Les Langton firent deux séjours de plusieurs mois à Rome en 1819 et 1820. Rome fut le point culminant de leur voyage en Italie car la ville éternelle était alors la Mecque artistique et historique pour de nombreux artistes, écrivains et touristes. | |
Cliquer pour un agrandissement (52ko) |
Cliquer pour un agrandissement (53ko) |
Le croquis du Grand Canal de Venise, ci-dessus à gauche, et la version achevée à droite, démontrent les capacités déjà remarquables de dessin d’Anne Langton à quatorze ans, acquises auprès des maîtres de Neuchâtel (Suisse), de Florence et de Rome (et par la suite, de Francfort et de Paris). Ces vues représentent la Dogana (le Bureau des Douanes) à droite. L’église de Santa Maria della Salute se dresse à l’arrière-plan. |
|
Cliquer pour un agrandissement (50ko) |
Cliquer pour un agrandissement (62ko) |
Ces deux portraits illustrent l’importance de la copie d’œuvres d’artistes connus. La « traduction » méticuleuse par Anne témoigne de ses capacités remarquables d’observation et de l’évolution de sa maîtrise technique. Il est possible que les Langton aient retenu les services de sœur O. Ignatius comme maître de dessin pendant leur passage à Rome. |
|
Placée devant un décor de studio dépeignant le Vésuve au loin (qui n’est pas en réalité visible de Rome), Langton à quatorze ou quinze ans est présentée au monde comme le modèle d’une future débutante cultivée. Sa robe en mousseline, sa pose royale, son regard direct et son teint imbu de fraîcheur évoquent l’image d’une fille cultivée et raffinée qui sera bientôt femme. Ses accessoires, son bandeau plissé en forme de diadème et son châle brodé mauve, reflètent son statut social. Elle est prête à prendre une place privilégiée aux premiers rangs de la société britannique lorsqu’elle reviendra de ses nombreux voyages et que son éducation sera terminée. |
Cliquer pour un agrandissement (109ko) |
Dans le cadre du tour de l’Europe, les Langton ont passé une année à Francfort où Elisa von Traitteur devint une grande amie d’Anne. Les deux filles échangèrent des souvenirs. Bien que les filles ne se soient plus vues après 1820, Anne a conserva le portrait d’Elisa dans sa chambre jusqu’à un âge très avancé. La boîte ci-dessus et son contenu reflètent les milieux cultivés dans lesquels circulaient les Langton en Grande-Bretagne et en Europe. Une carte (illustrée ci-dessous) de cette boîte comporte un petit onglet qui révèle un message écrit à la main d’Elisa à Anne. |
Cliquer pour un agrandissement (47ko) |
"Der Freundschaft geweihet" box ["En
souveninde l'amitié"] |
|
Cliquer pour un agrandissement (76ko) |
Cliquer pour un agrandissement (63ko) |
En se prolongeant sur plus de cinq ans, le tour de l’Europe des Langton a duré beaucoup plus longtemps que les trois mois que l’on réservait habituellement à un tel voyage. Il n’a d’ailleurs pris fin que lors de l'effondrement de l’entreprise familiale à Liverpool, qui mettait-en péril la prospérité des Langton. L’entreprise Langton avait été confiée aux soins d’un jeune neveu pendant l’absence de Thomas. À mesure que les incertitudes économiques augmentèrent en Grande-Bretagne après les guerres de Napoléon (1815), l’entreprise des Langton, spécialisée dans l’importation de chanvre et de lin pour la fabrication de toile à voile, devint particulièrement vulnérable. Thomas fit quelques courtes visites en Angleterre en 1820 afin de tenter de relancer ses affaires, mais il devint apparent que le jeune neveu n’avait pas assez d’expérience pour assurer la gestion de l’entreprise. En janvier 1821, les Langton – alors installés à Paris où Anne étudiait l’art de la miniature – mirent subitement fin à leur voyage et rentrèrent chez eux afin d’éviter la ruine financière complète. Le cours de leur vie ne serait plus jamais le même. |
|