De retour en Angleterre en 1821, les Langton vendirent Blythe Hall, se retirèrent de la société et aménagèrent dans un petit hôtel particulier à Liverpool où ils ne gardèrent qu’une servante. À seize ans, Anne se retrouva avec la plupart des travaux domestiques et ne tarda pas à s’occuper de ses parents vieillissants. Une tante vint prêter main forte pour les travaux ménagers. Lorsqu’elle pouvait se libérer, Anne poursuivait assidûment sa formation artistique et ses travaux de création. En 1826, une « terrible crise commerciale » déferla en Grande-Bretagne et dans certaines régions d’Europe. Quelque cinquante ans plus tard, en 1879, Anne Langton évoqua cette période difficile dans ses mémoires familiales :
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À la suite des nouvelles pertes financières de Thomas, la famille déménagea à Boodle, une petite ville d’eau quelques milles au nord de Liverpool dans une maison jumelée plus petite. Anne nota plus tard dans ses mémoires, « Dans notre maison à Bootle, nous n’avions plus qu’une servante et nous devions faire encore plus d’économies. » (_SOF_, 41) Ce dessin montre la confiance croissante d’Anne Langton dans ses capacités artistiques. Sa maîtrise du dessin est maintenant bien manifeste. Elle utilise effectivement l’espace « négatif » pour suggérer les rampes avant et réussit à évoquer la transparence des carreaux de verre. |
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Ce dessin à la plume et la version miniature achevée en aquarelle sur ivoire ont été créés l’année où Thomas Langton fit presque faillite, vraisemblablement juste avant l’effondrement de ses finances. Exécutée dans la tradition de l’« autoportrait d’artiste » – habituellement réservée aux hommes –, cette image témoigne du sérieux avec lequel Langton pratiquait son art ainsi que d’un conflit intérieur : la dame de bonne famille modeste prétend se placer au même niveau qu’un homme artiste professionnel, mais elle le fait dans un domaine privé. La version finale, datée également en 1826 (collection particulière au Canada) est un des premiers autoportraits de Langton. |
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Ce dessin légèrement stylisé (portant la mention au verso « dessin réalisé sous M. Wade ») porte à croire que Langton a reçu une formation du paysagiste James Ward, (du Royal Academy) qui donna des leçons de dessin à Liverpool et dans le nord du pays de Galles au cours des années 1820. |
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En plus de continuer sa formation artistique durant les années 1820, Langton a eu accès à des collections privées durant cette décennie et la décennie suivante, et a pu ainsi copier des œuvres de maîtres. Ces collections appartenaient à des parents ou à de riches amis que la famille avait rencontrés durant ses voyages en Europe. La principale source de matériel, de pratique et d’expérience de Langton dans le domaine du dessin paysager demeure toutefois les voyages prolongés qu’elle fit un peu partout en Grande-Bretagne. |
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Des parents ou de proches amis d’Anne lui servaient habituellement d’hôtes ou de compagnons de voyage. Les dessins effectués d’un tour de l’Écosse et du Pays de Galles effectué vers 1835 furent inclus dans Le croquis ci-dessus est une de plusieurs représentations du nord du Pays de Galles, une région « pittoresque » et peu peuplée, facilement accessible depuis Liverpool et d’autres points du nord-ouest l’Angleterre. De tous les lieux qu’Anne a visités avant d’affronter les « étendues sauvages » d’Amérique du Nord, c’est probablement cette région qui s’en est le plus rapprochée. | ||