Une fois John retraité de ses différents postes en 1878, les Langton allèrent vivre à Toronto. Mécontente de ses premières vues de Niagara, en 1837 – « mes fausses représentations », comme elle les qualifiait – l'artiste en réalisa plus tard des versions mieux réussies. Ici, son rendu est tout à fait compétent. Ces deux vues de Niagara forment un intéressant contraste avec les croquis antérieurs, exécutés en 1837 et pendant les années 1850. Considérées dans l'ordre chronologique, les vues de Niagara, réalisées au fil de quatre décennies, illustrent clairement l'évolution du talent de l'artiste. | |
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Billings Bridge, 10 août 1877 | |
Le pont Billings, à Alta Vista, a été le premier à enjamber la rivière Rideau. Il avait été nommé en l'honneur de la famille Braddish Billings, colons des débuts et marchands de bois de la région d'Ottawa. L'ancienne résidence de la famille (1828) est devenue le musée Billings Estate. L'image que nous voyons ici incarne une autre étape, plus tardive, de l'évolution de l'artiste, peut-être influencée par les œuvres admirées depuis peu en Angleterre, tableaux au détail poussé de peintres préraphaélites et réalistes. Son interprétation intense exploite l'espace négatif sur un fond en réserve et superpose des hachures pour amplifier les effets. |
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Anne fait un croquis d'été de l'élévation est de l'University College, rappel probable de l'époque où John en était vice-chancelier – lien renoué par ses fils aînés, qui y faisaient des études. Poussée par ses neveux et nièces, Anne Langton ébaucha un projet de retraite : la rédaction de mémoires familiaux, The Story of Our Family, qu’ils firent imprimer à compte d'auteur (et secrètement) en Angleterre. C'est là une autre source d'information précieuse sur la vie et l'œuvre de l'artiste dans le double contexte de l'Ancien et du Nouveau Monde. |
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L'une des dernières images de l'artiste témoigne de sa dextérité dans l'utilisation des matériaux. On ne distingue pas ou peu de traces d’un dessin préliminaire. Peu de temps après la fin de ses « dernières » excursions à la campagne, l’artiste s'était mise à la peinture d’intérieur sur porcelaine, et quelques-uns de ces objets nous sont parvenus. La plupart de ces pièces décorées à la main ont été offertes à des membres de la famille et à des amis, ou ont servi de dons lors de bazars d'église. C’est l’époque où elle reprend aussi un passe-temps d'autrefois : des « ouvrages de fantaisie » (broderies), dont aucun spécimen n'a été retrouvé. |
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