, il a développé le diabète qui le fit souffrir de plus en plus au cours des décennies et qui lui a finalement coûté la vie.
Longtemps après que Daniel Hill a démissionné de la Commission en 1973 pour ouvrir la première société d’experts-conseils sur les droits de la personne au Canada et consacrer son temps à écrire et à célébrer l’histoire des Noirs au pays, il était toujours fier de ses contributions à la Commission.
Dans une entrevue accordée en 1974, il a indiqué au Ottawa Citizen :
« Les lois sur les droits de la personne de l’Ontario sont les meilleures au pays. Nous avons été la première province à donner à notre commission des pouvoirs reconnus par la loi. C’était un travail très gratifiant, mais j’avais besoin de changement. Changement, changement, changement, les humains ont besoin de changement ».