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La guerre de 1812 : York et la frontière du Niagara - Année 1813 - bannière

Table des matières


1813 - Le raid contre York

Lettre Capitale du Haut-Canada, York constituait pendant la guerre une cible toute désignée pour les États-Unis, pour des raisons à la fois politiques et militaires. On y construisait des navires à l’intention de l’escadre qui défendait le lac Ontario, et ce centre servait de dépôt pour la distribution des fournitures et provisions à Niagara, à Détroit et aux postes de l’extrémité occidentale du lac Huron. La garnison et les fortifications n’étaient cependant pas imposantes. Lors du raid américain contre la ville, en avril 1813, la petite garnison de réguliers battit en retraite après un semblant de résistance et se replia sur Kingston. Il revenait aux miliciens locaux de s’entendre avec l’adversaire, en donnant leur parole de ne plus combattre tant que durerait le conflit.

Le gros des pertes essuyées par les États-Unis au fort York, notamment celles du général Pike qui commandait les forces de débarquement, furent occasionnées par l’explosion de la poudrière. L’armée américaine devait revenir sur place au cours de l’été, mais il y restait bien peu de choses à détruire.

Dessin : Blockhouse and Battery in Old Fort, Toronto, 1812, [vers 1921]

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Blockhouse and Battery in Old Fort,
Toronto, 1812, [vers 1921]
C. W. Jefferys
dessin, plume et encre sur papier
Collection d'œuvres d'art du
gouvernement de l'Ontario, 621228

L’image de gauche reflète la conception que se faisait l’artiste de l’apparence des fortifications de York au début de la guerre de 1812.

Au moment de l’attaque américaine du printemps de 1813, le poste était rudimentaire et sa garnison réduite. Le fortin avait été incendié pendant le raid; la batterie en bordure du lac devait être incorporée au nouveau fort érigé après la guerre. Les bâtiments sont maintenant séparés du lac par la Gardiner Expressway et les remblais accumulés depuis plus de deux siècles.

Illustration : Map of York, 1869

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Map of York, 1869
Benson J. Lossing, dans
The Pictorial Field-Book of the War of 1812
Illustration
Bibliothèque des Archives publiques de l'Ontario
971 .034 LOS, page 590

« Leurs vaisseaux tiraient sans relâche sur nos batteries et, environ une heure après, de six à neuf d’entre eux ont accosté à l’arrière, en face de la caserne, puis ont vigoureusement fait feu sur nous, bien qu’à une certaine distance. Ils avaient sans doute compris que nos canons étaient légers et se tenaient assez loin pour que nous ne puissions pas les atteindre. Avec d’autres officiers, je me suis rendu au fortin et nous nous sommes tous munis de mousquets. En effet, nous nous attendions à une attaque massive contre l’ennemi, lorsqu’il s’avancerait à travers bois… Nous avons bientôt été informés que nos hommes reculaient devant les batteries placées à l’ouest de la caserne. Nous en avons été fort étonnés, car nous nous attendions à recevoir l’ordre d’attaquer, justement à proximité de ces batteries. La milice qui se trouvait près du port avait esquissé une tentative de formation, mais quand les hommes ont vu passer les troupes du front, ils ont refusé de se lever. Nous sommes donc allés nous regrouper à l’extérieur de la caserne… »

Journal de Ely Playter, inscription
du 27 avril 1813
Extrait d'un journal intime
Fonds Ely Playter
Code de référence : F 556, MU 5901
Archives publiques de l'Ontario

« L'apparence de la ville [York] et de la garnison était lugubre. La caserne, criblée de balles, avait été complètement démolie par l'explosion du magasin. Tous les bâtiments étaient endommagés et certains étaient complètement détruits. La ville fourmillait de Yankees, dont beaucoup s'affairaient au pillage des stocks de l'État. Toutes les fenêtres du bureau du Conseil avaient été brisées et l’on avait saccagé tout ce qui s'y trouvait. L'édifice du gouvernement, le fortin et le bâtiment adjacent avaient été réduits en cendres par l’incendie. »

Journal de Ely Playter, inscription
du [30 avril 1813]
Extrait d'un journal intime
Fonds Ely Playter
Code de référence : F 556, MU 5901
Archives publiques de l'Ontario

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Thomas Ridout, père de Thomas G. Ridout, l’auteur de nombreuses lettres exposées ici, était l’arpenteur général du Haut-Canada et un notable de la ville de York. Ses efforts pour préserver de la confiscation ou de la destruction les documents relatifs aux levés des terres de la Couronne ont contribué au fait que ces documents sont aujourd’hui à la disposition des chercheurs.

« Vous voudrez bien considérer les documents publics dont vous êtes chargé comme exempts de toutes les dispositions des Articles de capitulation et vous pouvez être assuré qu’ils ne risqueront aucun dommage de la part des troupes que je commande. »

Extrait d'une lettre originale (copie) du
général H. Dearborn à Thomas Ridout,
arpenteur général, 29 avril 1813
Fonds Famille Thomas Ridout
Code de référence : F 43, boîte MU 2390
Archives publiques de l'Ontario

Photographie : Lighthouse at Gibraltar Point, Toronto Island, [vers 1908]

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Lighthouse at Gibraltar Point, Toronto Island, [vers 1908]
Photographe inconnu
Fonds Rowley Murphy
Photographie noir et blanc
Code de référence : C 59-2-0-13-2
Archives publiques de l'Ontario, I0002481

La partie inférieure du phare a été aménagée en 1808; c’est dont l’une d’un petit nombre de constructions qui, ayant survécu à la guerre de 1812, existent toujours à Toronto. Comme on peut le voir sur la carte, une batterie est placée à proximité, pour défendre l’entrée du port. À l’époque, l’île de Toronto était une péninsule reliée à la terre ferme.

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Laura Secord

Lettre C’est grâce à Laura Secord que les forces britanniques reçurent l’avertissement qui devait conduire 500 soldats américains à se rendre, à Beaver Dams. On dit que l’héroïne, surprenant les propos de soldats américains, aurait appris que les troupes du lieutenant-colonel C. G. Boerstler se trouvaient dans les environs.

Si bien que, au petit matin du 23 juin 1813, Laura était partie à pied pour prévenir le colonel Fitzgibbon et sa compagnie du 49e régiment d’infanterie de l’approche des forces américaines.

Ce n’est que le 24 juin 1813 que la position exacte des troupes américaines fut découverte par des éclaireurs. Le combat débuta vers neuf heures, et les Américains se rendirent au bout de trois heures.

Leur capture à Beaver Dams, par une force réduite composée de miliciens, d’Autochtones et de réguliers britanniques, devait influer sur la décision des Américains de se replier vers leurs fortifications, à proximité du fort George.

Dessin : Laura Secord on her Journey to Warn the British, [vers 1921]

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Laura Secord on her Journey to
Warn the British, [vers 1921]
C. W. Jefferys
dessin plume et encre sur papier
Collection d'œuvres d'art du
gouvernement de l'Ontario, 621223

Photographie : Laura Secord's house, Chippawa, 1914

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Laura Secord's house, Chippawa, 1914
John Boyd
Fonds John Boyd
Photographie noir et blanc
Code de référence : C 7-3, 11082
Archives publiques de l'Ontario, I0003489

Néanmoins, aux yeux du public et dans l’imagerie populaire, Laura Second conserve une place d’honneur, aux côtés de Brock.

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Des actions mineures dans les environs du fort George

Lettre La péninsule de Niagara fut la scène de nombreuses escarmouches au cours de l’été de 1813, les forces américaines qui occupaient alors le fort George multipliant les tentatives de sorties pour se procurer des provisions et fournitures et pour attaquer les avant-postes britanniques. Le plus connu de ces affrontements eut lieu à Beaver Dams, mais l’escarmouche décrite par Thomas G. Ridout illustre plutôt le caractère aléatoire des combats. Le rôle des Premières Nations de l’Ouest et de la région de la Grand dans la campagne ressort également de la citation suivante.

« Le samedi 17, Henry Nelles et moi-même nous étions rendus à cheval au carrefour, à trois milles de Niagara, où les Royal Kings et de 600 à 700 Indiens étaient postés. J’ai compris que les Américains s’avançaient sur les champs de bataille. Sur les entrefaites, le cri de ralliement a retenti; Blackbird et Norton sont partis à leur rencontre avec leurs Indiens. Nelles et moi les accompagnions. Quelques minutes après, l’escarmouche battait son plein, les Indiens de l’Ouest talonnant leur flanc gauche et ceux des Cinq-Nations s’en prenant aux autres. L’ennemi avait une force de 500 hommes, lesquels ont vite battu en retraite, en faisant feu par volées sur Blackbird et sa troupe, qui étaient les plus rapprochés… Ils ont avancé de nouveau sur un large front, mitraillant les Indiens dispersés dans les bois. Pour notre part, nous devions suivre la route. À un moment donné, il est arrivé trois compagnies de Royals, portant un canon de six livres. Ils se sont postés de ce côté du champ de bataille, en face des Yankees. Je tirais depuis quelque temps quand les Américains ont jugé bon d’abandonner... J’ai vu un jeune Cayuga dont le bras et tout un côté du corps avaient été arrachés par un boulet, une balle lui avait traversé le bras. Les balles de mousquets nous sifflaient aux oreilles… »

Extrait d’une lettre originale de Thomas G. Ridout (St. David’s) à son père,
Thomas Ridout, 20 juillet 1813
Fonds Famille Thomas Ridout
Code de référence : F 43, MU 2390
Archives publiques de l’Ontario

L’artillerie faisait usage de « mitraille » comme munition pour produire une détonation senblable à celle de fusil de chasse, avec dispersion tout autour d’une douzaine ou plus de petits plombs, et de façon à maximiser les dégâts.

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Le fort George et le fort Niagara

Lettre À Niagara (aujourd’hui Niagara-on-the-Lake), le seul bâtiment du fort George qui ait survécu à la guerre de 1812 est la poudrière, que nous voyons à droite. La plupart des constructions ont été détruites lorsque le fort est tombé entre les mains des Américains en mai 1813.

Un poste plus petit, édifié sur le site, avait été incendié par les Américains, à l’instar du village de Niagara, lors de l’évacuation de la région en décembre. En 1814, on commença la construction d’un nouveau fort sur la petite pointe de Mississauga, et le fort George fut abandonné. La reconstitution actuelle date des années 1930. Si l’on se fie à la photographie, la poudrière, qui ne servait plus d’installation militaire depuis longtemps en 1931, servait alors de résidence.

Photographie : Fort George, [vers 1931]

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Fort George, [vers 1931]
Eric Arthur
Fonds Eric Arthur
Photographie noir et blanc
Code de référence : C 57-1-2-222
Archives publiques de l'Ontario, I0002574

Aquarelle : Navy Hall, [vers 1793]

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Navy Hall, [vers 1793]
Elizabeth Simcoe
Fonds Famille Simcoe
Aquarelle
Code de référence : F 47-11-1-0-99
Archives publiques de l'Ontario, I0006951

L’aquarelle ci-dessus, qui remonte à 1793 environ, représente le fort américain [à droite dans le tableau] essentiellement tel qu’il était en 1812; les principaux ouvrages défensifs datent de la période de 1720 à 1783. Les forts situés à l’embouchure de la Niagara furent la scène de plusieurs batailles pendant la guerre. C’est au printemps de 1813 que les Américains s’emparèrent du poste britannique du fort George, figurant à gauche, ci-dessus.

En décembre, les Britanniques reprirent le fort George et saisirent le fort Niagara. Le décor était planté pour les batailles de Chippewa, de Lundy’s Lane et du fort Érié, à l’été de 1814, soit les combats les plus spectaculaires et les plus acharnés jamais vus dans le Haut-Canada.

« … la solide forteresse de Niagara est tombée lors de l’avance de la division du général Rial au petit matin du 19 décembre, une heure avant le lever du soleil. La lutte avait été brève mais féroce, et entraînait des pertes minimes de notre côté. L’ennemi avait pour sa part vu 65 des siens tués et 15 blessés, tous par baïonnette; le reste de la garnison, qui comptait 350 soldats réguliers et d’artillerie, ont été fait prisonniers; le fort renfermait 27 pièces d’artillerie. Nos pertes ne dépassent pas cinq morts et trois blessés; ce brillant retournement nous dote du contrôle du lac Ontario et dévaste les adversaires, vu l’énorme quantité de stocks en tous genres saisis en cet endroit, qui était leur dépôt principal. Il y a entre autres de 10 000 à 15 000 paires de chaussures. de l’équipement pour plusieurs milliers de soldats, toutes les fournitures médicales destinées à leur armée, la quasi-totalité de leurs vêtements, etc., etc. »

Extrait d’une lettre originale de Thomas Stirling (Cornwall) à
Cox and Son (London), 2 janvier 1814
Collection mixte
Code de référence : F 775, boîte MU 2102
Archives publiques de l'Ontario

Outre l’avantage stratégique que représentait la prise du poste américain, les Britanniques y gagnaient des quantités d’un équipement qui faisait toujours défaut, vu la précarité et la lenteur des communications entre les îles Britanniques et le Bas-Canada.

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