a majorité des habitants enrôlés dans la milice n’avaient aucune expérience de la vie de soldat. Avant de s’établir dans la province, certains des officiers supérieurs avaient servi dans les régiments loyalistes au cours de la guerre d’indépendance américaine, trente ans plus tôt, ou dans les régiments réguliers britanniques. L’organisation de la milice était sommaire : avant la guerre, tous les hommes valides étaient officiellement membres de la milice, la force sédentaire, et susceptibles d’être appelés au combat. Une force beaucoup plus petite, la milice incorporée, dotait ses membres d’un certain niveau de formation mais possédait peu d’équipement. Des questions personnelles intervenaient également et venaient restreindre la valeur militaire de la milice. Pendant les invasions, les familles et les biens étaient en danger, et les miliciens étaient appelés à servir un peu partout dans la province. Le système d’approvisionnement était aléatoire, à cause des rapines, mais principalement du mauvais état des routes et des manœuvres d’interception de l’ennemi. Il n’était pas toujours possible d’assurer aux troupes une alimentation, un logement et des vêtements adéquats. Tout cela entraînait des conflits entre civils et militaires, ces derniers s’emparant des nécessités du moment sans trop se soucier d’offrir compensation. Enfin, ce qui n’est pas toujours évident, la vie de soldat mettait la santé à rude épreuve. Les miliciens étaient exposés aux intempéries, à la malnutrition et au manque de repos, d’où les longues listes de malades. Lors de la guerre de 1812, à l’instar de toutes les guerres d’avant la fin du 19e siècle, c’est la maladie et non les blessures reçues au combat qui fut la principale cause de décès. Pour toutes ces raisons, le nombre de déserteurs et de réfractaires au service était élevé et constitua un grave problème tout au long du conflit. |
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Lettre du lieutenant colonel Benoni Wiltse au colonel Joel Stone, 13 avril 1813 |
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Les extraits ci-dessous d’une affiche imprimée en 1817 indiquent les pensions versées aux mineurs rendus orphelins par la guerre, aux veuves de guerre et aux miliciens devenus invalides à la suite de leur service. D’un intérêt particulier est le fait que la maladie prend le pas sur les blessures au combat comme cause de décès. Dans ce document, un total de 171 hommes servant dans la milice sont décédés du fait de leur service pendant la guerre. De ce nombre, 137 sont morts de diverses maladies contractées pendant le service; 25 ont été tués au combat; et 9 sont morts des blessures reçues au combat ou lors d’un accident de service. Le manque d’hygiène et une mauvaise alimentation étaient les principaux facteurs de mortalité. | ||
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ans le Haut-Canada des débuts du 19e siècle, le mode de transport le plus aisé était la navigation, car les routes étaient rares, généralement étroites, et ne convenaient pas au transport de charges lourdes. Pendant la guerre, la plupart des soldats devaient se déplacer à pied. Dans cette lettre à son père, Thomas G. Ridout décrit l’un de ces voyages d’hiver par voie terrestre. Si les conditions étaient difficiles pour des officiers tels que Ridout, on peut imaginer qu’elles devaient être bien pires pour les simples soldats. | ||
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es primes en argent, considérées comme un complément substantiel de la maigre solde de l’armée ou de la marine, étaient fréquemment sources de friction entre les officiers et les hommes de troupe. Le document de droite, daté de 1815, fait état des sommes versées aux officiers et aux membres de la milice d’Essex qui avaient participé à la prise de Détroit en 1812. Afin de préserver les stocks saisis à l’ennemi de la destruction ou du pillage, les soldats furent payés selon une échelle proportionnelle à la valeur du matériel pouvant servir à l’effort de guerre. L’officier supérieur de l’unité, le capitaine J. B. Barthe, reçurent 16 parts, évaluées à 48 livres; l’enseigne en reçurent 8, équivalant à 24 livres, et les simples soldats durent se contenter d’une part unique. |
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À cause de déficiences logistiques, les officiers de la milice haut-canadienne étaient souvent forcés de fournir leur propre équipement aussi bien que celui de leurs hommes. Ils devaient également veiller à ce que leurs subordonnés soient rémunérés pour leur service de miliciens. La demande de paiement numéro 6 présentée par Merritt correspondait à « la solde due aux simples soldats Andrew Donaldson et David McDonald, de la troupe du capitaine Merritt, pour la période où ils ont été prisonniers de guerre ». Les autorités avaient consenti à verser 15,3 livres à chacun, pour une période de 202 jours. En règlement de la même demande, Merritt reçut quant à lui des arrérages de solde au montant de 79,5,6 livres pour 151 jours de captivité.
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Statement of claims made by Capt. Merritt of the Provincial Light Dragoons and examined
by a
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es rapports entre civils et militaires n’étaient pas toujours cordiaux. Les soldats croyaient que les civils les exploitaient en exigeant de fortes sommes en retour de denrées médicres, tandis que les civils devaient défendre leurs possessions contre tous, amis comme ennemis. Les dommages aux biens personnels étaient un corollaire naturel de la guerre. Les troupes des deux camps qui étaient stationnées dans une région pouvaient arracher les traverses de clôtures pour s’en servir comme bois de chauffage, vider les potagers et s’emparer du bétail, en particulier lorsque la chaîne de ravitaillement faisait défaut. Le gouvernement versait une indemnité à l’égard des biens personnels perdus ou endommagés en cours de service militaire et à l’égard de ceux qui avaient été détruits par l’ennemi ou les troupes alliées. |
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Lettre de Thomas G. Ridout (4 Mile Creek) à son frère, George Ridout,
4 septembre 1813 |
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Lettre de Cathe Lyons (Chippewa) à Mme Thomas Ridout, 16 octobre 1814 |
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La crainte de l’invasion faisait planer l’incertitude chez les civils. La possibilité de perdre son foyer et tous ses biens restait dans l’air en permanence. | ||
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Même en temps de guerre, l’administration civile continuait à réglementer la délivrance des permis. | ||
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